Le salon industriel bat son plein. Les industriels profitent de l’occasion pour exposer leurs produits et vanter leurs services à des clients potentiels. Il s’agit d’une grande manifestation au cours de laquelle les hommes d’affaires se rencontrent pour discuter des questions qui hantent le secteur industriel. Cet évènement constitue un cadre d’échange adéquat entre les décideurs et les investisseurs du secteur privé en vue de promouvoir les industries locales.

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L’industrie est l’un des secteurs clés qui permettent d’atteindre une croissance économique soutenue. Les industries manufacturières catalysent le développement. Comparativement aux autres pays de la sous-région, le Burundi affiche un faible taux d’industrialisation. L’agro-industrie a certes enregistré des avancées, mais sa compétitivité laisse à désirer. Elle reste très limitée. Une gamme de produits locaux se trouve un peu partout dans les rayons des points de vente.
Le Made In Burundi peine à franchir les frontières. Les exportations sont largement dominées par les produits agricoles et miniers alors que les besoins en importation sont énormes. Cette situation met le pays dans une situation inconfortable et l’oblige à mobiliser des ressources pour assurer l’importation des biens. Un véritable casse-tête dans un contexte de pénurie chronique de devises. La rareté des devises est une bête noire des industriels burundais. Les opérateurs économiques importent des produits semi-finis ou des matières premières pour en tirer des sous-produits. Le manque de devises affecte les couts de production et les prix sur le marché. Pour les investisseurs étrangers, le rapatriement des profits n’est pas garanti. L’économie nationale est peu diversifiée et dépend essentiellement de l’agriculture. Ce secteur contribue à hauteur de 40% au Produit Intérieur Brut. Les unités de transformation agroalimentaire sont légion. Ces dernières accusent un manque criant de moyens techniques et de ressources humaines. L’émergence des usines de transformation agroalimentaire est un signe éloquent que le pays a marqué un pas dans le renforcement de son industrie. La certification des produits locaux reste un défi de taille. Une lueur d’espoir se profile à l’horizon. Les partenaires du gouvernement sont à l’œuvre pour doter les laboratoires d’analyse et de contrôle d’équipements de qualité.
Les conclusions du rapport sur la compétitivité industrielle au Burundi montrent que le développement durable du secteur manufacturier du Burundi dépend également de la diversification des marchés d’écoulement des produits manufacturés. Les auteurs de ce rapport évoquent la vulnérabilité du secteur manufacturier burundais. Plus de la moitié (64%) des exportations des produits manufacturés vont vers la République Démocratique du Congo (RDC).
La mise en place de la Politique Nationale d’Industrialisation et de la stratégie de sa mise en œuvre constitue un atout pour le secteur industriel. Ce document dresse l’inventaire des potentialités et des avantages comparatifs, des opportunités et des faiblesses ainsi que des contraintes conjoncturelles et structurelles. Elle propose également les voies et moyens pour exploiter de façon efficiente les potentialités et les opportunités qui existent. Elle apporte aussi des réponses aux défis inhérents au soutien des opérateurs du secteur industriel. Pour le gouvernement, la mise en œuvre de cette politique aura comme résultat la création de beaucoup d’emplois, l’augmentation des revenus des ménages qui entraîne plus de consommations et, par conséquent, de recettes fiscales qui stimulent la croissance économique. Wait and see !
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