Après que l’Etat ait annoncé que personne n’a le droit de faire louer son emplacement, son kiosque ou son échoppe dans les marchés communaux ou de l’Etat, les lamentations des propriétaires de ces kiosques et de ces échoppes fusent de partout. Nonobstant, les locataires jubilent

Les propriétaires des kiosques, des échoppes et d’autres places utilisées dans le commerce dans les marchés de la mairie de Bujumbura se lamentent.
Les propriétaires des kiosques, des échoppes et d’autres places utilisées dans le commerce dans les marchés de la mairie de Bujumbura se lamentent.
Cela fait suite à la mesure prise par le ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique qui a annoncé que personne n’a le droit de faire louer son emplacement, son kiosque ou son échoppe dans les marchés communaux ou de l’Etat.
Par contre, le même ministère fait savoir que chaque commerçant devra avoir signé avec la commune un contrat d’exploitation tandis que les intermédiaires doivent quitter définitivement les marchés en vue de protéger les commerçants et les consommateurs.
Dans un entretien avec certains propriétaires de ces kiosques et de ces échoppes, il ressort que cette mesure n’est pas facile à digérer. Ils indiquent qu’ils ont des contrats avec la municipalité de Bujumbura et qu’ils paient mensuellement.
Ils ne voient pas alors la raison pour laquelle l’Etat a pris une telle mesure. Ils font remarquer que l’Etat veut qu’ils retournent chez eux dans leurs provinces d’origine.
Les commissaires des marchés fâchés
Les commissaires des marchés contactés se lamentent aussi suite à cette mesure. « On nous a demandé de faire signer des contrats aux nouveaux locataires déterminés à y exercer des activités commerciales. Pourtant, nous ne voyons pas comment nous allons procéder, car les propriétaires de ces kiosques et de ces échoppes ont déjà signé des contrats avec la mairie», confie- t- il.
Il y a même des cautions qu’ils ont versé sur le compte de la mairie pour bénéficier de ces emplacements. Pour les kiosques qu’ils paient 8 000 FBu par mois, ils ont versé 24 000 FBu. Pour les kiosques qu’ils paient 10 000 FBu par mois, ils ont versé 30 000 FBu. Pour les kiosques qu’ils paient 15 000 FBu, ils ont versé 45 000 FBu et ils ont versé une somme de 90 000 FBu pour les échoppes qu’ils paient 30 000 FBu.
Les locataires jubilent
Cependant, les locataires qui se sont entretenus avec Burundi Eco saluent cette mesure. «Les propriétaires de ces emplacements spéculent. Ils nous font payer beaucoup d’argent», précise Jean Claude Sinzumusi, vendeur des chaussures au marché de Jabe.
A titre illustratif, il indique qu’il paie 80 000 FBu de loyer par mois. Il est aussi contraint de payer les sentinelles et les balayeurs.
Par contre, le propriétaire de ce kiosque paie seulement 10 000 FBu à la Mairie de Bujumbura.
Joselyne Butoyi, vendeuse d’habits ajoute que les propriétaires de ces kiosques et de ces échoppes s’arrogent même le droit de les vendre à des millions de FBu. Pour toutes ces raisons, ces commerçants font remarquer que cette mesure est salutaire et croient que le loyer de ces kiosques et échoppes sera revu à la baisse.
Que les frais payés par les propriétaires soient revus à la hausse
Un membre de la société civile contacté salue aussi cette mesure d’interdire la location des kiosques et des échoppes. Selon lui, les propriétaires de ces derniers paient peu d’argent à la Mairie. Et cela constitue une perte colossale pour le pays. Selon lui, on devrait revoir un peu à la hausse les frais payés par ces derniers.
Dans ce sens, le trésor public va être renfloué, car la mairie de Bujumbura dispose de beaucoup de marchés. Il cite ceux de Cibitoke, Kinama, Kamenge, Ngagara, Cotebu, Jabe, Kinindo, Musaga, Kanyosha et Ruziba.
Notons que le maire de la ville de Bujumbura Jimmy Hatungimana est en train d’organiser des réunions à l’endroit des responsables de ces marchés pour voir comment mettre en application cette mesure sans léser personne. La première réunion a eu lieu le 7 janvier 2023. Et cela au moment où la mesure devrait être mise en application à partir du 6 janvier 2023.
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