Les prix de certains produits de première nécessité grimpent du jour au lendemain dans la capitale économique du Burundi. Selon le ministre ayant l’agriculture dans ses attributions, cette hausse des prix est due à la spéculation exercée par certains commerçants qui profitent des fêtes de fin d’année pour faire grimper les prix. Une explication qui semble ne pas convaincre certains consommateurs
Les prix de certains produits de première nécessité ne cessent de grimper sur différents marchés de la capitale économique Bujumbura. Cette flambée de prix n’exclut pas les denrées produites localement. Pourtant, si on se fie aux communiqués émanant du ministère ayant l’agriculture dans ses attributions, la production agricole est satisfaisante sur tout le territoire national. Cela devrait normalement apporter un léger mieux au consommateur, notamment par la baisse des prix, du moins pour des denrées alimentaires produites au Burundi selon nos interlocuteurs.
Cette hausse des prix a des explications diversifiées, entre autres la spéculation exercée par certains commerçants qui profitent des fêtes de fin d’année pour faire grimper les prix de certains produits, selon le ministre ayant l’agriculture dans ses attributions. Pourtant, cette explication semble ne pas convaincre ni les consommateurs, ni les commerçants rencontrés au marché dit Cotebu. Selon les commerçants interrogés, les prix des marchandises sur le marché découlent des prix d’achat à l’approvisionnement. Pour les consommateurs rencontrés, la hausse des prix de certains produits de première nécessité comme le riz, le haricot et les grains de maïs ne date pas de la période des fêtes de fin d’année. « Les prix n’ont pas cessé de grimper depuis le début de l’année. Que ce soient pour les produits importés ou ceux produits localement », regrette un acheteur.

Les prix de certains produits de première nécessité comme le riz, le haricot et les grains de maïs n’ont pas cessé de grimper depuis le début de l’année.
Les produits dont les prix au producteur ont été fixés ne font pas l’exception
La fixation des prix pour certaines denrées alimentaires au mois de Juillet dernier a réconforté l’agriculteur et a permis aux acheteurs d’espérer la stabilité des prix sur le marché. Malheureusement, comme le regrettent les consommateurs, les prix ont grimpé comme si de rien n’était. On citerait entre autres le maïs dont le prix au producteur a été fixé à 680 FBu et à 1080 FBu sur le marché. Pourtant, un kilo de grains de maïs coûte entre 1200 FBu et 1350 FBu dans certains dépôts de la capitale économique.
Pour les autres produits dont les prix sur le marché ne sont pas encore fixés, la tendance est la même. Le pomme de terre dont le prix au producteur a été fixé à 700 FBu le kilo s’achète aujourd’hui entre 1000 FBu et 1200 FBu. Le riz dont le prix au producteur a été fixé entre 830 FBu et 1000 FBu s’achète aujourd’hui entre 2500 FBu et 2800 FBu le kilo. Le haricot dont le prix au producteur a été fixé entre 1200 FBu et 2000 FBu le kilo s’achètent aujourd’hui entre 1500 FBu et 1800 FBu le kilo. Les oignons rouges et blancs dont les prix au producteurs sont fixés respectivement à 1200 FBu et 750 FBu le kilo s’achètent actuellement à 2000 FBu pour les oignons rouges et 1100 FBu pour les oignons blancs.
Tableau récapitulatif des prix de certaines denrées alimentaires par kilo pour les périodes de décembre 2020 et décembre 2021.
Comparativement à la même période l’année passée, les prix de certains produits ont grimpé, on peut citer à titre d’exemple le riz qui constitue des aliments de base pour les citadins. D’autres par contre ont baissé tandis que d’autres stagnent.
Produit |
Prix (Décembre 2020) |
Prix (Décembre 2021) |
Haricot jaune |
2200 |
2000 |
Haricot Kinure |
1800 |
1500 |
Riz Tanzanien |
2600 |
3200 |
Riz Zambien |
2100 |
2700 |
Pomme de terre Kijumbu |
1300 |
1400 |
Pomme de terre mauve |
1000 |
1100 |
Pomme de terre victoria |
1100 |
1100 |
carottes |
1500 |
1500 |
Tomates |
1500 |
1500 |
Ndagala |
20000 |
40000 |
Oignons rouges |
1000 |
2000 |
Oignons blancs |
2500 |
1100 |
Petit pois |
3000 |
3000 |
Viande |
12000 |
13000 |
Lors d’une conférence de presse organisée le 14 décembre 2021, le ministre ayant l’agriculture dans ses attributions Déo Guide Rurema a fait savoir que la production agricole a été d’une manière générale satisfaisante. Selon lui, la hausse des prix est due aux spéculations de certains commerçants qu’il qualifie de commissionnaires qui veulent s’enrichir sur le dos de l’agriculteur. Il tranquillise cependant la population que son ministère compte collaborer avec le ministère du Commerce et le ministère de l’Intérieur pour faire respecter les prix des denrées alimentaires fixés par le ministère en charge de l’agriculture.
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