Agriculture

Filière Coton : Les cotonculteurs disent ne pas en tirer profit

La culture du coton a été introduite au Burundi en 1920 dans la région de l’Imbo. Dès lors, la pratique de la cotonculture s’est répandue rapidement et la production cotonnière a connu une augmentation remarquable. Mais les périodes de crises qu’a traversées le Burundi ont affecté la filière. Beaucoup de cultivateurs ont délaissé cette culture et ceux qui persévèrent disent ne pas en tirer profit

La province de Cibitoke est reconnue pour avoir plus de superficies réservées à la culture du coton.  Selon Gustave Majambere, directeur général de la Compagnie de Gérance des Cotons (COGERCO) les estime à environ 1800 hectares sur 2500 hectares cultivables. Le reste est partagé entre les provinces de Bubanza, Bujumbura, Makamba et Rutana. Des essais d’adaptabilité sont en train d’être effectués dans les provinces de Kirundo et Cankuzo dans le cadre de l’extension de la culture du coton vers d’autres régions. Cela au moment où, en 1961, les superficies réservées à la culture du coton étaient estimées à 11500 hectares. La raison de cette diminution des superficies réservées au coton n’est autre que le délaissement de cette culture par la population au profit d’autres cultures intercalaires et les cotonculteurs estiment que le coton ne leur procure plus d’argent.

Beaucoup de cultivateurs ont délaissé la culture du coton et ceux qui persévèrent disent ne pas en tirer profit.

Le prix du coton n’est pas satisfaisant

Entre 1960 et 2008, les cours du coton ont été multipliés par 33 (passant de 7 FBu/kg à 230 FBu/kg). Actuellement, le prix du coton est de 700 FBu/kg. Les cotonculteurs venaient de passer deux ans avec une rémunération de 6 00 FBu/kg, indique le DG de la COGERCO. Pour la campagne en cours, le prix est passé de 600 FBu à 700 FBu/kg. Toutefois, les cultivateurs de coton sur la colline Mparambo de la province Cibitoke disent que ce prix n’est pas assez rémunérateur et demandent qu’il soit revu à la hausse jusqu’à 1000 FBu. Un autre défi évoqué par les cotonculteurs est le manque de produits phytosanitaires. Ils disent que la COGERCO les en approvisionne en quantité insuffisante. Ce qui se répercute sur le rendement.  Grâce à toutes ces contraintes, Jeanine Nihoreho, une cultivatrice de Mparambo fait savoir qu’au moment de la récolte, elle ne parvient pas à tirer profit de son investissement dans cette culture.

Des lamentations qui ne sont pas fondées

Le DG de la COGERCO estime que ces lamentations ne sont pas fondées. Il indique que la plupart des cultivateurs occupent les terrains de l’Etat et sont approvisionnés en semences et en produits phytosanitaires gratuitement.

Réagissant sur les allégations d’insuffisance des produits phytosanitaires, il dit ne pas être au courant de cette situation et demandent à ces cultivateurs de passer à travers les canaux existants, à savoir : leurs coopératives et le personnel de la COGERCO qui sont éparpillés dans les provinces cotonnières pour présenter leurs doléances. Il indique qu’avec l’appui de l’ANACOOP, la province de Cibitoke compte désormais 50 coopératives. « C’est vrai, le prix du coton n’a pas suivi la même courbe que les prix des autres produits. C’est pourquoi nous avons fait passer le prix du Kg de coton de 600 à 700 FBu l’année passée ». Le DG de la COGERCO accuse les cotonculteurs d’avoir fait preuve négligence dans l’entretien de leurs champs. Ce qui a fait que leur production ne soit pas bonne.

Une culture qui ne donne plus de fruits suffisants

Quelques années après son introduction au Burundi, le coton a été la deuxième culture d’exportation après le café. Il rapportait aussi beaucoup de devises. Après quelques années, il a continué à figurer parmi les 3 premières cultures d’exportation du pays alors que, maintenant, la COGERCO ne parvient même pas à satisfaire la demande locale. Donc on ne peut pas encore penser à l’exportation. La production cotonnière a atteint 8 813 tonnes en 1983. A partir de 1993, la production commença à chuter suite à la crise socio-politique qu’a connue le Burundi. Selon le DG de la COGERCO, la production du coton a été de 763 tonnes en 2020, et selon les estimations, elle pourrait atteindre 1500 tonnes cette année. Selon Gustave Majambere, cette production ne satisfait pas encore la demande de l’Afritextile qui est d’ailleurs le principal client de la COGERCO.

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Dona Fabiola Ruzagiriza.

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