Les bus assurant le transport en commun sont dans un état vétuste. Les transporteurs affirment cette triste réalité. Ils indiquent que des facilités sont offertes pour importer des bus neufs. Ce qui ne peut pas relever tous les défis liés au transport en commun

Pour faciliter l’importation de beaucoup de bus, les instances habilitées doivent mettre en place les mesures d’accompagnement de l’exonération de l’importation des bus
Rare de voyager confortablement par le transport en commun que ce soit en mairie de Bujumbura ou à l’intérieur du pays. A part les bus de type « Coaster » appartenant aux agences de transport, pas mal de bus utilisés dans le transport sont en état de vétusté.Tomber en panne au cours du trajet, fumer, sièges délabrés.. ;telles sont les décevantes qualités de ces bus. La condition primordiale pour les transporteurs est que le moteur soit en marche.
« Le charroi est en état de vétusté. Ce qui fait que le secteur du transport est en faillite. Il nous est très difficile voire impossible de renouveler le charroi à voir les conditions exigées pour importer les bus neufs », fait remarquer Charles Ntirampeba, secrétaire général de l’Association des Transporteurs du Burundi (ATRABU).
Exonérer oui, mais…
L’article 44 de la loi budgétaire, exercice 2018-2019 stipule qu’il est accordé une exonération des droits et taxes à l’importation sur les véhicules main droite neufs de transport rémunéré des personnes ayant une capacité d’au moins trente (30) places assises. « Même si on nous a accordé une exonération des droits et taxes à l’importation pour les bus qui dépassent 30 places, ceux-ci restent chers », déplore Charles Ntirampeba, secrétaire général de l’ATRABU.
Pour lui, le prix d’un bus » Coaster »neuf d’au moins 35 places importé varie entre 100 millions de FBu et 120 millions de FBu. Ce n’est pas donc facile d’aborder ce prix, selon toujours M.Ntirampeba, si on tient compte du pouvoir d’achat des transporteurs.
Il rappelle que le prix d’un minibus type « Hiace » de 18 places exigé par la législation, c’est-à-dire main droite, oscille entre 80 millions de FBu et 90 millions de FBu. Et d’éclairer : « Ces minibus ne sont pas concernés par la mesure d’exonération ». M.Ntirampeba estime que pour faciliter l’importation de beaucoup de bus, les instances habilitées doivent mettre en place les mesures d’accompagnement de l’exonération de l’importation des bus.
« Le souhait est d’augmenter le nombre de bus. C’est pourquoi ces autorités devraient déterminer au moins les années de fabrication des bus pour ne pas se focaliser sur les bus neufs qui sont chers », martèle-t-il. Bien que ces bus soient chers, M. Ntirampeba confirme qu’à partir de la décision d’exonérer leur importation, les transporteurs ont déjà acheté une vingtaine de bus.
La concurrence déloyale handicape le secteur
« J’ai commencé le métier de transporteur en créant une agence de transport en commun dénommé Transport Mwaro Express (TRAMWEX) en 1999. Je l’ai arrêté en 2006 suite à la concurrence déloyale des véhicules de type » Probox ou Kagongo » inadaptés au transport des personnes et le mauvais état de la route Bujumbura-Mwaro-Gitega qui ne nous facilitaient pas la tâche », explique Mélance Rushishikara, Président Directeur Général de TRAMWEX.
Cependant, informe-t-il, nous allons bientôt relancer les activités en commençant par la ligne Bujumbura-Muramvya-Gitega-Ruyigi-Cankuzo et ensuite par la ligne Bujumbura-Mwaro-Gitega. L’investisseur dans le domaine du transport souligne qu’il a déjà les moyens de transport sur place qu’il utilise pour la location. Et de renchérir :
« Parmi les bus de type » Coaster Toyota « , fabriqués 2018 que notre agence détient, il y en a deux qui ont été exonérés de droits de douanes et taxes comme prévu dans l’article 44 de la loi budgétaire en vigueur. Ce qui a occasionné un gain de 50 millions de FBu », se réjouit-il.
Notons que selon Charles Ntirampeba, la majorité des bus utilisés dans le transport rémunéré des personnes sont vieux de plus de 30 ans. Les conséquences en sont les dépenses liées à l’achat des pièces de rechange car les bus tombent tout le temps en panne, la pollution de l’environnement à cause des gaz que dégagent ces bus, l’indisposition des passagers, les accidents…
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