Edition Spéciale

Extension de la zone interdite aux deux roues et aux tricycles : Les passagers ont du mal à s’adapter

Pour réduire les accidents routiers en mairie de Bujumbura, la zone interdite aux vélos, aux motos et aux tuks-tuks a été étendue. Ce qui a compliqué la circulation des biens et des personnes. Les usagers de ces moyens de transport se demandent à quand l’arrivée de nouveaux bus. Cela pour au moins faciliter le transport en commun   

« J’étais habitué à exploiter le tuk-tuk. Après le rétrécissement de la zone interdite aux vélos, aux motos et aux tuks-tuks, j’ai jugé bon d’utiliser un taxi-voiture. Malheureusement les recettes encaissées ont sensiblement chuté », explique Eric Mugabonihera, un taximan, habitant à Kamenge au Nord de la capitale économique Bujumbura.

Pour lui, à part que le carburant se fait de plus en plus rare, il est difficile de circuler à la recherche des clients. Ce qui n’est pas le cas pour les vélos, les motos et les tuks-tuks. C’est facile de faire la chasse aux clients, car les vélos ne consomment que la force du conducteur et les motos et les tuks-tuks consomment moins de carburant. 

M.Mugabonihera avoue qu’avec un taxi-voiture, il stationne en entente avec les clients. « Les passagers prennent les taxis-voitures tard dans la nuit. Par contre, certains conducteurs de taxis-voitures ont peur d’exécuter leur travail pendant la nuit de peur de transporter des bandits », martèle-t-il avant de signaler que les propriétaires des taxis-voitures ont majoré de plus de 10 000 FBu les frais de location, soi-disant que les clients sont devenus nombreux.

L’extension de la zone interdite aux tuks-tuks, aux motos et aux vélos ne facilite pas les déplacements en mairie de Bujumbura.

Le tricycle plus rentable que le taxi-voiture

M.Mugabonihera témoigne qu’avec l’usage du tuk-tuk, il parcourait de petites distances. « Sur chaque trajet je parvenais à faire entrer dans ma poche 1 500 FBu, 2 000 FBu ou 3 000 FBu quitte à ce que le soir je me retrouvais avec une somme de 40 000 FBu. Cela après avoir acheté le carburant. Je payais 20 000 FBu comme frais de location, j’utilisais chaque jour 10 000 FBu comme frais de location du tuk-tuk et j’économisais 10 000 FBu chaque jour. Cet argent que j’économisais me facilitait le paiement du loyer d’une maison à la fin du mois et me permettait de faire face à d’autres besoins en cas d’urgence », précise-t-il.

Les déplacements devenus chers

Aujourd’hui, se déplacer est devenu un casse-tête, fait remarquer Béatrice Kankindi habitant à Carama au Nord de la capitale économique. « Si un enfant tombait malade, je l’amenais directement par tuk-tuk à la Polyclinique Centrale situé au centre-ville de Bujumbura. Je payais le tuk-tuk 3 000 FBu. Pour le moment, je fais des calculs avant de prendre un taxi-voiture. De Carama à la Polyclinique Centrale de Bujumbura, le taximan demande 20 000 FBu, soit six fois que le tarif du tuk-tuk », se désole-t-elle.

Mme Kankindi reconnait quand même que les cas urgents ne sont pas fréquents. Toutefois, elle déplore les difficultés de déplacement pour se rendre au travail ou rentrer à la maison après le travail.

«A Carama, nous avons eu de la chance, car  il y a de gros bus qui font le transport Carama-Centre ville de Bujumbura. Ces bus ont une capacité de transporter au moins une soixantaine de passagers. Le problème est que ces bus embarquent jusqu’à plus de 100 passagers. Les uns sont assis et les autres sont debout. Le temps de débarquement à l’arrêt-bus peut prendre plus de 10 min pour un seul passager qui part de la partie arrière du bus pour arriver là où se trouve la porte. Il est obligé de se faufiler entre les autres passagers», raconte-t-elle.

Dans ce cas, le trajet devient long et on arrive au boulot en retard, regrette Mme Kankindi. Elle rappelle qu’autrefois, lorsqu’on était en retard, on faisait recours soit à une moto, soit au tuk-tuk.

Pierre Mutoni, habitant à Kanyosha au Sud de la mairie de Bujumbura avoue que suite à la demande élevée des bus, pour se rendre au travail le matin, il paie chaque jour 2 000 FBu dans un taxi-voiture en commun, soit 50 000 FBu par mois au lieu 13 750 FBu lorsque ce trajet matinal est effectué par bus. « Il arrivera des situations où je ne parviendrais pas à supporter ces dépenses », s’exclame-t-il.

Par contre, Rose Niyonizigiye habitant à Nyabugete au Sud de la mairie de Bujumbura dit qu’au lieu d’aller prendre le bus, elle attend le voisin qui détient un véhicule pour la déplacer. « Ce qui est agaçan c’est que je ne suis pas libre, car je dois me conformer à son horaire. Ce qui perturbe mon organisation », indique-t-elle.

Dans l’émission des porte-paroles du vendredi 15 juillet 2022, lieutenant-colonel de police Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique a déclaré qu’une deuxième commission est a pied d’œuvre pour que les motos assurant le transport non rémunéré en mairie de Bujumbura et les vélos de sport circulent dans la zone interdite. Cela dans le but de faciliter les déplacements en mairie de Bujumbura. 

Et Onésime Niyukuri, porte-parole du ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme de renchérir : « Nous attendons 50 nouveaux bus qui viendront en renfort dans le transport en commun en mairie de Bujumbura d’ici peu. L’argent pour acheter ces bus a été déjà débloqué ».

La décision établissant les limites à ne pas franchir en mairie de Bujumbura par les tuks-tuks, les motos et les vélos estimés à plus de 20 399 a été prise mercredi le 23 février 2022.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Sans transparence, pas de confiance

Sans transparence, pas de confiance

Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 657

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques