Les habitants de la municipalité de Bujumbura lancent un cri d’alerte suite à la hausse inquiétante des prix des produits de première nécessité. Ils déplorent que les prix dépassent de loin leurs revenus. Ils demandent à l ’Etat de prendre des mesures visant la réduction du niveau de l’inflation

Les habitants de la municipalité de Bujumbura lancent un cri d’alerte suite à la hausse inquiétante des prix des produits de première nécessité.
La hausse des prix des denrées alimentaires fait paniquer les habitants de la municipalité de Bujumbura. Cela ressort de la visite effectuée lundi le 2 octobre 2023 par un reporter du journal Burundi Eco au marché Ngagara II dit Cotebu.
Le prix d’un kg de riz de dernière qualité est passé de 3500 FBu à 3700 FBu juste pour une période qui ne dépasse pas deux semaines. Celui du riz de qualité moyenne est passé de 3800 FBu à 4000 FBu.
Le prix d’un kg de haricot de type Kinure est passé de 2700 FBu à 3100 FBu quand celui de haricot de type Kirundo est passé de 2500 FBu à 2900 FBu.
Un kg de grains de maïs s’achète à 2200 FBu contre 2000 FBu au cours des deux dernières semaines.
Le prix d’un kg de pommes de terre est passé de 1200 FBu à 1400 FBu lorsque celui d’un kg d’oignons blancs est passé de 2800 FBu à 3200 FBu.
Des prix élevés même à Rubirizi
Le même calvaire prévaut dans la zone Rubirizi de la commune Mutimbuzi dans la province de Bujumbura. Les prix des denrées alimentaires sont très élevés comme on le constate au marché de cette zone.
Les consommateurs tirent la sonnette d’alarme. «Nous sommes dans une situation catastrophique car les prix des denrées alimentaires montent du jour au jour contrairement aux salaires. Il y a un grand déséquilibre entre les revenus des ménages et le niveau de l’inflation », déplore Marc Nimenya, un cinquantenaire habitant la commune Ntahangwa.
La détaxation, une stratégie pour réduire les prix
Ils demandent au gouvernement de prendre des mesures qui allègent la souffrance de la population. C’est à titre illustratif la détaxation de des produits alimentaires.
Les commerçants contactés expliquent les raisons de cette hausse des prix. Jeanne Niyonkuru, âgée de 35 ans exerçant le commerce des produits alimentaires indique que cela est lié à l’offre et à la demande. «Nous nous approvisionnons à l’intérieur du pays. Et le constat est que ces produits s’y observent en petite quantité. S’il n’y en a pas en quantité suffisante, la conséquence est que le prix monte», précise‐ t‐ elle.
En plus de cela, la quarantenaire Chantal Congera qui exerce le commerce de ces produits évoque la hausse du carburant et du ticket de transport par l’Etat comme motifs de cette surinflation. Selon elle, la hausse du prix du carburant influe automatiquement sur celle du prix des autres produits.
Les primes d’assurance automobile récemment revus à la hausse de façon inquiétante ne font pas exception. C’est un élément qui vient pour aggraver la situation, déplore-t-elle.
Ces commerçants ajoutent à cette panoplie de raisons la volatilité inquiétante du taux de change. Les devises deviennent de plus en plus chères alors que plus de 70% des importations sont couvertes par le marché de change parallèle. Et cela s’observe au moment où plus de 35% des denrées alimentaires sont importées pour satisfaire la demande.
Qu’en dit l’Olucome ?
Selon Gabriel Rufyiri, les prix continuent à augmenter, car la loi de l’offre et de la demande est en déséquilibre. Comme la demande est très forte alors que l’offre est faible, c’est évident que les prix continuent à augmenter en flèche, argue-t-il.
Il recommande l’augmentation de la production pour au moins équilibrer l’offre et la demande. « Quand il n’y a pas de production suffisante, les prix augmentent automatiquement. Il faut alors moderniser l’agriculture, libérer et étendre les espaces arables, rendre disponible les fertilisants en quantité suffisante pour augmenter la production», recommande-t-il.
Booster la production pour réduire les prix
L’association burundaise des consommations affirme aussi que le taux élevé d’inflation est un casse-tête. Selon Pierre Nduwayo, président de l’Abuco, l’augmentation de la production est une voie efficace pour inverser la tendance.
Le ministère ayant le commerce dans ses attributions affirme que la production locale ne peut pas satisfaire la demande. Ces derniers jours, devant les représentants du peuple, Chantal Nijimbere, ministre ayant le commerce dans ses attributions a précisé que le pays est contraint de procéder à l’importation d’une certaine quantité de denrées alimentaires pour venir à bout de cette impasse. Dans ce sens, il demande à la population de redoubler d’efforts pour booster la production.
Notons que le taux d’inflation du mois d’août de cette année est estimé à28,8% par la Banque de la République du Burundi.
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