Commerce

Fermeture des maisons transformées en magasins : Les propriétaires et les locataires de ces magasins se lamentent

Les propriétaires des maisons d’habitation qui ont été transformées en magasins ces derniers jours doivent  les fermer. Les locataires de ces derniers vont louer les stands inoccupés  dans les marchés publics. Cela ressort de la réunion tenue par le ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique. Les propriétaires et les locataires de ces magasins s’inquiètent

Dans une réunion avec les gouverneurs de provinces  mardi le 17 février 2021, Gervais Ndirakobuca, ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique a recommandé aux occupants des magasins qui étaient auparavant des maisons d’habitation de les fermer dans les meilleurs délais.  «Certaines maisons d’habitation ont été transformées en magasins. Les locataires de ces derniers doivent déménager d’ici à la fin du mois de février 2021», précise- t-il.   Selon lui, il faut qu’ils aillent occuper les stands des marchés réhabilités.  Il y a encore des places inoccupées. L’argent  versé par ces locataires doit rentrer dans le trésor du pays pour qu’on puisse trouver des moyens pour payer les salaires des fonctionnaires.  La zone Bwiza de la commune Mukaza dans la municipalité de Bujumbura a été pointée du doigt dans ce phénomène. Ndirakobuca a ciblé les 8ème et 10ème  avenues  de cette zone.

Les propriétaires et les locataires des maisons transformées en magasins et kiosques s’inquiètent du fait que l’Etat les a obligé de les fermer pour aller occuper les stands des marchés publics.

Les propriétaires de ces magasins s’en inquiètent

Ils font savoir que cette mesure n’est pas conforme à la loi. Ils indiquent que c’est une mesure contradictoire à Letat Mvyeyi qui dit que sa première mission est de défendre les intérêts et les droits de la population.  «C’est ma parcelle. J’ai le droit de l’utiliser comme je veux.  Je peux même le vendre», fait remarquer  un propriétaire d’une parcelle située à la 10ème  avenue de la zone Bwiza. Selon lui,  le propriétaire a le droit d’usus, c’est-à-dire le droit d’user d’une chose sans que l’on en perçoive les fruits.  Il a aussi le droit de fructus, c’est-à-dire le droit de disposer des fruits d’une chose parce qu’on en est le propriétaire ou usufruitier. Cet habitant de la zone Bwiza fait donc savoir qu’obliger les propriétaires de ces magasins à fermer est une injustice.

Les locataires se lamentent aussi

Selon Jacqueline Niyonkuru, vendeuse d’habits à la 8ème avenue de la zne Bwiza, c’est une perte énorme pour les locataires de ces magasins et kiosques.  Elle laisse entendre que cette mesure  va déstabiliser leurs activités commerciales. Selon elle, on vient de remuer le couteau dans la plaie de ces locataires, car la plupart de ces commerçants ont été déstabilisés lors de l’incendie du marché central de Bujumbura et de la réhabilitation de certains marchés publics. Ils ont été obligés de s’installer ailleurs dans d’autres endroits. C’est la raison pour laquelle  pas mal de galeries ont été construites au centre ville de Bujumbura.

Selon Pierre Nduwayo, président de l’Association Burundaise des Consommateurs-Transparency International (ABUCO-TI Burundi), si les magasins ciblés se trouvent dans des quartiers résidentiels ou administratifs, délocaliser les locataires n’est pas une injustice, car il s’agit d’un détournement de l’objet. Il argue que cela est même puni par la loi. Il parle de cela en se basant sur la loi régissant les terres attribuées par l’Etat pour usage résidentiel, administratif et commercial.

Néanmoins, pour les maisons d’habitation ayant en annexe une petite boutique construite dans le respect des normes en matière d’urbanisme, cette activité ne devrait pas etre supprimée.

Notons que les propos relayés par nos confrères du magazine Jimbere nous apprennent que la fermeture des magasins ou kiosques annoncée par  le ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique ne concerne que les magasins qui sont érigés tout près des marchés réhabilités comme ceux de Jabe et de Kabezi.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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