L’intégration de la République Démocratique du Congo (RDC) au sein de l’East African Community (EAC) est perçue comme un atout par les pays limitrophes dont le Burundi. Le pays de Lumumba a désormais reçu la bénédiction des ministres des pays membres de cette communauté pour rejoindre la grande famille EAC. Il s’agit d’un des blocs régionaux qui affichent des taux de croissance économique plus élevés, selon la Banque Mondiale.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Les acteurs économiques devraient se préparer en conséquence pour tirer parti de cette intégration. Il s’agit d’un grand marché stratégique pour l’ensemble des secteurs d’activité du commerce a l’industrie en passant par la santé et l’éducation. C’est une opportunité à saisir mais il faut des préalables. Le Burundi devra investir dans des infrastructures transfrontalières pour faciliter les échanges commerciaux. L’urgence est d’aménager un poste-frontière à arrêt unique à Gatumba pour simplifier les procédures douanières et contrôler les mouvements des personnes entre les deux pays. Dans le même ordre d’idées, il faudra redynamiser les points de passage pour faciliter la mobilité de la main d’œuvre, surtout des travailleurs saisonniers étant donné que les jeunes Burundais se rendent en RDC pour travailler dans les champs.
L’enjeu est de taille, car le Burundi pourrait profiter de cette intégration à travers le tourisme et le commerce transfrontalier. Pas mal de Congolais viennent au Burundi pour profiter de la fraîcheur des plages de Bujumbura. Il faudra également investir dans ce secteur pour promouvoir le tourisme médical.
La part du Burundi dans les exportations intra-africaines était de 23% et près de la moitié de ses exportations étaient dirigées vers la République Démocratique du Congo (RDC) entre 2015 et 2017. Les banques et les établissements financiers doivent élargir leurs champs d’action pour pénétrer le marché congolais. Il est en de même pour les compagnies d’assurance et les agences de transport.
Le pays peut également miser sur l’industrie manufacturière en augmentant la demande des produits manufacturés, les meubles en bois, les articles ménagers en fer ou en acier et les produits animaliers tels que les abats comestibles congelés. D’autres produits potentiellement exportables sont les habits et accessoires des vêtements, les peintures, les équipements électriques, le poisson fumé, des produits frais tels que les légumes et les fruits.
L’entrée de la RDC dans l’EAC est aussi un défi pour la communauté est africaine. Sur le plan sécuritaire, l’Est de la RDC est le théâtre des conflits depuis des décennies. Certes, le risque d’enlisement au niveau de la sous-région n’est pas certain, mais l’insécurité récurrente vient s’ajouter au paquet de défis sécuritaires en plus des relations bilatérales entre certains pays membres de l’EAC qui ne sont pas au beau fixe.
Le traité de l’EAC facilite la circulation des biens et des personnes. D’aucuns disent que le Burundi sera un pays de destination pour des milliers de Congolais. Il faudra penser à une politique de gestion de l’habitat urbain pour ne pas se retrouver avec des loyers hors prix.
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