Santé

Epidémie de choléra : « Même s’il y a persistance des cas, la maladie tend à disparaître »

Il y a quatre mois que l’épidémie de choléra s’est manifestée dans la Mairie de Bujumbura, puis dans les provinces de Bubanza et Cibitoke. Plusieurs cas ont été traités, mais la maladie persiste. Les mesures prises par les autorités habilitées ont permis de diminuer sensiblement sa propagation. Toutefois, les mauvaises pratiques rendent son éradication difficile

Les restaurants de fortune refont surface surtout près du marché Bujumbura City Market communément appelé « Chez Sion ». Ceci après la récente mesure de la Mairie de Bujumbura de suspendre toute activité culinaire qui ne remplit pas les normes d’hygiène. Des marmites éparpillées, de l’eau couleur rougeâtre utilisée pour laver tous les ustensiles, telle est la situation dans l’un des restaurants visités. Les chauffeurs de vélo taxi et les dockers sont les principaux clients de ces restaurant. Il ne se passe cinq minutes sans qu’il y ait deux ou trois personnes qui entrent et sortent. Une situation qui inquiète ceux qui exercent dans ce marché.

Jean Bosco Girukwishaka, porte-parole du ministère de la Santé : « Il y a deux semaines que les centres de traitement de Bubanza et Cibitoke n’accueillent aucun cas de choléra »

« Les odeurs désagréables nous parviennent ici. Avec les maladies liées à la saleté, la contamination est quasi imminente », témoigne Jacqueline Ntihabose, une vendeuse de produits vivriers au marché dit « Chez Sion ». Même son de cloche chez   M.N, réparateur d’appareils électroniques. « On dirait que la mesure prise par la Mairie de Bujumbura n’a rien changé en ce qui est de l’hygiène. Les petits restaurants qu’on avait démantelés refont surface. Le choléra risque de faire rage », indique-t-il.

Pour Prosper Muyuku, directeur de l’hygiène et l’assainissement au sein du ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida, cette endémie provient des eaux qui se déversent dans la rivière Rusizi et dans le lac Tanganyika, qui présentent des vibrions de choléra ; d’où une forte alerte dans toute la plaine de l’Imbo. « Le manque d’eau potable accentue le risque de contamination et de propagation de cette maladie. Dans les localités où le choléra a été signalé, c’est en grande partie le manque d’hygiène qui en est la cause », précise-t-il.  Avant d’ajouter que la population doit être vigilante quant à l’usage de l’eau propre et veiller au respect des 10 commandements de l’hygiène.

Le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida rassure

L’épidémie de choléra persiste dans la Mairie de Bujumbura. « Depuis juin dernier quand on a notifié le premier cas de choléra, nous voyons que sa virulence a diminué. Dans les provinces de Bubanza et Cibitoke, nous observons qu’il y a des semaines qu’il ne se manifeste aucun cas », affirme Jean Bosco Girukwishaka, porte-parole du ministère de la Santé. Seul le centre de traitement de Bujumbura accueille encore des patients dont le nombre a légèrement diminué. Au cours de la semaine écoulée, un seul cas de choléra a été signalé. « Si on analyse le nombre de cas qui reste encore dans les hôpitaux, on constate que seul neuf sont encore hospitalisés. Au total, depuis que la maladie est signalée, nous avons déjà comptabilisé 1.061 cas de choléra dont six sont morts. La cause majeure de ces décès est que les patients sont venus tardivement au centre de traitement alors que la maladie s’était déjà aggravée », fait-il savoir.

Des mesures fortes ont été prises pour arriver à un tel résultat

Selon Girukwishaka, dans les provinces où la maladie s’est déclarée, le ministère a vite mis des centres de traitement à proximité des malades pour limiter la contamination, il a aussi disponibilisé les médecins et les médicaments nécessaires, mais aussi les ambulances en cas d’urgence. Il y a eu pulvérisation systématique dans les localités et les ménages où on observe des cas de choléra. « Des points d’eau potable ont été aménagés avec l’aide de nos partenaires, mais aussi des séances de sensibilisation ont été organisées en collaboration avec l’administration à l’endroit de la population pour lui inculquer les mesures d’hygiène. Ce qui a permis de diminuer sensiblement les nouvelles contaminations », indique-t-il.

Le ministère de la Santé Publique rassure l’opinion que l’épidémie tend à disparaitre puisqu’il y a deux semaines que les centres de traitement de choléra des provinces Bubanza et Cibitoke accueillent aucun cas. Toutefois, il reste encore une période exigée d’observation pour déclarer la fin de l’épidémie.

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Bonaparte Sengabo.

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