En date du 29 novembre 2021, le gouvernement du Burundi en collaboration avec l’Unicef et d’autres partenaires a célébré la Journée internationale des droits de l’enfant sous le thème : « Agissons pour et avec les enfants ». Les cérémonies ont eu lieu à Bugarama en commune et province de Muramvya. Les enfants qui y ont participé ont eu l’occasion de poser des questions aux autorités qui ont rehaussé ces cérémonies
« Il y a 32 ans, les dirigeants du monde entier ont affirmé solennellement que les enfants ont des droits, mais surtout ils se sont engagés à les défendre et en être responsables en adoptant la convention relative aux droits de l’enfant. A l’époque, les gouvernements ont reconnu que les enfants ont les mêmes droits humains que les adultes et des droits additionnels spécifiques qui reconnaissent leur statut spécial de personne à charge », indique John Agbor, le représentant de l’Unicef au Burundi dans son allocution de circonstance prononcée lors de la célébration de la Journée internationale des droits de l’enfant.
Il ajoute que cette convention reconnait le droit de l’enfant à la santé, à la nutrition, à l’eau ou à l’assainissement, etc. Le droit d’aller à l’école, y compris pour les enfants handicapés et les enfants se trouvant dans les zones des guerres, est indiscutable. La convention reconnait que les enfants ont droit à la protection et à la sécurité dans leurs familles, leurs quartiers, leurs collines, leurs communes, etc. Ils ont également le droit d’exprimer leurs opinions et le droit d’être entendus.
L’année 2021 est importante en ce sens qu’elle offre l’occasion de mesurer le chemin parcouru et qu’elle coïncide avec la célébration de 75 ans de l’Unicef au niveau global. Cet anniversaire est une bonne occasion de réfléchir ensemble à ce qui reste à faire pour que partout les enfants grandissent libres, en bonne santé et puissent profiter pleinement de tous leurs droits. Au Burundi, l’Unicef y est présent depuis 1962 et travaille étroitement avec le gouvernement.

John Agbor, le représentant de l’Unicef au Burundi (4ème de gauche à droite) : « La responsabilité des adultes est immense. Il s’agit de protéger les enfants, de les aider à grandir et de leur donner de meilleures chances dans la vie ».
Le siècle en cours est plein de défis
Le 21ème siècle a fait émerger de nouveaux défis à savoir : le changement climatique qu’on constate même au Burundi, l’urbanisation rapide, l’exploitation irrationnelle des ressources naturelles, les conflits prolongés, les crises humanitaires, les déplacements forcés, le Covid-19, etc. Partout dans le monde, les enfants sont les premières victimes de ces bouleversements parce qu’ils sont plus fragiles et plus exposés.
« Notre devoir, nous tous les adultes, c’est de préparer les générations futures à nous succéder et à construire un monde meilleur », renchérit M. Agbor. L’Unicef saisit cette opportunité d’anniversaire pour échanger avec les enfants, écouter ce qu’ils ont à cœur afin de réimaginer ensemble le monde. Les enfants du Burundi ont besoin d’être entendus et s’approprier les politiques publiques mises en place en leur faveur.
Le président de la République priorise le bien-être des enfants
Lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies qui a eu lieu en septembre 2021, M. Agbor rappelle que le Président de la République Evariste Ndayishimiye a précisé que le Burundi comme d’autres pays ne peut pas faire un pas vers le développement sans avoir préalablement résolu les questions de santé, d’éducation, de gestion des groupes particuliers comme les jeunes, les femmes, les personnes vulnérables, etc. Dans sa vision globale de changement du Burundi, ses priorités sont en droite ligne avec le mandat de l’Unicef et va de pair avec le bien-être des enfants. Le président de la République est déjà très engagé en faveur de la cause des enfants et des jeunes. Il a une ferme volonté d’intégrer toutes les parties prenantes au processus de développement socio-économique.
Au cours de ces dernières années, des progrès remarquables ont été accomplis. M. Agbor cite par exemple la gratuite de l’éducation fondamentale, la gratuité des soins de santé pour les enfants de moins de cinq ans et la campagne contre l’enregistrement tardif des naissances. Mais comme partout, il reste beaucoup à faire pour que les enfants ne soient plus exposés à la violence, au mauvais traitement, à la privation ou au travail forcé. « A ce titre, nous devons accélérer le processus d’adoption du code de protection de l’enfance, un ensemble de textes et de lois visant à garantir les droits de l’enfant burundais. Les enfants que j’ai rencontrés au Burundi ont envie de s’instruire, de construire leur pays, de faire de grandes choses pour eux-mêmes et pour leurs proches. Nous avons un devoir à accomplir envers eux. Ils nous font confiance, car leur avenir est en grande partie entre les mains des adultes », précise M. Agbor.
L’avenir des enfants est également dans leurs mains
Le représentant de l’Unicef ne mâche pas ses mots. Il donne des conseils aux enfants : « Chers enfants, votre avenir est dans vos mains. Les adultes sont là pour vous aider, mais vous seuls pouvez décider de votre avenir. Je vous encourage à saisir les opportunités qui vous sont offertes pour faire du monde de demain un monde meilleur où tous les enfants pourront grandir et s’épanouir. Profitez de ce moment pour poser toutes les questions qui vous tiennent à cœur et n’hésitez pas à proposer les recommandations sur l’image du Burundi où vous voulez grandir et vivre, car c’est en vous mettant au cœur de nos préoccupations que nous pourrons mieux préparer votre avenir. Votre génération a la responsabilité d’exiger des chefs de gouvernement, des entreprises et des communautés qu’ils respectent leurs engagements et prennent des mesures urgentes en faveur des droits de l’enfant ».
Pour M. Agbor, la responsabilité des adultes est immense. Il s’agit de protéger les enfants, de les aider à grandir et de leur donner de meilleures chances dans la vie. C’est la mission de l’Unicef et ce dernier sera toujours à leur côté pour arriver au résultat escompté. Pour y parvenir, l’Unicef en collaboration avec le gouvernement du Burundi et les autres agences des Nations Unies appuie un certain nombre de domaines tels que la santé, l’éducation, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, la nutrition, etc. En plus de cela, pour tout ce qui est du domaine des urgences, l’Unicef appuie le gouvernement en cas d’urgence soit sanitaire ou naturelle pour aider et protéger les victimes aux premières loges auxquelles se trouvent les enfants.
Avec ce qu’on appelle « Génération sans limite », l’Unicef aide aussi les enfants dès le bas âge jusqu’à ce qu’ils deviennent des acteurs du changement dans leurs communautés après avoir parcouru le cursus scolaire et académique. En fin de compte, il les accompagne même dans l’employabilité ou l’entrepreneuriat.

Les enfants qui ont participé dans les cérémonies marquant la célébration de la Journée internationale des droits de l’enfant ont eu l’occasion de poser des questions aux autorités.
Les enfants ont eu l’occasion de poser les questions qui les tiennent à cœur
P. Niyonkuru, enfant journaliste, a voulu savoir ce qui est en train d’être fait pour que les droits de l’enfant s’améliorent davantage. A cette question, la première vice-présidente du Sénat, Denise Ndadaye, a répondu que le gouvernement du Burundi est à l’œuvre pour améliorer les conditions de vie de l’enfant burundais. A titre d’exemple, l’Etat a mis en place des politiques, des lois et des institutions qui veillent à ce que le bien-être de l’enfant soit assuré. Elle a cité par exemple la police des mineurs, la justice pour mineurs, etc. En plus de cela, le Burundi a ratifié différentes conventions internationales et régionales qui mettent un accent particulier sur les droits de l’enfant.
A la question de savoir s’il y a des lacunes dans les lois qui protègent les droits de l’enfant, Mme Ndadaye n’y va pas par quatre chemins. Elle indique que la majorité des textes légaux sont rédigés en français alors que la masse populaire parle Kirundi, langue nationale. Ce qui fait que la population ne comprend pas les lois et peut les enfreindre par ignorance. Pour y remédier, cette autorité s’est engagée à faire de son mieux pour demander à qui de droit de traduire les textes légaux en Kirundi, surtout ceux qui protègent les droits de l’enfant. Au finish, elle souhaite qu’ils soient vulgarisés.
Les projets en faveur des enfants en cours d’exécution
La ministre de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre, Imelde Sabushimike, a lui aussi répondu à certaines questions comme celle relative aux projets en faveur des enfants qui seraient en cours d’exécution au sein de son ministère. Elle indique qu’il y en a assez. Ces projets sont entre autres le fait de retirer de la rue les enfants en situation de rue, retirer les enfants des centres de placement des enfants (ou orphelinats) qui ne répondent pas aux standards imposés par le ministère de tutelle. Ce ministère est également en train de mettre en place des comités qui militent pour la préservation des droits de l’enfant sur toutes les collines du Burundi. Même la politique nationale qui soutient les coopératives collinaires est à l’avantage des familles et les enfants en général.
Toutes les autorités qui ont pris la parole ont recommandé aux enfants de ne pas abandonner l’école. Elles aussi ont témoigné qu’elles ont connu une enfance malheureuse, mais elles n’ont pas baissé les bras. Elles ont continué les études jusqu’au bout. L’école est la clé de toutes les opportunités. Les enfants sont appelés à se préparer à les saisir dans un futur proche.
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