La culture burundaise empêche la prononciation du nom de la future belle-fille pendant la dot. Celle-ci se nomme « une vache ». La raison avancée par Emile Kwizera, analyste de la culture rencontré chez lui, c’est d’éviter la familiarité entre le père du futur époux et la future épouse ainsi que les relations qui en résulteraient.

]Au moment des mots d’échange pendant la dot, on demande au père du futur époux le nom de la fille en question. Emile Kwizera explique que cela se passe en grande partie dans les villes et que sur les collines, cette question ne se pose pas. Selon lui, sur les collines, la partie demanderesse connaît d’avance le nom de la fille. Mais pour question de résistance et de montrer la valeur de la fille, la famille hôte fait des contours pour inviter l’autre partie à fournir plus d’efforts dans sa requête. Demander le nom de la fille est un piège tendu à l’endroit des invités. M. Kwizera fait savoir qu’il est interdit de prononcer le nom de la future belle-fille dans la coutume burundaise. « Nje gusaba inka, inka itari bihembe, inka muntu ». Ce qui se traduirait littéralement par : « Je viens demander une vache, une vache sans cornes, une vache humaine », et son sens pragmatique est que la femme est source de bienfait comme l’est la vache. L’explication donnée à cela est le respect mutuel. Kwizera fait allusion au proverbe français qui dit : « La familiarité engendre le mépris ». Pour lui, si après le mariage tous continuent à s’appeler par leur nom, la conséquence est que le beau-père finira par « Gutera intobo ». Ce qui veut dire demander l’amour à sa belle-fille. La scène se présente de la sorte : Le beau-père lançait « intobo », (un fruit sauvage) et le lançait à sa belle fille et celle-ci répliquait, cela voulait dire que la demande a été accepté.
S’appeler par leurs noms implique la déclaration de l’égalité entre les interlocuteurs et, dans ce cas, l’interdit est bafouée. Selon toujours lui, même les couples ne s’appellent pas entre-eux de leurs noms. Cela reste valable pour celui qui est venu représenter le père du futur époux quand celui-ci n’a pas de paternité.
Cette boisson sacrée
A la fin des cérémonies, des boissons de qualité très alcoolisées sont servies aux invités. On les appelle « akuki kuka inka ». Selon Emile Kwizera, c’est une bière de banane pure qui n’est pas mélangée à de l’eau. Elle n’est servie à personne d’autres que le gendre et l’équipe demanderesse de la fille. Il explique que les jeunes n’ont pas la prérogative de goûter à cette boisson parce qu’ils ne résistent pas à la bière.
Généralement servie par les jeunes femmes, M. Kwizera explique que les filles ne savent pas ce qui plaît aux hommes. Une fille qui passe outre signifie qu’elle sait déjà ce qui plait aux hommes. Ce qui la rend honteuse chez la fille.
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