A l’échelle mondiale, 8 millions de personnes perdent la vie chaque année suite aux maladies liées à la consommation du tabac d’après les données de l’OMS. Au Burundi, le tabagisme est considéré comme un problème de santé publique. Thierry Sibomana, pneumologue à l’hôpital Kira alerte sur les pathologies liées à la consommation du tabac à l’occasion de la journée mondiale sans tabac célébrée le 31 mai de chaque année.

8 millions de personnes perdent la vie chaque année suite aux maladies liées à la consommation du tabac d’après les données de l’OMS.
Selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’épidémie de tabagisme fait plus de 8 millions de morts chaque année dans le monde dont environ 7 millions sont dus à la consommation directe du tabac et quelque 1,3 millon sont des non-fumeurs qui sont involontairement exposés à la fumée du tabac. Ces derniers sont des victimes de la fumée qui envahit les restaurants, les bureaux, les foyers et les autres espaces clos lorsque les fumeurs consomment des produits du tabac.
Au Burundi, le tabagisme est classé parmi les problèmes de la santé publique du pays. A l’occasion de la journée mondiale sans tabac célébrée le 31 mai de chaque année, Thierry Sibomana, pneumologue à l’hôpital Kira a lancé une alerte sur les pathologies liées à la consommation du tabac.
«Les maladies liées à la consommation du tabac sont très nombreuses, à commencer par les cancers du poumon, 80% des cancers du poumon sont dus au tabac», fait-il savoir avant d’ajouter qu’: « à part les cancers, il y a les maladies cardiovasculaires dont par exemple l’hypertension artérielle et les accidents vasculaires cérébraux avec isquémie ou bien d’origine hémorragique ». Pr Sibomana indique aussi que la consommation du tabac est à l’origine des pathologies respiratoires dont la Bronchite chronique et l’emphysème pulmonaire
Cependant, il déclare que le tabac est un poison dont une personne peut se passer à condition qu’elle ait la volonté de le faire. «Il est l’une des causes de mortalité évitables dans le monde », souligne-t-il.
Combat contre le tabagisme, le chemin est encore long
Selon l’OMS, sur 1,3 milliard de fumeurs recensés dans le monde, plus de 80 % vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire où la charge de morbidité et de mortalité liées au tabagisme est la plus lourde. De plus, le tabagisme contribue à la pauvreté des ménages, car ces derniers dépensent pour les cigarettes des sommes qu’ils auraient pu consacrer à des besoins essentiels tels que l’alimentation et le logement. Cependant, les habitudes de consommation sont difficiles à modifier compte tenu de la dépendance créée par le tabac et de l’ingérence de l’industrie du tabac
Pour tenter de réduire le taux de consommation du tabac, les Etats membres de l’OMS ont adopté la convention- cadre de l’OMS pour la lutte antitabac et plus de 182 pays ont signé ce traité. Parmi les mesures que ces Etats doivent prendre pour réduire la consommation du tabac figurent l’élimination du commerce illicite des produits du tabac, l’application des mesures financières et fiscales visant à réduire la demande du tabac pour diverses catégories de la population, l’interdiction de la vente du tabac aux mineurs ou par le mineur et la reconnaissance par les gouvernements que l’exposition à la fumée du tabac entraine la maladie , l’incapacité et la mort .Toutefois, des millions de gens restent exposés au tabac.
«Protéger les enfants de l’ingérence de l’industrie du tabac »
La journée mondiale sans tabac 2024 a pour thème: « Protéger les enfants de l’ingérence de l’industrie du tabac ». Les statistiques de l’ONU de 2022 révèlent qu’à l’échelle mondiale, au moins 37 millions de jeunes gens de 13 à 15 ans consomment l’une ou l’autre forme de tabac. Cela, parce que l’industrie du tabac s’efforce de créer un environnement propice à l’adoption de ses produits par la nouvelle génération, dans lequel, une réglementation laxiste permet de garantir que ses produits sont accessibles à un coût abordable.
L’OMS reproche aussi à l’industrie du tabac de mettre au point des produits et des tactiques publicitaires qui attirent les enfants et les adolescents approchés par le biais des réseaux sociaux et des plateformes de streaming. Cela pour remplacer les millions de clients qui meurent et ceux qui arrêtent de fumer chaque année et par conséquent continuer à engranger des milliards de dollars de recettes.
Ainsi, l’industrie du tabac vend délibérément aux jeunes une dépendance mortelle. C’est pourquoi la journée mondiale sans tabac 2024 appelle les pouvoirs publics et la communauté de la lutte antitabac à protéger les générations actuelles et futures et à faire en sorte que l’industrie du tabac soit tenue pour responsable des dommages qu’elle cause.
Le Burundi a pris des mesures fiscales visant à réduire la demande du tabac. Il a revu à la hausse les taxes sur chaque tige de cigarette importée. Il est passé de 22 FBu à 50 FBu. Cependant, les adultes et les mineurs restent exposés à la fumée du tabac. De plus, le tabac est parmi les premiers produits exportés par le Burundi et qui génèrent des revenus en devises
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