Education

Etudier en France est devenu plus cher pour les étrangers

La France a adopté une stratégie dite ‘’Bienvenue en France’’ qui revoit à la hausse les frais d’inscription dans les universités françaises pour les étrangers. Comment est perçue  cette mesure qui, aussi paradoxale que cela puisse paraitre, vise à accueillir plus d’étudiants étrangers ? Burundi Eco a pu s’entretenir à ce sujet avec un Burundais étudiant en France

L’inscription en licence passera de 170 Euros par an à 2 770 Euros. En master ou doctorat elle sera désormais de 3 770 Euros au lieu de  243 ou 380  Euros pour les étudiants non ressortissants de l’Union Européennes. Le montant des frais d’inscription ont donc été multipliés par 15 d’un coup. Cette hausse a été annoncée par Edouard Philippe, le premier Ministre Français, le 19 novembre 2018. Le gouvernement français espère accueillir plus d’étudiants étrangers  en leur offrant un meilleur accompagnement et davantage de bourses d’études.

Pour les non ressortissants de l’ Union Européenne, l’inscription à l’université française est passée de 170€ à 2 770€ par an en licence et de 243€ à 3770€ par an en mastère ou doctorat.

12,1 % du total des étudiants étaient étrangers en 2014-2015

Selon les données du ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche de la France consultées sur internet, en 2014-2015 la France a accueilli 298 902 étudiants étrangers parmi lesquels 218 443 (soit 73,1 %) sont inscrits à l’université. Les étudiants étrangers représentaient 12,1 % du total des étudiants. Bien plus, 45% des étudiants étrangers en France seraient Africains. D’après la version électronique du journal Libération du 25 janvier 2019, la population totale des doctorants en France dépasse 70 000 personnes. Parmi elles, 41% sont étrangères, dont 33% de non européens.

J.N, étudiant à Montpellier est tranquille

J.N est un Burundais qui a tenu à garder l’anonymat. Il vient de terminer le cursus de Master à l’université Paul Valéry Montpellier III, dans le sud de la France. Il était parti après sa licence au Burundi pour compléter ses études avec l’aide de sa famille.  Grâce à cette aide, il a fait la 1ère année. Il a ensuite obtenu les papiers et a les mêmes droits que les étudiants français. Il n’a donc pas de soucis à se faire quant à son doctorat qu’il entamera après une année sabbatique. Il est conscient qu’il est chanceux car, avec la hausse des frais d’inscription, il sait que certains auront des problèmes. Mais il établit une nuance importante.   

« Ce n’est pas une mer à boire »

Ceux qui viennent des familles aisées n’auront aucun souci avec ça, a indiqué J.N. En fait, d’après lui, même si cette hausse est importante, ce qui est chère selon lui, c’est le logement, la nourriture, l’assurance et le transport. Ceux qui financent leurs études grâce aux petits boulots  de ménages, de nettoyage, de livraison, de sécurité etc., auront des problèmes. Mais ceux qui sont déterminés s’en sortiront. Il y en a qui seront peut-être obligés de suspendre leur cursus pour aller trouver les moyens de payer leurs études. En revanche, il y a des banques qui accordent de de petits crédits sans intérêts aux étudiants. Il y a moyen de s’en sortir en ce qui concerne les frais d’inscription pour ceux qui sont déjà sur place, a indiqué J.N.

Le nombre de nouveaux étudiants pourrait diminuer

Si la mesure a un impact limité pour ceux qui étudient déjà en France, cela n’est pas le cas pour ceux qui voudraient rejoindre l’Hexagone. Sûrement que le nombre d’étudiants diminuera dans l’avenir. Si en plus, on doit déposer cette somme sur un compte dans une banque française avant de venir, l’impact sera immédiat, a déclaré J.N. Par exemple, pour un Burundais qui voudrait faire un doctorat, 3770 Euros équivalent quand même à plus de 9 millions de FBu au marché noir. A cette somme, il faut ajouter le billet d’avion, le loyer  sans oublier le transport, l’assurance maladie et d’autres frais. Ce n’est pas rien ! C’est dommage, car le système éducatif français était un des plus performants et moins chers  d’Europe. Les universités françaises étaient vraiment à la portée des étudiants en provenance des pays les moins riches, a déploré J.N.

A propos de l'auteur

Parfait Nzeyimana.

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