Economie

Etats généraux de l’assurance : Les Burundais vont-ils enfin s’assurer ?

Petit à petit, le secteur des assurances se développe de plus en plus. Pourtant les taux de pénétration et de croissance restent faibles alors que l’on voudrait doubler le chiffre d’affaires de ce secteur en 5 ans. Les intervenants se rencontrent bientôt afin d’essayer de trouver les voies et moyens de relever les défis qui ne manquent pas dans ce secteur très utile à l’économie du pays 

Jean-Paul Roux, vice-président de la commission chargée de préparer les EGA et DG de BIC : « L’autre objectif de cette rencontre est de partager avec les différents partenaires, autant publics que privés, les stratégies et les actions qui doivent être menées pour atteindre le chiffre d’affaires de 80 milliards de FBu »

Depuis quelques années, l’assurance connaît certes un développement progressif, mais ce développement reste largement insuffisant si on se réfère aux autres pays. Le taux de croissance tourne autour de 5% en moyenne pour les 4 dernières années tandis que le taux de pénétration serait de 0,74%. Les pouvoirs publics voudraient que le chiffre d’affaires, qui est actuellement de 40 milliards de FBU double en 5 ans pour atteindre 80 milliards de FBu en 2022. Tout cela est bien beau, mais encore faut-il se doter des moyens nécessaires pour atteindre cet objectif.

Pourquoi ces états généraux ?

Il y a un marché potentiel de l’assurance au Burundi. Parmi les objectifs des états généraux de l’assurance (EGA), il y a la sensibilisation des pouvoirs publics, mais aussi du public sur le rôle des assurances dans le développement du pays. Conscientiser tous les partenaires sur les défis que l’assurance doit relever est un autre point important qui sera abordé lors de cette rencontre. Les contraintes font que la situation des assurances soit ce qu’elle est actuellement. Il faut arrêter les décisions et se doter des moyens à mettre en œuvre pour améliorer les résultats, indique M. Jean-Paul Roux, vice-président de la commission chargée de préparer les EGA et en même temps Directeur Général (DG) de Business Insurance Company (BIC).  L’autre objectif de cette rencontre est de partager avec les différents partenaires, autant publics que privés, les stratégies et les actions qui doivent être menées pour atteindre le chiffre d’affaires de 80 milliards ci-haut cité.

Pour doubler le chiffre d’affaire en 5 ans il faut tripler le  taux de croissance annuel

Le taux de croissance du secteur des assurances est de 4 à 5% par an. Pour atteindre le chiffre d’affaires de 80 milliards de FBu en 5 ans, il faudra tripler le taux de croissance à 15% d’une année à l’autre. Le défi est énorme, mais pas impossible à relever, annonce le DG de BIC.  Il y a des pays qui ont une  situation semblable à celle du Burundi, mais où le chiffre d’affaires de l’industrie de l’assurance est 3 à 5 fois supérieur à celui du Burundi. C’est un véritable challenge pour l’Etat, pour la population, mais aussi pour les assureurs, a ajouté M. Roux. Ces états généraux constituent une bonne opportunité pour mener une réflexion approfondie sur la manière de relever ce défi. C’est pour cette raison  que la promotion des atouts  et des opportunités des différents partenaires fera également objet de discussion lors de cette rencontre. 

Augustin Sindayigaya, président de la commission de préparation des EGA et DG de SOCAR VIE : « Il faut pallier au manque de culture d’assurance dans le but d’atteindre les objectifs fixés »

 

Pourquoi les EGA maintenant ?

Le secteur des assurances connait beaucoup d’innovations et se développe progressivement. Une loi réglementant le secteur a été mise en place depuis quelques années. Bien plus, un organe chargé de la régulation de ce secteur existe déjà, en l’occurrence l’Agence de Régulation et de Contrôle des Assurances (ARCA). Tout cela démontre  que le secteur avance bien dans certains domaines. Il faut que les stratégies et la planification des actions suivent cette évolution et s’harmonisent pour que l’industrie des assurances puisse jouer pleinement son rôle dans l’économie nationale.  D’où la nécessité pour les intervenants de raccorder les violons. Des potentialités existent, mais est-ce que les assureurs offrent des produits appropriés au marché, s’interroge M. Augustin Sindayigaya, président de la commission de préparation  des EGA et DG de la Société Commerciale d’Assurances et de Réassurance (SOCAR VIE). Il faut pallier au manque de culture d’assurance dans le but d’atteindre les objectifs fixés. Nous voulons nous positionner comme des assureurs professionnels. C’est pour cela que nous avons quelques observations à faire en rapport notamment avec la problématique institutionnelle, les reformes légales, la simplification des démarches concernant l’indemnisation, mais aussi la perception que la population a de l’assureur, fait savoir M. Sindayigaya.

Les EGA se déroulent du 10 au 12 octobre 2018 au chef-lieu de la province Ngozi. Ils réuniront plusieurs acteurs du secteur de l’assurance dont une dizaine de ministères, les assureurs, les courtiers d’assurance, les banques, les garagistes, les concessionnaires autos etc.

A propos de l'auteur

Parfait Nzeyimana.

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