Les déchets solides et liquides jetés dans les rivières et les ruisseaux qui traversent la ville de Bujumbura et qui se déversent ensuite dans le lac Tanganyika constituent une menace pour ce dernier. Il est crucial de protéger ce lac contre de telles pratiques de pollution, étant donné qu’il est une destination touristique.

Jeter des déchets solides et liquides dans des endroits non appropriés est un comportement à bannir, car la protection de l’environnement est une responsabilité qui incombe à chacun. Elle est essentielle pour la vie actuelle et future de la population.
On observe des déchets solides et liquides provenant des ménages, de l’artisanat et des industries dans différents endroits de la ville de Bujumbura. Ces déchets comprennent principalement des plastiques, des eaux polluées issues des processus industriels, des eaux usées (provenant des toilettes), ainsi que des eaux grises ou domestiques (provenant des lavabos, des douches, des cuisines et des machines à laver, etc). Parfois, ces déchets se déversent dans les rivières et les ruisseaux dont les eaux se jettent ensuite dans le lac Tanganyika. Cette pollution met en danger la qualité de l’eau du lac ainsi que les poissons consommés par la population Burundaise.
Selon Christian Nimubona, Directeur Général de l’Environnement, des Ressources en Eau et de l’Assainissement au sein du ministère en charge de l’Environnement, il est essentiel que l’ensemble de la population assume ses responsabilités pour protéger l’environnement. Il a souligné que les rivières et les ruisseaux dont les eaux se déversent dans le lac Tanganyika ne doivent pas être utilisés comme des décharges. Il a également souligné qu’il existe un lieu spécifique à Buterere où tous types de déchets peuvent être déposés. Ces propos ont été tenus lors d’une visite effectuée vendredi le 12 juillet 2024 sur les rivières Mpimba et Nyakizu situées dans la zone de Musaga, commune de Muha à Bujumbura.
Les eaux usées industrielles menacent le lac Tanganyika
Le lac Tanganyika ne doit pas en aucun cas être utilisé comme un dépotoir, car nous en avons besoin pour l’eau potable et l’eau domestique. Nous savons que nous utilisons une grande quantité d’eau du lac Tanganyika dans nos foyers respectifs, a indiqué Nimubona.
Parmi les effluents liquides rejetés dans les eaux de surface, on peut trouver des matières organiques en décomposition, du phosphore, de l’azote, des composés chlorés, des bactéries, des virus, des agents pathogènes, des métaux, ainsi que d’autres substances comme des produits pharmaceutiques, etc. Les eaux usées les plus polluantes proviennent des industries telles que les laiteries, les abattoirs, les savonneries, les usines de peinture, etc. Tout cela constitue une menace pour les eaux du lac et a des conséquences néfastes sur la santé des personnes qui consomment les poissons qui y vivent.
Pour Nimubona, le lac Tanganyika est une destination touristique, d’où l’importance de le protéger contre le déversement des eaux usées. Il est impossible d’attirer les touristes vers un lac qui reçoit tous les déchets provenant des différentes industries et des ménages.
Que faut-il faire pour éviter la pollution de l’eau ?
La pollution de l’eau représente un problème majeur pour les habitants qui dépendent de cette ressource. Pour remédier à cette situation, il est essentiel que la réduction de la pollution de l’eau passe principalement par l’adoption de bonnes pratiques par les industries, les ménages et les utilisateurs des milieux aquatiques. Ces pratiques incluent notamment la mise en place de systèmes de traitement des eaux avant leur rejet, la réglementation de la fertilisation des sols, la prévention des transferts des eaux usées vers les milieux aquatiques, la supervision ou l’interdiction de l’utilisation de substances dangereuses et la protection des captages d’eau.
Selon Nimubona, la protection de l’environnement est un devoir qui incombe à chacun, car elle est cruciale pour la vie actuelle et future de la population.
Des sanctions sont envisagées
Christian Nimubona a annoncé que les descentes en cours du ministère en charge de l’Environnement pour évaluer la situation des déversements de déchets des eaux usées dans les rivières traversant la ville de Bujumbura seraient suivies de l’application des sanctions prévues par le code de l’eau.
Selon l’article 142 de la loi n° 1/02 du 26 mars 2012 portant code de l’eau au Burundi, toute personne qui, en violation des articles 52 et 53, introduit des matières nuisibles à la salubrité de l’eau superficielle ou souterraine est passible d’une peine de servitude pénale de deux mois à cinq ans, d’une amende de cinquante mille à huit cent mille francs burundais ou de l’une de ces peines.
Dans ce contexte, Nimubona invite toutes les personnes qui déversent des déchets domestiques dans des lieux non appropriés à cesser ce comportement préjudiciable à l’environnement. Il espère que ces descentes entraîneront à la population un changement de mentalité et de comportement en matière de protection de l’eau et de l’environnement.
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