Agriculture

La filière coton: une production qui ne franchit plus les frontières

Alors que la culture du coton occupait la troisième position après le café et le thé sur le plan des cultures d’exportation au Burundi, sa production marche  à reculons actuellement. Pour changer la donne, la libéralisation de cette filière devrait être de mise

Où se classe la filière coton dans la gamme  des cultures d’exportation. Cette question taraude plus d’un à commencer par les exploitants du coton principaux victimes de sa chute. La petite quantité produite est consommée localement par Afritextile Burundi aujourd’hui.

Dans une interview accordée à la radio Isanganiro  mercredi le 15 avril 2020, le directeur général de la COGERCO Gustave Majambere a indiqué  que la culture du coton  ne se porte pas  du tout bien. Il a affirmé  cela en se basant sur la production des années antérieures, où cette culture était sur la liste des produits d’exportation. Il a précisé que ces derniers rapportaient beaucoup de devises, y compris le coton, mais actuellement cette culture n’est plus sur la liste des produits d’exportation.

Gustave Majambere a indiqué que la production a été revue à la baisse.  Le nombre de cotoculteurs également. Dans le temps, la COGERCO avait enregistré un effectif de cotoculteurs avoisinant  20 mille.  Cependant, ils sont à moins de 10 milles cotoculteurs aujourd’hui.  Dans cette interview, il a rassuré que plusieurs actions sont à mener  pour  redynamiser de cette culture délaissée.  Gustave Majambere a rappelé que cette culture est cultivée dans la plaine de l’Imbo, principalement dans  les provinces de Bubanza, Cibitoke et Makamba  et dans la région de Kumoso dans les communes de Kinyinya, Nyabitsinda et Giharo.

La production cotonnière en baisse

La culture du coton a été introduite au Burundi en 1920 dans la région de l’Imbo. Dès lors, la pratique de la culture du coton sous le régime de l’obligation s’est répandue rapidement et la production augmenta. La production du coton est passée de 8813 tonnes en 1983 à moins de 1000 tonne actuellement. A partir de 1993, la production commença à chuter. A l’origine de cette situation, la convergence de la suspension de tout appui budgétaire par l’Etat, la faible évolution des prix sans oublier  la crise politique que traversa le pays.

La production cotonière drastiquement diminuée suite à une diminution sensible de l’espace cultivable.

Lors du lancement mardi  le 24 décembre 2019 à Nyamitanga en commune Buganda dans la province de Cibitoke de la campagne de semis du coton 2019-2020, le directeur général de la COGERCO  que la production cotonnière a drastiquement diminué depuis des années suite à la diminution sensible des réserves qui étaient réservées à la culture du coton.  Elle s’étendait en 1993 sur 9 800 ha alors qu’aujourd’hui, la superficie réservée à cette culture n’est que de 3 mille ha seulement.

L’année 1947 voit la création du Comité de Gérance des Réserves Cotonnières (COGERCO). Celui-ci avait pour mandat la vulgarisation des techniques de production du coton, l’organisation des producteurs et de la collecte du coton graine. Cette compagnie a essayé de maximiser la production depuis lors. Cependant, cette production n’a pas eu  le même succès que celle de la rose. Les années de crises ont marqué une chute considérable de la production du coton qui occupait la troisième place dans les produits agricoles exportés après le café et le thé. Ce qui n’est plus  le cas aujourd’hui. La production de la COGERCO est consommée localement.

En 1980, fort du succès obtenu dans la région naturelle de l’Imbo, les pouvoirs publics décidèrent d’étendre la culture du coton à la région de Moso en vue d’augmenter les rentrées en devises du pays. La même année, le Complexe Textile de Bujumbura (COTEBU) naquit : Une société de droit public ayant pour objectif la fabrication et la commercialisation des tissus. En 1984, la COGERCO devint la Compagnie de Gérance du Coton, établissement publics à caractère industriel et commercial (EPIC) ayant pour missions la promotion de la culture du coton, l’encadrement et l’appui aux producteurs de coton, la transformation du coton graine en coton fibre et la commercialisation de la fibre et des graines de coton.

Une embellie qui n’a pas durée

La filière coton du Burundi a atteint son apogée. Mais cette embellie  dura le temps de la rosée.  Parmi les principales causes de cette chute figurent la diminution des superficies réservées à la culture du coton suite à la pression démographique sur les terres agricoles, l’arrêt de la recherche cotonnière entraînant un déficit en semences cotonnières de qualité et enfin le vieillissement de l’infrastructure industrielle sans grande possibilité de la renouveler. Les superficies exploitées par les cotoculteurs vont decrescendo,  les réserves cotonnières sont passées d’environ 9 mille en 1993 à 3 mille hectares seulement aujourd’hui, selon Gustave Majambere.

La rémunération peu incitative des cotoculteurs s’explique par le fait que l’évolution du prix d’achat du coton graine n’a pas suivi celle du cours des autres produits à l’export (café et thé). Mais, plus grave encore, elle ne permet plus aux cotoculteurs d’acquérir les produits vivriers indispensables à leurs familles. Ce qui les a poussés à remplacer les plantations cotonnières par celles des produits vivriers.

A propos de l'auteur

Ferdinand Mbonihankuye.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Sans transparence, pas de confiance

Sans transparence, pas de confiance

Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 657

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques