Commerce

L’industrie du bois touchée par la hausse continuelle des prix

L’envol des prix des meubles en bois inquiète la population. L’industrie du bois n’échappe pas à ce vent qui souffle sur l’ensemble du marché local. Les professionnels du domaine parlent de la chute des ventes et des difficultés d’approvisionnement en matière première nécessaire à leur travail 

Dans différents ateliers de menuiserie, on a assisté au cours des dernières années à une hausse généralisée des prix des meubles. Un des menuisiers opérant dans la zone Bwiza en Mairie de Bujumbura a essayé de nous peindre un tableau pour illustrer cette situation. Selon ce dernier, le prix des planches a continué à augmenter pendant les cinq dernières années. Ainsi, une planche qui s’achetait aux environs de 6000 FBu en 2016 coûte actuellement 8 000 FBu. Les prix qui étaient au départ fixés à         8 000 FBu et 10 000 FBu culminent aujourd’hui respectivement à 10 000 FBu et 15 000 FBu.

Interrogé, un des grossistes des planches qui s’approvisionne à l’intérieur du pays rassure. « Les prix des planches sont stables et n’ont pas beaucoup varié depuis les cinq dernières années », indique-t-il avant de préciser que ces prix n’ont pas changé depuis deux années passées. Cependant, ce commerçant engagé dans la production et la vente des planches explique les raisons de la hausse du prix de cette matière première de l’industrie du bois. Selon lui, les planches passent plusieurs mois à sécher et cela doit influencer les prix.

Le prix des planches a continué à augmenter pendant les cinq dernières années.

Les facteurs externes influencent le marché

Au-delà des prix des planches qui se sont envolés, Gaspard Ntungibingoye, un menuisier rencontré à son poste de travail à Mutanga-Nord affirme que d’autres facteurs influent fortement sur le prix des meubles. Il rappelle que les propriétaires des ateliers de menuiserie sont obligés de faire recours à d’autres produits importés tels que les clous, la colle, les vitres, la peinture ou le vernis…Or, les prix de ces produits qui sont importés sont en hausse depuis un certain temps. Par exemple, une vitre qui s’achetait à 120 000 FBu en 2018 peut s’achete aujourd’hui à 180 000 FBu. Cette hausse des prix qui touche les produits utilisés dans la fabrication des meubles se répercute sur les prix des produits finis.  Ainsi, une armoire dont la valeur était estimée à 350 000 FBu en 2016 revient aujourd’hui à 450 000 FBu. Cependant, cet homme qui a une longue expérience dans ce métier ne se réjouit pas de ces prix. « Nous travaillons souvent à perte. La situation actuelle ne nous favorise pas car les ventes ont chuté », indique-t-il. D’après lui, cette hausse n’est qu’induit et sans rapport avec les intérêts des menuisiers. « J’aurais déjà changé de job si j’avais autre chose à faire », lance ce menuisier qui indique que les clients sont devenus rares sur le marché. « On passe des mois à attendre les demandeurs d’un quelconque objet fabriqué en bois et on finit souvent par le céder à un coût plus bas », dit-il.    

Des causes diversifiées

Les causes à l’origine de cet envol des prix des planches sur le marché semblent être difficilement maîtrisables. Le tarissement de la matière première, les difficultés liées à l’obtention du dollar américain auraient influé indirectement sur le coût des meubles. La plupart des menuisiers interrogés sur ce qui serait à l’origine de cette hausse des prix des meubles ont mentionné le problème lié aux difficultés d’obtention des devises. Du moins, les importateurs des produits utilisés dans la menuiserie associent la hausse des prix à l’accès difficile au dollar utilisé pour s’en approvisionner à l’étranger.

Mais certains d’entre eux trouvent que les mesures de protection de l’environnement en constitueraient également une des causes. En effet, la plupart des communes ont dû introduire une taxation et une réglementation sur la coupe des arbres. Alors que le président des vendeurs de planches affirme que les prix des planches ne sont pas partis en hausse, un de ses collègues décrit une situation différente. Pour ce dernier, certaines choses ont changé. Il fait noter que la matière première s’est raréfiée ces dernières années. Ce qui doit avoir des répercussions sur le marché des meubles.

Même si certains professionnels du domaine affirment que les taxes imposées par l’OBR ne leur pèsent pas lourds, d’autres pensent qu’il serait bon de les alléger et de faciliter beaucoup plus le transport des planches depuis les scieries jusqu’au marché.

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A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

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