Le Fonds Monétaire International (FMI) est pour le moment dans la revue du programme pour décaisser la deuxième tranche des 270 millions USD approuvés en juillet 2023. Toutefois, le fonds estime le redressement économique du pays pour bientôt, malgré que celui-ci est entravé par des chocs internes, externes et des défis multiformes.

Samuel Dele Pierre, représentant du FMI au Burundi : « Si les évaluations sont satisfaisantes, le conseil d’administration du FMI peut approuver le décaissement de la prochaine tranche ».
Cela a été dit par Samuel Dele Pierre, représentant du FMI au Burundi lors de l’exposé sur les perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne. C’était ce mercredi 13 décembre 2023 à l’Université du Burundi. Cela en collaboration avec le Centre Universitaire de Recherche pour le Développement Economique et Social (CURDES).
Pour M. Samuel Dele Pierre, la situation économique du Burundi est encore délicate. Toutefois, affirme-t-il, le redressement économique du pays est pour bientôt. Cependant, celui-ci est entravé par les chocs internes et externes et des défis multiformes. Le représentant du FMI au Burundi informe que l’inflation particulièrement alimentaire est élevée, mais qu’elle commence à montrer des signes de ralentissement.
« La situation budgétaire et de dette ainsi que le déséquilibre externe ont continué à se détériorer sur une période récente », précise-t-il.
Vers la mise en place des conditions de rééquilibrage et de redressement de l’économie
M. Samuel Dele Pierre indique que les objectifs du programme de réformes du gouvernement soutenus par le FMI sont ambitieux en termes de rééquilibrage externe et de réduction de la vulnérabilité liée à la dette. Il fait remarquer que la mise en œuvre du programme permettra la mise en place des conditions de rééquilibrage et de redressement de l’économie.
« Comme perspective du soutien du FMI pour le Burundi, un programme d’une enveloppe totale de 270 millions USD a été approuvé par le conseil d’administration du fonds au mois de juillet 2023 », rappelle-t-il.
La première tranche a été décaissée au mois de juillet pour à peu près 62 millions USD. Le fonds est pour le moment dans un cycle de la revue du programme. La mise en œuvre des réformes du programme du gouvernement burundais est évalué tous les 6 mois par une équipe à Washington. Cette équipe va également évaluer l’évolution économique et financière du pays.
Et de renchérir : « Si les évaluations sont satisfaisantes, le conseil d’administration du FMI peut approuver le décaissement de la prochaine tranche ».
Les conditionnalités, selon toujours M.Samuel Dele Pierre, sont les engagements de l’Etat en termes de réduction des déficits, engagements en termes d’augmentation des réserves en devises, engagements en termes de limitation du financement monétaire du déficit et engagements en termes de limitation de l’endettement extérieur…
Trop tôt pour l’Afrique subsaharienne de crier victoire
Pour M.Samuel Dele Pierre, après des années difficiles, une éclaircie semble se profiler en Afrique subsaharienne.
« De nombreux pays sont en train de connaître un rebond sur la croissance économique. Les conditions extérieures de financement s’améliorent et le déséquilibre macroéconomique a commencé à se résorber », rassure-t-il.
Malgré cela, il précise qu’il est trop tôt pour crier victoire.
« La pénurie de financement sévit toujours dans la région et l’inflation reste trop élevée, notamment l’inflation alimentaire. On observe une divergence des trajectoires économiques entre les pays de la région », déplore M.Samuel Dele Pierre.
Dans ce contexte, martèle-t-il, quatre priorités sont proposées pour l’action publique dans la région afin d’assurer que les signes d’embellie deviennent plus durables et tangibles.
Il s’agit de suspendre le rehaussement de la politique monétaire lorsque le taux d’inflation diminue et de se rapprocher du niveau visé par la Banque centrale, de laisser le taux de change se déprécier quand cela est nécessaire, de réduire la vulnérabilité liée à l’endettement tout en conservant des marges de manœuvre pour les dépenses de développement pour l’investissement et les secteurs sociaux , de réaliser des investissements porteurs d’avenir pour relever le défi du niveau de vie grâce à des politiques de long terme et des réformes structurelles.
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