Gouvernance

Fixation des prix du ticket de transport : Que le gouvernement ramène les chauffeurs à l’ordre!

La spéculation sur la fixation des prix du ticket de transport persiste dans différents parkings de la municipalité de Bujumbura. Les passagers alertent et demandent au gouvernement de ramener les chauffeurs à l’ordre    

Nous sommes  mercredi le 14 septembre 2022 au parking des véhicules de transport rémunéré situé au marché connu sous le sobriquet de marché Cotebu.   Vers 11h, ce parking grouille de monde.  Une noria de véhicules  y est garée. Plusieurs rabatteurs sont à l’œuvre.  Ils restent les yeux braqués sur toute personne qui débarque à cet endroit.  S’ils voient quelqu’un, ils l’approchent pour lui demander là où il veut aller et lui indiquer le bus à prendre selon son choix entre un minibus de type «Hiace» et une voiture de marque «Probox». Et la dernière démarche est la négociation du prix du ticket.  Selon les informations  recueillies sur place, la fixation du prix du ticket est un casse-tête.  Il  y a du désordre.  Chaque rabatteur le fait comme il veut  au vu et au su de tout le monde.  On le fait comme s’il s’agissait d’un secret, car on empêche le passager de divulguer le prix du ticket convenu.  

Pour les gens qui  se déplacent vers la province de Ngozi, le prix du ticket de transport varie entre 15 000 et  20 000 FBu dans la voiture Probox. Pour le Hiace, le prix oscille entre 10 000 FBu et 15 000 FBu. Pour ceux qui quittent Bujumbura vers la province de Gitega, le prix du ticket varie entre 12 000 et 15 000 FBu dans la voiture Probox.  Mêmement dans le minibus Hiace.  Pour les passagers qui empruntent la RN9 pour aller à Bubanza, le prix du ticket varie entre 3500 et 6000 FBu.

Les passagers demandent au ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique de ramener à l’ordre tous les chauffeurs qui ne respectent pas les prix officiels du ticket de transport.

     

Les passagers lancent un cri d’alerte 

Les passagers s’inquiètent du fait que les chauffeurs s’adonnent  à une spéculation outrancière. Selon  Micheline Ciza rencontrée au parking de Cotebu, le déplacement vers l’intérieur du pays devient de plus en plus intenable pendant la période de pénurie du carburant.  Pour venir à Bujumbura, il lui faut plus de 100 000 FBu, déplore-t-elle. Jean Claude Mvuyekure rencontré à ce même endroit abonde dans le même sens.  Selon lui, il y a un désordre consacré dans la fixation du prix du ticket de transport.  Et d’ajouter que la situation devient chaotique  pendant les week-ends. Le prix du ticket peut même passer du simple au double, car les passagers qui veulent  aller participer à différentes cérémonies à l’intérieur du pays  sont nombreux. 

Ces passagers demandent au ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique de ramener à l’ordre tous les chauffeurs qui ne respectent pas les prix officiels du ticket de transport comme l’a fait le conseiller chargé du développement du gouverneur de la province de Gitega lundi le 12 septembre 2022. Il a infligé des amendes à certains chauffeurs qui se sont arrogé le droit de revoir à la hausse les prix du ticket  et a demandé aux passagers de signaler chaque fois qu’il y a un chauffeur qui  fixe  un prix du ticket non reconnu par la loi.  Les chauffeurs qui se sont entretenus avec Burundi Eco font savoir que cette situation est liée à la pénurie du carburant. Pour ne pas déposer le tablier, ils se rabattent sur le marché noir. Et là-bas, le coût de l’or noir est prohibitif.   

Cet imbroglio inextricable s’observe au moment où les prix officiels du ticket de transport sont connus par tout le monde. Ils sont fixés à 2000 FBu pour l’itinéraire Bujumbura- Muzinda, à 2500 FBu pour les itinéraires Bujumbura -Gitaza, Muyinga -Kobero et Ngozi – Masanganzira. Il est fixé à 3000 FBu pour les itinéraires Bujumbura – Gihanga, Bujumbura – Musenyi, Ngozi -Kayanza et Ruyigi – Cankuzo, et à 3500 FBu pour l’itinéraire Bujumbura -Bugarama.

Pour les itinéraires Bujumbura – Bubanza, Bujumbura – Buganda, Bujumbura – Magara, Rutana -Gihofi et Karusi -Muyinga, le prix du ticket de transport est fixé à 4000 FBu, tandis qu’il est fixé à 4500 FBu pour les itinéraires Bujumbura – Ijenda, Bujumbura -Minago et Gitega -Kibumbu. Le prix de transport rémunéré est désormais fixé à 5000 FBu pour les itinéraires Bujumbura -Bukeye et Bujumbura – Muramvya, et à 5500 FBu pour Gitega – Mwaro. Le prix du ticket de transport est fixé à 6000 FBu pour Bujumbura – Rugombo et Bujumbura – Rumonge, à 6500 FBu pour les itinéraires Bujumbura – Mugamba, Bujumbura -Mwaro, Gitega – Karusi, Gitega – Rutana, Gitega – Ruyigi, Gitega -Ngozi, Cankuzo – Muyinga, Rutana -Makamba, Ngozi – Muyinga, et Ngozi – Kirundo.

Pour les itinéraires Bujumbura -Nyeshenza et Bujumbura -Kibumbu, les prix du ticket de transport sont respectivement fixés à 7 000 FBu et à 7 500 FBu tandis que le prix du ticket de transport pour les itinéraires Bujumbura – Gitega, Bujumbura – Bururi, Bujumbura – Kayanza, Bujumbura – Mabayi et Bujumbura – Matana, est fixé à 8000 FBu et à 8500 FBu pour  les itinéraires Gitega – Cankuzo et Gitega – Muyinga.

Selon toujours ce communiqué, le prix du ticket de transport est désormais fixé à 9500 FBu pour l’itinéraire Bujumbura – Kiremba Sud à 11 000 FBu pour les itinéraires Bujumbura – Bukirasazi, Bujumbura – Gishubi, Bujumbura – Kivuruga, Bujumbura – Mabanda et Bujumbura – Rutana, et à 12000 FBu pour les itinéraires Bujumbura – Masanganzira et Bujumbura – Karusi. A travers le même communiqué, le prix du ticket est fixé à 12 500 FBu pour Bujumbura – Buraza, Bujumbura – Makamba, à 13 500 FBu pour Bujumbura – Kirundo et Bujumbura – Muyinga, à 14 000 FBu pour  l’itinéraire Bujumbura – Ruyigi, à 15 000 FBu pour  l’itinéraire Bujumbura – Kobero et à 16 000 FBu pour Bujumbura -Cankuzo.

Notons qu’une des associations de la société civile qui milite pour la protection des droits des consommateurs s’inquiète du fait que la spéculation est devenue une habitude pour certains commerçants. Elle demande au  gouvernement de combattre avec la dernière énergie cette mauvaise attitude qui bafoue les droits des consommateurs.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Sans transparence, pas de confiance

Sans transparence, pas de confiance

Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 657

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques