Entrepreneuriat

Gatete-Rumonge : Ce qui est déchets pour les autres est matière première chez MBCC

Dans le but de relever les défis liés à la gestion des déchets et à leur valorisation dans la ville de Rumonge, Apollinaire Ndikumasabo a fondé Mutambara Briquettes Charcoal Company (MBCC). Depuis 2021, cette entreprise transforme divers types de déchets en charbon. Malgré de nombreux obstacles, elle a déjà créé plus de 13 emplois et depuis janvier 2024, sa capacité de production quotidienne est passée de 50 kg à 500 kg de charbon.

Depuis 2021, Appolinaire Ndikumasabo s’est lancé dans la fabrication de briquettes à partir de déchets provenant d’arbres, d’herbes, de papiers et d’autres types de déchets non plastiques.

Appolinaire Ndikumasabo, âgé de 39 ans, est un entrepreneur résidant sur la colline Mutambara, dans la zone Gatete de la commune et de la province de Rumonge. Depuis 2021, il s’est lancé dans la fabrication de briquettes à partir de déchets provenant d’arbres, d’herbes, de papiers et d’autres types de déchets non plastiques.

Selon Ndikumasabo, sa passion pour la protection de l’environnement remonte à sa jeunesse. En 2015, il a été contraint de migrer vers la Tanzanie, où il a vécu pendant 7 ans. Dans le camp de réfugiés où il résidait, une ONG a organisé une formation sur la valorisation des déchets. Cette formation incluait notamment la fabrication de charbon, de pavés et de matières organo-minérales, pour n’en citer que quelques-unes. En accord avec sa passion, il a suivi cette formation. « Ma principale motivation était de trouver une solution aux défis de la gestion des déchets et de la protection de l’environnement au Burundi », témoigne-t-il.

Un long chemin plein d’embûches

Après son retour au Burundi en 2021, il a décidé de mettre en pratique ce qu’il avait appris. Constatant que les arbres disparaissaient sur les collines burundaises en raison de la fabrication du charbon, il a lancé un projet visant à protéger les arbres. Il a commencé par fabriquer du charbon à partir de déchets biodégradables, utilisant des moyens rudimentaires. Cependant, la qualité du charbon produits était médiocre et la production quotidienne ne dépassait pas 50 kg. Le marché était également incertain.

En décembre 2023, la société a reçu un financement de 22 millions de FBu de la part du PAEEJ. Cet argent a permis d’acheter des machines, améliorant la qualité et la quantité de la production. Aujourd’hui, ils peuvent produire jusqu’à 500 kg de charbons de bonne qualité par jour et leurs produits sont appréciés par leurs clients. Cette entreprise a déjà créé 13 emplois.

Des avancées, des défis aussi

Malgré les progrès significatifs, cette entreprise est confrontée à des défis de taille entre autres le manques de machines modernes. Après la collecte des déchets, ils procèdent au triage des déchets plastiques et on les met de côté et puis ils carbonisent le reste. Les cendres issues de la carbonisation des déchets non plastiques sont ensuite utilisées dans une machine qui les transforme en briquettes de charbon. Pour chaque 40 kg d’herbes, 10 kg de charbon sont obtenus après carbonisation. Le séchage est une étape longue et imprévisible, car il se fait au soleil. « Nous souhaiterions disposer de machines modernes capables de sécher le charbon automatiquement, produisant ainsi du charbon prêt à l’emploi », fait-il savoir.

Chaque kilo de charbon produit par cette société se vend à 1000 FBu, ce qui représente un avantage considérable par rapport au charbon de bois, car le charbon MBCC est plus de 4 fois plus efficace. Cependant, un autre défi réside dans la consommation de carburant par les machines actuellement utilisées. La pénurie de carburant complique encore davantage la situation, malgré les facilités octroyées par l’administration locale.

La commercialisation a été un défi majeur pour cette entreprise. Comme l’explique cet innovateur, les Burundais ont du mal à s’habituer aux nouveautés, ce qui rend les campagnes de sensibilisation longues et coûteuses. À ce sujet, il demande au PAEEJ d’aider systématiquement les jeunes porteurs de projets innovants à constituer des stocks initiaux, car cela nécessite des ressources qui ne sont pas couvertes par les financements.

Il encourage les autres jeunes à privilégier le travail plutôt que de chercher des gains faciles. Il en appelle également aux administratifs pour qu’ils soutiennent les projets innovants lancés par les jeunes de leurs localités. Le gouverneur de Rumonge a fait savoir que la province a déjà mis en œuvre des initiatives visant à promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes. Il mentionne notamment les visites qu’ils effectuent auprès de ces jeunes pour les encourager. De plus,il a été organisé des campagnes de sensibilisation de la population sur la collecte des déchets pour faciliter la tâche de ces innovateurs qui contribuent à la salubrité de la ville.

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A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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