Editorial

Exonérations : « Celui qui a sera dans l’abondance »

Les bases de calcul et d’octroi des exonérations fiscales restent peu connues du grand public. La plus-value que ces exonérations apportent au pays n’est pas non plus évidente. De plus, les bénéficiaires peuvent utiliser ces exonérations de manière différente de ce qui était prévu. Pourtant, ces exonérations représentent des sommes considérables, susceptibles de profiter à un grand nombre de personnes.

Par exemple, le montant alloué aux exonérations pour l’année budgétaire 2024-2025 avoisine les 100 milliards de FBu. Bien que ce montant ait diminué par rapport aux plus de 200 milliards de FBu de l’exercice budgétaire 2021-2022, ce changement n’affecte pas les entreprises bénéficiaires. En effet, seules les grandes entreprises continuent de bénéficier de ces exonérations.

Pendant ce temps, les jeunes entrepreneurs qui débutent leurs projets, et qui ont besoin d’un soutien important pour s’installer, peinent à obtenir les aides nécessaires. Heureusement, des initiatives telles que le Programme d’Autonomisation Economique et d’Emploi des Jeunes (PAEEJ), la Banque d’Investissement des Jeunes (BIJE), la Banque d’Investissement et de Développement pour les Femmes (BIDF) et d’autres programmes ont été mises en place pour les soutenir.

Malgré ces efforts, des plaintes persistent concernant les choix des projets à financer. Certains jeunes porteurs de projets, considérés comme innovants, se plaignent que leurs projets ne sont pas pris en compte, tandis que d’autres suspectent que leurs projets pourraient être attribués à des personnes tierces ayant des relations privilégiées.

Aujourd’hui, l’Agence de Développement du Burundi (ADB), une institution chargée de promouvoir les investissements et les exportations pour contribuer à la croissance nationale, a annoncé les nouveaux tarifs pour l’enregistrement des entreprises et des personnes physiques commerçantes.

Les frais d’enregistrement d’une société sont fixés à 200 000 FBu, ceux de l’enregistrement d’une personne physique à 100 000 FBu, et les frais pour une inscription complémentaire au registre de commerce (modification) à 50 000 FBu. Les frais pour un duplicata du registre de commerce sont de 15 000 FBu. L’ensemble de ces dépenses constitue un investissement initial non négligeable.

Ce qui est préoccupant, c’est que les procédures de création d’entreprise deviennent de plus en plus exigeantes, tandis que les entreprises déjà établies continuent de bénéficier de facilités. Ce défi représente un enjeu majeur pour le pays.

Cependant, il n’est pas trop tard pour trouver une solution à ce défi. Cela bien que ce pays, majoritairement chrétien, se conforme en ce qui est de l’octroi des exonérations toujours à l’enseignement de la Bible, notamment l’Evangile selon Saint Matthieu, chapitre 13, verset 12 : « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a ».

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Rien que la rigueur

Rien que la rigueur

Des mesures barrières ont récemment été édictées pour éviter la propagation du virus contagieux, la variole du singe, Monkeypox (Mpox). Malheureusement, un malheur ne vient jamais seul. A la mairie de Bujumbura, dans la capitale économique, Mpox devient une menace au moment où les citadins, qui peinent à subvenir à leurs besoins quotidiens, ont également des difficultés à trouver de l’eau potable. Cela sans oublier qu’ils viennent de passer des jours et des nuits dans une pénurie répétitive de carburant.
  • Journal n° 625

  • Dossiers Pédagogiques