Education

Examens en réseau scolaire : Des divergences planent sur leur valeur ajoutée

Les enseignants divergent sur la valeur ajoutée de l’organisation des examens en réseau scolaire. Certains disent que le système musèle l’excellence. D’autres expliquent qu’il permet à certaines écoles de fournir  beaucoup d’efforts pour booster le taux de réussite

André Nduwimana, directeur général des curricula et des innovations pédagogiques : «L’objectif est d’améliorer la qualité des enseignements à travers le renforcement des capacités des enseignants».

    

Dans un entretien avec deux enseignants opérant dans la direction communale de Ntahangwa de la municipalité de Bujumbura, il est ressorti que la valeur ajoutée des examens en réseau scolaire n’est pas visible.  «Nous savons que certaines écoles  ne sont pas bien organisées. Elles n’ont ni personnels compétents, ni matériels didactiques  et ni laboratoires», s’inquiètent-ils.  

Et d’ajouter : «la plupart des écoles ne disposent  pas d’électricité.  Quand les élèves  arrivent à la maison, certains  d’entre eux font recours à la bougie  pour revoir la matière vue en classe. D’autres croisent les bras.   Leurs parents ne les aident pas à revoir les cours parce qu’ils n’en sont plus capables.  Les effectifs pléthoriques  dans les classes empirent la situation». 

Avec ces couacs,  ces enseignants ne doutent pas que les résultats deviennent lacunaires.  «Les élèves formés dans ces écoles  ne deviennent que des ânes», déplorent-ils.

 Et de préciser que ce n’est pas compréhensible que ces élèves  passent les  mêmes examens que ceux issus des écoles bien organisées telles que les écoles d’excellence, les écoles sous convention  comme le lycée du Saint Esprit, les petits séminaires de Kanyosha, de Buta, etc ainsi que certaines écoles privées. 

«Dans ces écoles, il y a de la rigueur. Y étudie celui qui est capable. Le suivi est régulier.  On n’embauche pas n’importe qui.  L’encadrement est strict. Le personnel est encouragé», confient-ils.  

C’est pour cela que mêmes les premières places au niveau des tests nationaux et des examens en réseau scolaire sont occupées par les élèves formés dans ces écoles au moment où ceux des collèges communaux et de certaines écoles privées prennent la queue.

Examens en réseau scolaire, un système avantageux 

Cependant, d’autres enseignants  contactés indiquent que cette mesure permettra de repérer les professeurs qui n’achèvent pas le programme scolaire à temps.  «Ce système est non seulement avantageux pour les professeurs, mais aussi pour les apprenants. Chaque enseignant fournit des efforts pour que son école ne soit pas classée dernière. On fait une compétition car, si une école est  classée dernière à l’issue de ces examens,  elle se sent humiliée», insistent-ils. 

Pour les écoles privées,  ces enseignants font savoir que les examens en réseau ont une grande importance. Ils leur permettent de travailler avec énergie pour éviter de prendre la queue, car les parents prennent en compte le niveau de réussite de l’école dans ces examens.                 

Avant de mettre en place le système des examens en réseau, Antoine Manuma, président du Syndicat Général du Personnel de l’Education contacté laisse entendre que l’Etat devrait considérer quelques points tels que l’excellence recherchée par certains établissements, le pouvoir de l’enseignant sur l’élève, le manque de ressources humaines, le manque de matériels didactiques, le problème d’encadrement, etc. A titre d’exemple, ce syndicaliste ne voit pas comment une classe qui ne dispose pas de professeurs en suffisance peut être évaluée au même titre que les autres. Suite à cette situation, certains élèves seront  défavorisés par rapport aux autres. 

André Nduwimana, directeur général des curricula et des innovations pédagogiques précise que les réseaux scolaires ont été institués par l’ordonnance ministérielle no 620/21602 du 19/12 /2019 portant création, mission, organisation et fonctionnement des réseaux scolaires. Et l’objectif  est d’améliorer la qualité des enseignements à travers le renforcement des capacités des enseignants, précise- t- il.

Les réseaux scolaires permettent des échanges d’expériences

Selon Nduwimana, l’objectif essentiel des réseaux scolaires est la mutualisation des supports pédagogiques, c’est-à-dire la mise en commun des laboratoires et des bibliothèques. Selon lui, les réseaux scolaires permettent des échanges d’expériences, de ressources humaines et pédagogiques. Les leçons, les évaluations et les apprentissages se préparent en commun. C’est un espace d’accompagnement de nouveaux enseignants et de compétitions scientifiques, culturelles, sportives et artistiques.

Nduwimana  conclut que les réseaux scolaires sont dynamiques et que les formations qui s’y dispensent se font par pairs et de façon régulière, c’est-à-dire au rythme d’une fois par mois. Ces réseaux scolaires sont suivis par les directions communales de l’enseignement et les directions provinciales de l’enseignement, a-t-il dit.  Et de marteler qu’un rapport doit être transmis au niveau de la direction générale des curricula et des innovations pédagogiques pour voir ce qu’il faut faire et ce qu’il faut améliorer.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Sans transparence, pas de confiance

Sans transparence, pas de confiance

Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 657

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques