Editorial

Gros plan sur les droits de l’enfant

Le 20 novembre de chaque année, le monde célèbre la Journée Mondiale de l’Enfance. Cette journée coïncide avec l’anniversaire de la Déclaration et de la Convention relative aux Droits de l’enfant. Il s’agit non seulement d’évaluer les progrès réalisés dans la promotion des droits de l’enfant, mais aussi d’arrêter des stratégies pour l’appropriation du contenu de ces textes internationaux.

Directeur de publication

Au lendemain de la célébration du 31ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), nous jetons un regard rétrospectif sur le respect des droits de l’enfant dans notre pays. Malgré les énormes efforts déployés pour promouvoir les droits de l’enfant, les contraintes persistent. La gratuité de l’enseignement de base en vigueur depuis 2005 a provoqué l’afflux des enfants en âge de scolarisation vers les écoles. Cette politique si salutaire a fait surgir d’autres difficultés. Ce sont notamment les sureffectifs des salles de classe, le manque de matériel scolaire, l’insuffisance des enseignants, etc. Les écoliers sèchent des cours pour participer aux activités champêtres ou génératrices des revenus. Ce qui est à l’origine des échecs scolaires et des abandons scolaires.

Idéalement, l’enfant a bel et bien le droit d’être soigné, protégé des maladies, d’avoir une alimentation suffisante et équilibrée. Au moment où les ménages croupissent dans une pauvreté extrême, il est difficile de pouvoir respecter ce droit fondamental. L’insécurité alimentaire sévit et les enfants en sont les premières victimes. En 2018, l’Institut des Statistiques et Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU) a mené une enquête dans 46 districts sanitaires sur la situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans.  Les résultats de cette enquête montrent que près de 6 enfants sur 10 sont malnutris. L’accès aux soins de santé n’est pas facile dans un contexte de hausse généralisée des prix des produits pharmaceutiques.

Dans les communautés, l’exploitation et la maltraitance des enfants restent une préoccupation. La protection de l’enfant dans son milieu de vie devrait être une priorité. Par contre, les enfants ne sont pas à l’abri des violences de tout genre. Le cas emblématique est celui d’une marâtre qui a fouette sérieusement un petit garçon dernièrement au quartier Uwinterwa en mairie de Bujumbura. L’enfant a été sauvé de justesse par les réseaux sociaux grâce à une vidéo qui est devenue virale sur la toile. Ce n’est pas un cas isolé puisque certains parents infligent de lourdes punitions à leurs enfants au lieu de les éduquer.

L’exploitation des enfants est une triste réalité. L’exode rural pousse les recalés du système éducatif à exercer de petits métiers dans les centres urbains. Les enfants qui font le commerce les œufs et des arachides sont légion. Les enfants sont exploités dans les ménages où ils prestent comme domestiques. Ils travaillent plus de 10 heures par jour avec une très faible rémunération.

Il reste du chemin à faire pour promouvoir les droits de l’enfant au Burundi. La précarité des ménages inhibe toute action menée en faveur des enfants. On ne peut pas changer la situation d’un seul coup de baguette magique. D’ailleurs, « un ventre affamé n’a point d’oreilles », dit-on. L’amélioration des conditions de vie des ménages via l’augmentation des revenus est indispensable. De cette manière, les enfants pourront jouir pleinement de leurs droits.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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    Sans transparence, pas de confiance

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