Le chef de l’Etat vient de procéder au lancement des travaux de réhabilitation et modernisation du port de Bujumbura. « La production, la transformation et la commercialisation constituent une chaine indispensable pour le développement du pays. Et, sans infrastructures de transport, cette chaine ne peut pas exister…», déclare Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi. Ce projet va booster les échanges commerciaux entre le Burundi et les pays de la sous-région via le lac Tanganyika.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Les spécialistes recommandent l’exploitation de la voie lacustre moins chère que la voie routière. Le Burundi importe ses marchandises via le port de Dar-es-Salam puis les cargaisons arrivent à Bujumbura par camion. C’est un long trajet de 1500 Km. Ce qui fait exploser les coûts de transport. Par contre, en combinant le transport par voie ferrée et le transport par la voie lacustre, (Dar-es-Salam-Kigoma-port de Bujumbura), le coût du transport peut diminuer de moitié.
La réhabilitation du port de Bujumbura rentre dans le contexte de désenclavement du pays. Le chef de l’Etat reste convaincu qu’en développant d’une façon très significative le transport maritime, le lac Tanganyika servira davantage de lien très efficace avec le port de Mpulungu. De cette façon, il améliorera les échanges commerciaux entre le Burundi et les pays riverains du lac Tanganyika. Ce qui entre dans le cadre de la ZLECAf. Il ajoute que le projet désenclavera le Burundi en le connectant aux pays de l’Afrique australe et même à l’océan Indien, dixit le président Ndayishimiye. Tout cela en espérant que le port boostera l’économie burundaise fragilisée par des crises répétitives qu’a connues le Burundi dans son histoire.
Le projet de réhabilitation et de modernisation du port de Bujumbura a connu pas mal d’embûches. La crise socio-politique de 2015 a ralenti l’aboutissement du projet. Quatre ans plus tard (en juin 2019), un accord de financement de 26 millions USD a été signe entre le gouvernement du Burundi et l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA). Cet accord censé relancer le projet de modernisation du port de Bujumbura s’est heurté à la pandémie de Coronavirus. Les travaux qui devraient commencer en novembre 2019 ont connu deux ans de retard.
Le lac Tanganyika regorge de nombreuses opportunités. Pour faciliter les échanges commerciaux, il serait préférable de développer des projets d’aménagement des ports de Kabonga et Rumonge situés respectivement dans les provinces de Makamba et Rumonge. Ces deux ports reçoivent des petites embarcations en provenance des pays limitrophes, en l’occurrence la République Démocratique du Congo (RDC). Ce sont des ports stratégiques pour l’exportation des produits locaux, notamment l’huile de palme, le poisson, les fruits et les produits manufacturés vers l’Est de la RDC.
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