Dans les rapports mensuels sur l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) de l’Institut des Statistiques et Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU), les produits de santé enregistrent des variations moyennes annuelles importantes par rapport aux autres produits. Les intervenants dans le secteur de la santé expliquent cette variation, directement par la hausse des tarifs des soins médicaux et les coûts de l’importation indirectement. Quant aux bénéficiaires des soins, ils ne savent pas à quel saint se vouer
Pour le mois de mai, la variation moyenne annuelle des prix produits de santé est estimée à +32,6%. Elle est de +29,7% pour le mois de juin. Cela étant, la variation des autres produits est donné comme suit : produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+15,0%), Boissons alcoolisées et Tabac (+7,8%),Habillement et Chaussures (+8,0%), Logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles (+10,4%); Ameublement, équipement ménager et entretien courant de la maison (+15,5%),Transport (+8,5%); Communication (+6,9%); loisirs et culture (+0,8%); Enseignement, éducation (+5,0%), Hôtellerie, cafés, restauration (+6,0%) et Autres biens et services (+6,3%).

Pour le mois de mai, la variation moyenne annuelle des produits de santé est estimée à +32,6%. Elle est de +29,7% pour le mois de juin.
La hausse des tarifs des soins médicaux : l’origine directe
Depuis le 1er novembre 2021, les tarifs des soins médicaux dans les hôpitaux privés et autres structures sanitaires privés ont été augmentés de 30%. La consultation en médecine générale est passée de 5000 FBu à 8 000 FBu, celle en médecine spécialisée est passée de 10 000 FBu à 15 000 FBu. Les coûts des médicaments sont fixés proportionnellement aux prix à l’importation.
Compte tenu de tout cela, si les cliniques et les hôpitaux privés n’agissaient pas en conséquence, ils risqueraient de fermer par manque de matériel ou d’outils de production importés, a indiqué Dr Astère Ndayizeye, président de l’Association pour la Promotion de la Médecine Libérale (APROMELI). Cela car le calcul des coûts de production des services de soins n’est pas corrélé avec les charges des structures médicales. Les bénéficiaires et les assurances déplorent cette situation.
Cependant, en 2019, une étude sur l’actualisation des coûts des prestations des formations sanitaires a été faite avec l’objectif final de réviser les tarifs et de rembourser les coûts des prestations.
Des prestations de la MFP qui ne sont pas satisfaisantes
La plupart des fonctionnaires sont affiliés à la Mutuelle de la Fonction Publique (MFP). Cette dernière assure les primes qui varient de 70 à 90% en fonction des soins et des pathologies.
Cette situation ne présage rien de bon au moment où des grognes de la part des affiliés et des pharmaciens se remarquent. Les affiliés expliquent que c’est difficile de trouver un médicament avec un bon de la MFP. Parfois, ils disent que les médecins prescrivent des médicaments qui ne figurent pas sur la liste des médicaments couverts par la MFP et qu’ils sont obligés de payer 100%.
Sylvain Babonabakize, le représentant légal du Cadre d’Expression des Malades au Burundi (CEMABU) avait des inquiétudes quant à la prime cotisée (propos recueillis lors d’une synérgie organisée sur la question). Pour lui, si la liste des médicaments remboursables par la MFP est écourtée, il fallait également penser à diminuer la prime prélevée sur le salaire de l’affilié.
La politique de gratuité des soins n’est pas profitable par tout le monde
La politique de gratuité des soins n’empêche pas que les mutualités sanitaires puissent couvrir les soins de santé, justifiait Dr Jean Bosco Girukwishaka, qui fut porte-parole du ministère de la Santé dans un entretien accordé à Burundi Eco. Ainsi, le fonctionnaire doit présenter des attestations de service pour voir s’il est affilié ou pas à une mutualité de santé.
Il y a des cas des femmes enceintes qui se voient refuser cet avantage d’accoucher gratuitement quand leur profession figure sur leur extrait d’acte de mariage alors qu’elles ou leurs conjoints de l’exerce pas.
L’incompréhension subsiste chez certains fonctionnaires ou d’autres employés du secteur privé.
Les mutualités privées de la santé ne couvrent pas tout
Le code du travail en son article 140 exige à l’employeur du secteur parapublic, mixte et privé de s’affilier à une assurance maladie. Mais cet article n’est pas observé par plusieurs employeurs jusqu’au jourd’hui. Quant à certains d’entre eux qui se conforment à la loi, la charge d’affiliation à une assurance maladie est partagée par les employeurs et les employés. Qu’à cela ne tienne, certains contrats d’assurance entre l’employeur et l’organisme de sécurité sociale fixent la part payée par l’employé au moins pour un produit ou un autre cas. Dans tous les cas, la hausse des coûts des produits de santé ne laisse personne indifférent.
Il faut signaler que les produits ou services de santé auxquels on fait référence dans le calcul de la variation moyenne annuelle sont composés spécialement par les produits pharmaceutiques, les appareils et matériels thérapeutiques, les services médicaux et dentaires, les services de laboratoire et radiologie ainsi que les services hospitaliers.
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