Editorial

L’état des infrastructures routières interroge

La loi portant fixation du budget général de l’Etat, exercice 2022-2023 vient d’être promulguée. Il s’agit d’un budget transitoire vers le budget-programme. C’est-à-dire que les réalisations tiendront compte des programmes inscrits au niveau des Plans de Travail et Budget Annuel (PTBA) déjà arrêtés au  niveau des ministères et institutions publiques. Désormais, il doit y avoir une cohérence entre les dépenses de l’Etat, les prévisions trimestrielles inscrites dans les PTBA et les réalisations enregistrées.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Au cours de cet exercice, la construction des infrastructures socio-économiques figure parmi les priorités du gouvernement. Un montant de 280 milliards de FBu est réservé à ce secteur mais le gros du montant sera alloué au projet de construction du chemin de fer Uvinza-Gitega. Certes, il a été créé une ligne budgétaire dénommée construction et réhabilitation, mais la répartition du budget  interroge. 

Les routes sont en piteux état. Un linéaire de plus de 1200 km nécessite des interventions urgentes. Les glissements de terrains menacent sérieusement les routes. En plus des dommages causés aux engins roulants, le mauvais état des infrastructures routières plombe le développement du pays. Le projet de construction du chemin de fer va coûter plus de 258 milliards de FBu,  lit-on dans le budget. D’autres projets inscrits dans ledit document se limitent à la construction et à la réhabilitation des infrastructures pour 19 milliards de FBu et à l’alimentation du fonds d’entretien des routes pour un montant de 21,7 milliards de FBu. 

Lors de l’analyse du budget de l’Etat par l’Assemblée Nationale, certains députés s’inquiétaient déjà du fait que le budget ne prévoit presque rien pour la réfection des infrastructures routières compte tenu du niveau de dégradation de la voirie. Ils ont également déploré les travaux de réhabilitation de la RN3 qui n’avancent pas au rythme voulu.  D’autres questions étaient relatives à la construction des routes reliant le Burundi et la Tanzanie via les postes frontaliers de Gahumo et Gasenyi. Ces deux routes permettront le désenclavement du pays mais les promesses de démarrer les travaux n’aboutissent pas depuis bientôt 15 ans, s’indigne le député Salvator Nizigiyimana  élu dans la circonscription de Cankuzo. 

Des tractations sont en cours avec l’équipe de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour financer les travaux. Le gouvernement souhaite réfectionner toutes les routes du pays. « Le vœu le plus ardent de voir toutes les routes bitumées, y compris les routes intercommunales. Mais nous sommes obligés à avancer au rythme des financements », annonce Dr Domitien Ndihokubwayo, ministre en charge des Finances. Il fait savoir que le ministère en charge des infrastructures via l’Agence Routière du Burundi (ARB)  réalise des travaux d’urgence un peu partout dans le pays pour remettre en état les  routes détruites. Il vient d’acquérir du bitume pour réaliser des travaux de réhabilitation à grande échelle. Ce sont des travaux auxquels nous attachons plus d’importance, mais les moyens ne suivent pas, concède-t-il. 

Il argue que les matériaux utilisés dans la réfection des routes coûtent énormément cher. Pour ce qui de la RN 3, tronçon Rumonge-Gitaza, le gouvernement compte mobiliser des fonds supplémentaires pour réaliser ces travaux. Il s’est avéré  que le budget prévu est en deçà des besoins. De nouvelles études de faisabilité seraient en cours pour assurer la durabilité de la route, surtout avec la fragilité du sol et la montée des eaux du lac Tanganyika qui menace sérieusement cette infrastructure.  « Jusqu’à présent, le montant supplémentaire n’est pas connu pour assurer la bonne marche des activités » a déclaré Dr Ndihokubwayo. L’Etat en concertation avec ses partenaires, compte mobilisent tous les fonds nécessaires, car ce sont des travaux qui nécessitent des moyens colossaux au-delà des capacités financières du pays, laisse-t-il entendre.

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Benjamin Kuriyo.

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    Sans transparence, pas de confiance

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    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
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