Les étudiants s’inquiètent du fait que les universités privées ne respectent pas la loi qui stipule que les frais exigés pour présenter un rapport de stage sont fixés à 100 000 FBu. On leur fait payer beaucoup d’argent sans raisons valables. Ils ne digèrent pas la raison avancée par le porte-parole du ministère en charge de l’éducation selon laquelle l’argent que les étudiants ajoutent sur le montant de 100 000 FBu est versé dans les caisses des sociétés dans lesquelles ils effectuent leurs stages
L’argent que les étudiants de différentes universités opérant au Burundi ajoutent sur le montant de 100 000 FBu fixé par le ministère de l’Education Nationale pour présenter leurs rapports de stage est versé dans les caisses des sociétés dans lesquelles les étudiants effectuent leurs stages, a indiqué le porte-parole du ministère ayant l’éducation dans ses attributions vendredi le 25 mars 2022 lors d’une émission publique des porte-paroles des institutions de l’Etat.
Selon lui, les frais fixés par l’Etat pour permettre aux étudiants de présenter leurs rapports de stage sont estimés à 100 000 FBu. Nonobstant, les sociétés dans lesquelles les étudiants exercent leurs stages exigent des frais aux universités d’origine, car il y a des matériels que ces étudiants utilisent au cours de leurs stages. Selon toujours lui, c’est pour cette raison que les frais payés par les étudiants dépassent largement les 100 000 FBu requis.

Les étudiants s’inquiètent du fait que les universités privées ne respectent pas la loi qui stipule que les frais exigés pour présenter un rapport de stage sont fixés à 100 000 FBu.
«Ce que le porte-parole avance est archifaux»
Les étudiants qui se sont entretenus avec Burundi Eco font savoir que ce que dit le porte-parole du ministère ayant l’éducation dans ses attributions est archifaux. Ils déplorent cela, car les sociétés qui leur accordent des stages n’exigent d’argent supplémentaire ni aux étudiants, ni aux universités d’origine. Le stage est gratuit, renchérissent-ils. De plus, ce ne sont pas les universités qui cherchent les stages. Cette tâche est confiée aux étudiants eux-mêmes. Ils s’arrangent pour en décrocher en collaboration avec leurs familles. «Nous effectuons un stage dans une banque opérant au centre-ville de la capitale économique. Et cette banque ne nous exige rien ni à notre université d’origine comme contrepartie», laissent entendre les étudiants d’une des universités de la place rencontrés au centre-ville de Bujumbura.
Pour cela, ces étudiants s’inquiètent du fait que le ministère de tutelle dit qu’il y a un certain montant d’argent payé par les universités aux sociétés qui leur accordent des stages. Ils constatent avec amertume qu’il ne s’agit que d’une sorte d’exploitation manifestée par leurs universités d’origine pour s’enrichir davantage. Ils précisent cela, car ils paient beaucoup d’argent pour présenter des rapports de stage. A titre illustratif, dans la plupart des universités privées visitées, les frais de rapport de stage sont fixés à entre plus de 200 000 FBu et 300 000 FBu par étudiant. Selon eux, le paiement de ces montants n’a pas de raisons valables, car souvent on ne les encadre même pas. La plupart des étudiants se débrouillent. Ils se cherchent les stages, collectent les données et rédigent le rapport. Après la rédaction, le secrétaire du jury passe en revue tout le document et fixe un rendez-vous à l’étudiant pour la présentation du rapport.
Quand les sociétés réfutent
Même les sociétés pourvoyeuses de stages qui se sont entretenues avec Burundi eco balaient du revers de la main le fait que le porte-parole du ministère de l’Education Nationale fait remarquer qu’elles exigent une contrepartie en termes d’argent aux universités pour que leurs étudiants puissent y exercer des stages. Dans une visite effectuée dans trois institutions de microfinances et deux médias, il a été constaté que l’octroi du stage aux étudiants est gratuit. Et d’ailleurs, un des responsables de ces sociétés indique que toutes les sociétés devraient accorder facilement des stages aux lauréats pour leur permettre de pratiquer ce qu’ils ont appris en classe et d’ améliorer leurs connaissances.
Les responsables des universités privées contactées pour s’exprimer sur le sujet des frais de rapport de stage se réservent de tout commentaire.
Notons que selon les propos relayés par le magazine Jimbere l’Université du Lac Tanganyika a fait remarquer que la présentation des rapports de stage est suspendue depuis le 1er mai 2022. La raison avancée par Evariste Ngayimpenda, recteur de cette université est que le gouvernement a demandé la suspension de la présentation des rapports de stage comme cela se fait dans les universités publiques.
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