Le 24 mars de chaque année, le monde célèbre la journée internationale contre la tuberculose. Le rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de 2018 indique que la charge de morbidité tuberculeuse diminue à l’échelle mondiale. Dans la région africaine, la tuberculose constitue un problème majeur pour le développement, car elle est à l’origine de souffrances humaines indicibles et menace d’entraver les efforts qui sont faits pour mener à bien le programme de développement durable à l’horizon 2030
« Parmi les cibles fixées dans la stratégie pour mettre fin à la tuberculose figurent notamment une réduction de 90 % du nombre de décès imputables à cette maladie et une réduction de 80 % de l’incidence de la tuberculose», indique Dr Matshidiso Rebecca Natalie Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

La baisse du nombre de cas de tuberculose notifiés dans la région africaine (de l’ordre de 4 % par an) la classe en deuxième position parmi les régions de l’OMS sur la période allant de 2013 à 2017. Des baisses particulièrement impressionnantes (de 4 % à 8 % par an) ont eu lieu en Afrique australe (par exemple en Afrique du Sud, à Eswatini, au Lesotho, en Namibie, en Zambie et au Zimbabwe), après un pic de l’épidémie de VIH et grâce à l’expansion de la prévention et des soins contre la tuberculose et l’infection à VIH/Sida
Les Etats doivent relever les niveaux d’investissement contre la tuberculose
« Des efforts doivent être faits d’une part pour recenser puis éliminer les problèmes qui ralentissent les progrès, et d’autre part pour adopter et appliquer les options et interventions stratégiques qui offrent le meilleur rapport coût-efficacité », fait savoir Dr Moeti. Les avancées enregistrées au cours des dernières années montrent que différents pays ont consenti des efforts considérables contre la tuberculose, mais que des stratégies doivent être consenties pour éradiquer le fléau de la tuberculose dans certaines régions d’Afrique. «Les gouvernements doivent relever les niveaux d’investissement actuels dans les soins et la prévention de la tuberculose, ces niveaux se situant bien en deçà de ce qui est requis pour mettre fin à l’épidémie avant l’échéance des objectifs de développement durable», ajoute-t-elle.
Assurer l’accès universel aux tests moléculaires, une nécessité
Les services essentiels de lutte contre la tuberculose doivent être financés par des ressources nationales, et la couverture médicale universelle instaurée pour garantir la qualité des services de prévention, de diagnostic, de traitement et de soins. « Dans le contexte élargi d’un système de soins de santé primaires revitalisé, ces actions devront englober des initiatives axées sur la recherche et le traitement efficace de tous les cas existants, ainsi que sur la généralisation du traitement préventif chez les populations à haut risque », affirme Dr Moeti avant d’ajouter qu’un accent particulier est mis sur les personnes vivant avec le VIH, tout comme sur les enfants en contact avec des cas connus de tuberculose.
Pour y arriver, il faudra assurer des services de soins et de prévention dans le cadre plus général de la couverture sanitaire universelle, engager une action multisectorielle face aux déterminants socio-économiques de la tuberculose et à ses conséquences, et réaliser d’ici à 2025 des avancées technologiques permettant de faire reculer les taux d’incidence plus rapidement que par le passé. « En vue de mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030, nous devons aussi adopter les nouveaux médicaments et combinaisons thérapeutiques recommandés par l’OMS pour traiter la tuberculose pharmaco-résistante », indique-t-elle.
Au Burundi, le Programme National Intégré Lèpre-Tuberculose (PNLT) rapporte 7 862 cas de tuberculose mis sous traitement en 2018 dont 4 501 cas ayant la tuberculose contagieuse.
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