La présidence de la République annonce la 2ème édition du Forum National sur le Développement du Burundi. Cette grand-messe de l’économie se déroule du 20 au 21 avril 2023. Le gouvernement souhaite faire du « Burundi un pays émergent à l’horizon 2040 et se propulser dans le pool des pays dits développés en 2060. A travers cette analyse, la rédaction du journal Burundi Eco revient sur les grandes recommandations issues de la 1 ère édition dudit forum deux ans après. Vous découvrirez les actions déjà menées et/ou en cours pour concrétiser les grandes réflexions et orientations dégagées lors des assises de novembre 2021.
Bonne lecture !
Burundi : l’agriculture toujours rudimentaire
La deuxième édition du forum national sur le développement du Burundi est prévue du 20 au 21 avril 2023. Au cours de la précédente édition qui a eu lieu du 18 au 19 novembre 2021, l’agriculture a été une des thématiques clés qui ont été développées. On a parlé notamment de l’accroissement de la production agricole. Pour y arriver, les experts dans le domaine agricole ont proposé comment relever les défis qui hantent ce secteur qui est rudimentaire. Panorama sur les recommandations formulées par les experts du secteur agricole.
La deuxième édition du forum national sur le développement du Burundi est prévue du 20 au 21 avril 2023. Cela vient après que la première édition dudit forum a tenu ses assises à Bujumbura du 18 au 19 novembre 2021. L’agriculture a été une des thématiques clés qui ont été développées, avec un point d’orgue sur l’accroissement de la production agricole. Pour accroître et améliorer la production agricole, les experts en agriculture ont préconisé une bonne gestion du sol en commençant par la structuration de l’espace rural.
Dans le monde rural, s’observent des exploitations agricoles atomisées. Pour ce faire, l’agriculteur met toutes les cultures ensemble (cultures associées) à cause de l’exiguïté des terres. Pour y remédier, le remembrement, la mise en commun ou la gestion communautaire des terres au niveau familial, zonal, etc., peuvent constituer une alternative. La villagisation est également susceptible de libérer des terres agricoles. Par exemple, le fait de mettre la population le long des routes libère des espaces agricoles. Raison pour laquelle une cartographie de la fertilité des terres est nécessaire dans le but d’assurer la spécialisation régionale de certaines cultures ou l’agriculture du terroir.
Mieux gérer le sol
La gestion du sol est le point d’entrée pour améliorer la production agricole. Les sols burundais sont classés en deux groupes. Les sols des montagnes (Kirimiro, Bututsi, Buyenzi, Bugesera, Mugamba…) sont pauvres en éléments nutritifs, mais ils résistent à l’érosion. Par contre, les sols des Mirwa sont moins profonds et très vulnérables à l’érosion. Leur faiblesse consiste en leur acidité. Ce qui peut être corrigé par le chaulage. Par ailleurs, le Burundi dispose de gisements de chaux qui peuvent servir dans l’agriculture jusqu’à 500 ans. Dans ces régions, la fertilité du sol est essentiellement assurée par des matières organiques comme le fumier. Ce qui complète l’action des engrais chimiques.
Une autre catégorie de sol est celle de la plaine de l’Imbo. C’est une région fertile, mais qui est parfois salinisée (Gihanga, Cibitoke). Malheureusement, elle est menacée par l’urbanisation.
Gestion de l’eau et de l’élevage à des fins agricoles
Le Burundi regorge de beaucoup de cours d’eau. Il est suffisamment arrosé à hauteur d’au moins 1200 mm par an. Les grandes rivières et les plaines irrigables sont légion. Ce qui constitue un potentiel important pour l’agriculture. Pour en profiter, il faut mettre en place des réseaux d’irrigation-drainage dans les régions de l’Imbo, de Bugesera, de Moso, etc. Il faut aussi mettre en place un système de collecte et de valorisation des eaux de pluie pour s’adapter au changement climatique.
Au-delà du sol et de l’eau, le fumier est à la base de l’amélioration de la production agricole et joue un rôle important dans la correction de l’acidité et de la toxicité du sol. Pour ce faire, il faut que l’élevage de subsistance mute vers l’élevage moderne. Cela est possible lorsque la stabulation permanente va de pair avec des mesures d’accompagnement comme la mise en place des centres naisseurs décentralisés à travers tout le pays. Leur intérêt vise la spécialisation régionale de l’élevage (gros bétail, petits ruminants, porcs…) et l’amélioration génétique des races locales.
L’amélioration de la qualité des intrants agricoles et la mécanisation agricole s’avèrent nécessaires
La production des semences sélectionnées est un aspect non négligeable qu’il faut renforcer pour diversifier les variétés performantes et résistantes aux maladies et aux ravageurs. En plus de cela, les agriculteurs doivent avoir accès des intrants agricoles de qualité. En outre, l’Etat doit subventionner le secteur agropastoral, car cela est considéré comme un investissement à long terme. Cette subvention doit s’orienter particulièrement vers les jeunes diplômés qui se sont lancés dans l’agriculture en proposant des projets bancables. A ne pas ignorer aussi l’assurance agricole.
Pourtant, il est très difficile d’atteindre les résultats escomptés aussi longtemps que les agriculteurs burundais utilisent toujours la houe. L’agriculture burundaise est rudimentaire. Il faut remplacer petit à petit la houe par la mécanisation agricole. Cela avec l’utilisation des outils modernes comme les motoculteurs ou les tracteurs. Malheureusement, il y a encore du pain sur la planche.
Gilbert Nkurunziza
Plus d’initiatives que de réalisations concrètes
A la veille du Forum National pour le Développement deuxième édition qui se tiendra à Bujumbura du 20 au 21 avril 2023, nous avons jugé bon de revenir sur les grandes recommandations formulées lors du forum de développement première édition qui s’est tenu à Bujumbura du 18 au 19 novembre 2021 sur le volet « Education ». Où en est-on avec leurs réalisations ?
« Une éducation de qualité permettrait d’anticiper sur les faiblesses des autres secteurs », a fait-il savoir Gaspard Banyankimbona, directeur exécutif du conseil interuniversitaire de l’Afrique de l’Est, lors de la première édition du forum national pour le développement. Cette intervention montre à quel point le secteur de l’éducation est indispensable pour le développement du Burundi.
Pour booster ce secteur si important dans le développement du pays, plusieurs recommandations ont été formulées lors de ce forum. On peut citer entre autres la mise en place d’un système de formation continue pour tous les enseignants, doter le secteur de l’éducation de moyens financiers suffisants, initier les élèves à la recherche dès l’Ecole Fondamentale, pour ne citer que ceux-ci.
Quid de leurs réalisations ?
En ce qui est des renforcements des capacités pour les enseignants, des initiatives ont été mises en place même si leur efficacité est discutable. On peut citer ici l’organisation d’« un test pour détecter les forces et les faiblesses de chaque enseignant par matière pour 30.000 enseignants des premiers cycles » au cours de l’année scolaire 2021-2022. Les résultats issus de ce test qui a été d’abord contesté par les syndicats des enseignants qui le considéraient comme une sorte de stigmatisation et une déconsidération de leur rôle dans la société n’ont pas satisfait le ministère ayant l’éducation dans ses attributions.
En ce qui concerne le financement du secteur de l’éducation, dans le budget de l’Etat, exercice 2022-2023, le montant alloué à l’éducation est de 354 milliards de FBu, soit 14,8 % du budget total. Il s’élevait à 353,7 milliards de FBu soit 20,6 % du budget total pour l’exercice 2021-2022. Sur ce volet il y a encore à améliorer.
Beaucoup d’autres initiatives ont été mises en place dans ce secteur. Entre autres la tenue des états généraux de l’éducation du 14 au 16 juin 2022 à Bujumbura qui visaient à repenser en profondeur le système éducatif burundais. Là aussi les défis qui hantent ce secteur et les solutions y relatives ont été énumérés. Le Gouvernement du Burundi vient d’adopter le plan sectoriel de l’éducation, etc. Tout cela pour booster le système éducatif Burundais.
Les défis persistent
Le faible niveau de réalisation de ces initiatives et de tant d’autres qui ne sont pas citées ici peine à améliorer les performances du secteur éducatif Burundais. Pour certains acteurs de ce domaine, cela est dû à un manque de vision qui entraine des tâtonnements qui ne sont pas sans conséquences néfastes.
Dans son exposé lors du forum national pour le développement, première édition, Dr Elavie Ndura, professeur au Humboldt State University a signalé que pour une éducation efficace, la planification est indispensable. Comme elle l’a expliqué, tous les programmes d’enseignement que ce soit au Burundi ou ailleurs doivent suivre quatre étapes générales, à savoir : premièrement, l’établissement d’un inventaire des besoins pour éviter d’introduire un système qui n’est pas adapté aux besoins nationaux. Deuxièmement, il faut articuler les objectifs du programme d’enseignement. Troisièmement, une fois les besoins et les objectifs identifiés, il faut déterminer les matériels didactiques et les méthodes d’enseignement à utiliser. Il faut enfin évaluer la performance des étudiants et du programme d’enseignement. « Chaque fois qu’on rate une de ces étapes, on rate les objectifs du programme d’enseignement », a-t-elle précisé.
Florence Inyabuntu
Quid de la gestion du taux et de réserves de change après le premier forum sur le développement ?
La carence des devises reste un défi de taille qu’il faut relever à tout prix. Les prix continueront à être affectés par cette pénurie et le renchérissement du coût de la vie s’en suivra. Des recommandations avaient été émises lors de la première édition du forum pour le développement afin de pallier sur le problème des baisses de réserve de change qui entrave le développement économique du pays. Depuis lors, des mesures correctives ont été engagés même si les résultats restent encore mitigés
Les déséquilibres actuels qui persistent sur le marché de change résultent des problèmes structurels qui se manifestent du côté de l’offre, de la demande et de la gouvernance. Dans le premier forum national sur le développement, les économistes en ont longtemps discuté et dégagez des pistes de solutions. Depuis, il y a plusieurs initiatives qui ont été engagées dans le sens de mettre en œuvre les recommandations issues du forum.
La réouverture des bureaux de change un grand pas mais à elle seule ne suffit
La réouverture des bureaux de change et le fait de permettre aux gens de percevoir en devises les fonds transférés depuis l’étranger sont des mesures à saluer. Des mesures qui ont été pris pour atténuer le choc. Auparavant, beaucoup de gens préféraient envoyer ou recevoir les devises via les pays voisins du Burundi.
Toutefois, la réouverture des bureaux de change tarde à donner des fruits. Aujourd’hui sur le marché un seul dollar vaut plus de 4 000 FBu sur le marché noir. Le billet vert acheté sur le marché parallèle contribue au niveau des importations pour environ 70%. Devant les parlementaires, le Premier ministre, Gervais Ndirakobuca a affirmé que la BRB ne contrôle même pas 20% des importations. Il a dit que la BRB doit identifier les vrais importateurs en vue de bien organiser le marché interbancaire des devises.
Certes, les experts avaient proposé de reformer le marché des changes mais ils avaient mis l’accent sur la mise en place des stratégies et des mécanismes d’atténuations des coûts et effets de ces réformes (subvention des produits stratégiques, mise en place des filets sociaux, politiques macro-et sectorielles).
Augmenter les réserves de change : ce n’est pas sorcier
Le politique estime que pour s’en procurer, il faut augmenter la production en investissant dans les secteurs porteurs de croissance comme l’agriculture. Le souci est que cette agriculture reste rudimentaire et que le café et le thé qui faisaient entrer des devises sont délaissées petit à petit par les agriculteurs.
D’autres séries de mesures visant à augmenter les réserves de change ont été prises. On citerait notamment la demande aux hôtels de facturer les clients en USD et d’autoriser les compagnies aériennes à vendre les billets d’avion en USD.
D’autres recommandations restent encore sur le papier
Dans le forum national sur le développement, l’éminent professeur Léonce Ndikumana a recommandé de saisir les opportunités d’apport des devises, notamment l’aide publique sous forme de dons ou de crédits concessionnels. Il a dit également qu’il faut combattre la fuite des devises via la surfacturation des importations et la sous facturation des exportations. Et, pour y arriver, Pr Ndikumana propose la digitalisation des services bancaires pour faciliter les paiements internationaux. Les importateurs n’ont pas besoin de dollars en espèces, le virement bancaire peut faire l’affaire. L’utilisation des certificats de forex négociés, c’est-à-dire que l’exportateur peut changer les devises et garder une partie pour ses importations ultérieures. Cela pourrait réduire les tentatives d’alimenter le marché parallèle et, partant, faciliter la transition vers un marché libre concurrentiel.
Outre cela, lors du premier forum national sur le développement, les économistes ont recommandé de gérer les FOREX dans les Institutions financières fortement régulées et de ne pas laisser les Forex dans les mains des commerçants. « Les devises devraient être gérées par des institutions contrôlées par la BRB », ont-ils insister.
Dona Fabiola Ruzagiriza
Secteur minier : Les exigences de la 1ère édition du forum national sur le développement en suspens
Pour tirer profit d’un sous-sol riche en minerais, la première édition du forum national sur le développement a émis quelques recommandations. Celles-ci sont notamment la construction d’une usine de traitement industriel, de transformation, de métallurgie et de raffinage du produit, bien choisir les investisseurs…Toutefois, le secteur minier reste sous-exploité
A la veille de la deuxième édition du forum national sur le développement, il reste du pain sur la planche afin d’appliquer les recommandations du forum national sur le développement, 1ère édition. Cela dans le secteur minier.
Toutefois, on peut reconnaître des avancées dans ce secteur, entre autres l’adoption du code minier par le conseil des ministres le 22 février 2023.
Celui-ci rappelle que le pays dispose d’un potentiel minier et carrier riche et varié dont la valorisation et l’exploitation rationnelle peuvent participer significativement à la croissance socio-économique de notre pays.
Des codes miniers aux textes lacunaires
Le communiqué du conseil des ministres du 23 février 2023 signale que depuis 2013, le secteur des mines et des carrières s’est doté de nouveaux textes permettant l’attraction des investisseurs.
« Avec le temps, des lacunes se sont fait remarquer dans ces textes. Pour combler ces lacunes, le ministère en charge des mines a entamé des démarches pour la révision du Code Minier du Burundi et de ses textes d’application. Cela pour se conformer à la réalité sur terrain », lit-on dans le communiqué avant d’informer que c’est dans ce cadre qu’en date du 8 septembre 2021, un projet de loi portant révision du Code Minier du Burundi a été analysé par le Conseil des Ministres.
Parmi les observations émises figure l’accélération de l’élaboration de la Politique minière du Burundi. Celle-ci a été adoptée le 16 mars 2022.
Le projet de loi sur le code minier proposait l’introduction de la notion de partage de production entre l’Etat et l’exploitant, exigeait que le produit à exporter soit d’abord transformé localement jusqu’à un certain pourcentage, insistait sur le fait que l’Etat soit associé dans les activités minières, accréditait la notion de paiement du manque à gagner causé à l’Etat par les activités minières…
Des recommandations ont été également émises comme la prévision de l’amende et de la servitude pénale. Et de continuer : « La durée d’une année accordée pour faire traiter les produits à l’extérieur du territoire national par l’exploitant est renouvelable une seule fois ».
Il a été également recommandé l’exploitation des minerais de façon rationnelle en choisissant ceux qu’il faut exploiter, quand et pendant combien de temps les exploiter, l’exigence du dépôt d’une caution consistante pour ceux qui veulent créer des comptoirs de minerais, arrêter l’exploitation du lithium…
Des sites miniers en dormance
En 2021, les activités de sept entreprises minières d’origine britannique (Rainbow Rare Earths), chinoise et russe ont été suspendues. Rainbow Rare Earths exploitait les terres rares et le Burundi était le seul pays en Afrique à exploiter les terres rares.
Une année après, l’exploitation artisanale de l’or a été reprise même si la production est faible.
L’exploitation du nickel de Musongati n’a pas encore eu lieu faute d’infrastructures de transport et de courant électrique en suffisance.
Coup d’œil sur le forum national sur le développement, première édition
La première édition du forum national sur le développement avait proposé de renforcer la crédibilité internationale du secteur minier burundais.
Elle notifiait le bon choix des investisseurs et la transparence dans la gestion des revenus. Elle conviait aussi d’informer le public en permanence à la mise en place d’un fonds de développement local financé par une taxation sur les revenus miniers.
Parmi les recommandations, l’Etat est également invité à investir dans les connaissances spécifiques au secteur : ingénieurs, juristes, économistes, fiscalistes, auditeurs et à améliorer toutes les dimensions de la gouvernance, y compris l’accès aux données.
Les recommandations exigeaient de mettre en place des dispositions claires, fermes et contraignantes en matière de produits résultant de l’exploitation minière, sur le prix des produits et sur les quantités exploitables.
Cela sans oublier la nécessité de finaliser tout le processus de production au niveau local. Elles appelaient à étudier la possibilité de conclure des conventions basées sur la quantité de minerais à ne pas dépasser. Les dispositions du code minier devraient porter sur l’obligation du détenteur d’un titre minier de financer un laboratoire de recherche et d’analyse et la vérification de la solidité financière des bénéficiaires des conventions minières (éviter les commissionnaires de titres miniers).
Mélance Maniragaba
Secteur infrastructures : Les rêves du forum national sur le développement, 1ère édition se réalisent petit à petit
Les recommandations du forum national sur le développement 1ère édition proposaient la construction d’un chemin de fer à écartement standard (SGR), l’usage de la voie maritime et ferroviaire pour diminuer la pression sur les routes, une salle de conférence internationale pour booster le tourisme…La mise en place de ces infrastructures est une réalité de nos jours.
La construction du chemin de fer à écartement standard (SGR) qui va relier la Tanzanie, le Burundi et la République Démocratique du Congo (RDC), une première pour le pays et qui permettra son désenclavement avance normalement.
La première phase, c’est-à-dire, la construction de la section Uvinza-Musongati arrive à une étape importante.
Déjà la Banque Africaine de Développement (BAD) annonce en ce début du mois d’avril 2023 via son Président Akinwumi Adesina, un engagement d’investir environ 100 millions USD dans le projet tripartite de construction du chemin de fer à écartement standard (SGR), tronçon Uvinza-Musongati-Gitega (entre la Tanzanie et le Burundi).
« Le projet sera présenté au Conseil d’administration en septembre 2023 », lit-on sur le site de la BAD.
Cela a été dit lors de la visite le 7 avril 2023 à Abidjan d’Audace Niyonzima, ministre des Finances, du Budget et de la Planification Economique.
Par ailleurs, M. Adesina a assuré le gouvernement burundais du soutien de la Banque auprès d’autres partenaires pour mobiliser les fonds restants, destinés à construire le tronçon du chemin de fer Tanzanie-Burundi. Celui-ci nécessite 1,4 milliard USD dont environ 645,76 millions USD sont en cours de mobilisation.
Pour la 2ème phase, c’est-à-dire, la section Gitega-Kindu, le 30 mars 2023, il y a eu la signature entre le Burundi et la RDC d’un contrat pour la réalisation des études de faisabilité et de la conception technique préliminaire du projet de chemin de fer à écartement standard (SGR) section Gitega-Bujumbura-Uvira-Kindu. Les études seront entreprises par CPS et Zutari. Elles seront coordonnées par l’Agence de Facilitation du Transport de Transit du Corridor Central (AFTTC).
258 milliards de FBu de contribution du gouvernement
Dans une réunion organisée à Bujumbura du 12 au 13 avril 2023 par l’Agence de Facilitation du Transport de Transit du Corridor Central (AFTTC) et le Comité Consultatif des Parties Prenantes (STACON), il est stipulé que le financement de la construction du chemin de fer à écartement standard(SGR), tronçon Malagarazi-Musongati (côté Burundi) comme celui d’Uvinza-Malagarazi (côté Tanzanie) est déjà acquis.
La contribution du gouvernement est estimée à 258 milliards de FBu pour l’exercice budgétaire 2023-2024 dans la construction du tronçon Malagarazi-Musongati.
A part la construction du chemin de fer, la construction d’un centre international de conférence est en cours dans la commune Mukaza en mairie de Bujumbura. Egalement une route reliant le rond pont chanic à l’aéroport international Melchior Ndadaye a été construit.
La réhabilitation de la route Bujumbura-Rumonge (RN3) est en cours.
Toutefois, la mise en place des ponts bascules pour protéger les routes n’a pas encore eu lieu. Il en est de même pour l’exploitation des sites touristiques.
Rétrospective du forum national sur le développement, 1ère édition
La première édition du forum national sur le développement insistait sur la réduction de la pression sur les routes par le transfert des cargos lourds vers la voie maritime et ferroviaire.
Elle revenait sur la diversification des sources de financement des infrastructures de transport, la réduction des effets néfastes du « péage routier déguisé » qui frappe les usagers des routes et rendent moins compétitive l’économie…
La 1ère édition du forum national sur le développement notifie également la formalisation du mécanisme de « péage routier » sur certains axes, un suivi d’un niveau de services conséquents, la construction du chemin de fer, la mise en place d’un Fonds National de Développement des Infrastructures de Transport…
Mélance Maniragaba
Promotion des investissements : des avancées riment avec des défis
A côté de l’amélioration de l’environnement des affaires, les participants à la première édition du forum national sur le développement ont insisté sur d’autres facteurs qui peuvent attirer les investisseurs étrangers. Une année et demi après, certains changements ont été opérés par les autorités.
Lors de ce forum national, Libérat Mfumukeko, ancien secrétaire général de l’EAC a insisté sur les informations qui sont peu accessibles sur le site web de l’Agence de Développement du Burundi (ancien API) qui sert comme de vitrine d’entrée pour les investisseurs internationaux. Et de proposer sa refonte. Certaines informations importantes manquaient en plus de sa version anglaise qui n’était pas à jour.
Actuellement, le site web de l’ADB est en train d’être mis à jour avec une version anglaise. Presque tous les services de cette agence sont en ligne actuellement. Figurent sur ce site notamment les secteurs d’opportunités, les incitations fiscales ou non fiscales, les informations sur les exportations, etc. On peut y télécharger également les dossiers de demande des avantages du code des investissements.
Le gouvernement a également fait des améliorations dans le processus d’obtention des visas. « Le processus d’obtention des visas n’est pas pratique et est lent pour les investisseurs étrangers », commentait Libérat Mfumukeko lors de la première édition du forum national sur le développement.
Quelques jours plus tard, le gouvernement a suspendu la mesure qui rendait obligatoire les demandes préalables d’autorisation d’entrée au Burundi pour étrangers disposant des documents nécessaires requis. Actuellement, ceux qui entrent sur le sol Burundais sont autorisés à payer leurs frais de visas à l’arrivée à l’un des postes frontières.
Un autre élément positif est que depuis février 2022, les demandes de documents de voyage au commissariat général des migrations se font en ligne. Il en est de même pour les ressortissants étrangers désirant séjourner au Burundi. Ils le font également en ligne et paient par carte visa.
Les efforts de normalisation des relations, internationales notamment avec le Rwanda donnent une image positive au pays.
Il y a encore du pain sur la planche
Lors de ce forum, il avait été recommandé d’opérationnaliser la Zone Economique Spéciale. Le projet de construction de ladite zone localisée à Warubondo dans la commune de Mutimbuzi est en léthargie. Actuellement, quelques infrastructures, notamment un marché y sont érigées. Le site, se transforme progressivement un champ de coton et autres cultures. La ZES-Burundi dont la gestion a été confiée à ProCerv a sur son agenda quatre projets entre autres la construction d’une clôture et la viabilisation du site Warubondo, la construction d’un barrage hydroélectrique et solaire ainsi que des hangars industriels et de captage de l’eau par forage.
La gestion des exonérations qui pose toujours problème est un autre élément qui a retenu l’attention des participants au Forum National. Les exonérations dépassent plus de 100 milliards de Fbu sur 18 milliards de Fbu prévus ces dernières années. Et, pour l’année 2022-2023, les prévisions sont toujours minimes compte tenu des dépassements qui se sont observés ces dernières années. Les députés exigent un suivi strict dans ce domaine.
Il y a encore du pain sur la planche pour promouvoir une image positive du Burundi sur l’internet. L’ancien secrétaire général de l’EAC a proposé d’adopter une stratégie de communication visant à redorer l’image du pays dans le concert des nations. « Il faut payer les moteurs de recherche pour qu’ils enlèvent les informations dénigrant le Burundi et recourir aux agences de communication et de publicité de renommée internationale ».
Pour promouvoir les investissements au Burundi, il faut sans douter améliorer l’environnement des affaires en promouvant la bonne gouvernance, en luttant contre la corruption et le favoritisme. Il faut aussi maitriser la politique de change. La pénurie des devises que traverse le pays actuellement décourage les investisseurs et met à genoux l’économie nationale.
Pour rappel, depuis la crise socio-politique de 2015, les investissements directs étrangers (IDE) ont tari. Ils sont passés de 47 millions USD en 2014 à 7 millions USD en 2015.
Bruce Habarugira
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