Depuis, la crise socio-politique de 2015, l’économie burundaise tourne au ralenti. Le désistement des bailleurs de fonds qui se sont tournés vers l’appui direct des projets en faveur des populations ont plongé le pays dans une récession économiques sans précèdent. Il importe de signaler qu’avant cette période, 52 % du budget atterrissaient dans les caisses de l’Etat sous forme de devises. Le pays comptait sur les appuis budgétaires extérieurs. Il aura fallu que le gouvernement instaure des mesures de prudence budgétaires et élargisse l’assiette fiscale pour maximiser les recettes internes. L’office Burundais des Recettes (OBR) a enregistré plus de 97 mille nouveaux contribuables avec des chiffres record dans la collecte des recettes. Au cours des dernières années, les recettes sont passées de 600 milliards à plus de 1000 milliards de FBu. Malgré les performances de l’OBR dans la collecte des recettes, l’économie reste fragile. Les industriels manquent de matières premières et de capitaux. En outre, la pression sur le marché est loin d’être maitrisée.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Le gouvernement renoue petit à petit avec ses partenaires traditionnels. Des négociations ont été engagées avec la partie européenne pour la levée des sanctions liées au non-respect de l’accord de Cotonou. En aout dernier, l’ambassade des Etats-Unis au Burundi a annoncé la levée des restrictions des visas pour les citoyens burundais. La Maison blanche pourrait reprendre la coopération bilatérale dans le cadre des accords préférentiels édictés par l’AGOA. D’autre part, la Banque Mondiale annonce l’augmentation de son portefeuille de projets appuyés au Burundi. La reprise de la coopération avec le FMI est une bouffée d’oxygène pour une économie qui souffre depuis des années de la pénurie des devises. Laquelle pénurie se répercute sur la vie des populations. La rareté des devises se traduit par la cherté des soins de santé, des denrées alimentaires, des matériaux de construction, pour ne citer que ceux-là.
La reprise de la coopération entre le Burundi et les institutions de Brettons Woods porte des fruits. Le Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International (FMI) a approuvé en octobre dernier, une facilité de crédit rapide en faveur du Burundi pour un montant de 76,2 millions USD. Ce financement vient appuyer les initiatives prises par le Gouvernement du Burundi en matière de relance de l’économie nationale et de stabilisation macroéconomique, a annoncé Dr Domitien Ndihokubwayo, ministre des Finances, du Budget et de la Planification Economique lundi le 11 novembre 2021 lors d’un point de presse sur la Coopération entre le Burundi et le FMI.
Cette facilité s’ajoute à l’enveloppe de 14,46 millions USD accordée au Burundi dans le cadre de l’allègement de la dette en vue d’atténuer les effets de la pandémie de Covid-19. Le Burundi a également bénéficié une enveloppe de près de 211,5 millions USD issue de la récente allocation des Droits de Tirages Spéciaux (DTS) en août 2021. « Ces ressources financières permettent d’améliorer le niveau des réserves de change d’une part et donnent plus de flexibilité dans la gestion des politiques économiques d’autre part », lit-on sur le site du ministère des Finances. D’après la même source, ce financement aura un impact positif sur le budget de l’Etat et les réserves de change.
La Banque Centrale aura désormais la capacité d’atténuer les pressions sur le taux de change et de continuer la politique de financement des secteurs porteurs de croissance à travers l’acquisition facile des biens de production et d’équipement ainsi que des matières premières pour appuyer la production.
Le gouvernement espère que ce geste du FMI va inciter les autres partenaires financiers et les investisseurs étrangers désirant développer leurs activités économiques au Burundi à manifester leur intérêt.
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