Développement

Kayanza : La mise en bouteille et la conservation du vin de banane posent problème

La société « Dukore Twitezimbere » transforme les bananes mûres dans différents vins, à savoir : «Akiwacu», «Akuki novu» et «Gahuzamiryango». En tout 160 employés travaillent dans cette société dont 40 permanents. L’initiateur du projet déplore le manque de produits d’emballage et de conditionnement importés (bouteilles, cartons en plastique et les acides) pour la mise en bouteille, la conservation et le transport. Les coupures intempestives d’eau et de courant électrique de la Regideso perturbent le bon fonctionnement de cette société qui arrive à l’étape de l’exportation

A environ 3,5 kilomètres du chef-lieu de la province de Kayanza, un petit centre commercial du nom de Rango est à cheval entre la commune Kayanza et la commune Muruta. Implanté sur les collines surplombant le chef-lieu de la province de Kayanza, ce centre fait apparaître la belle stature du chef-lieu de la province, les cultures en bloc jonchant une partie de la commune Muruta et une partie de la forêt de la Kibira.

On y trouve des boutiques alimentaires dont les produits à vendre sont dominés par les pommes de terre. L’odeur attrayante des brochettes de chèvres se sent dès la déviation de la RN10 en terre battue en prenant la direction du centre de Rango. Sylvestre Nduwimana connu sous le sobriquet de Pongo a préféré y installer une unité de transformation des bananes sur la colline Yanza de la commune Muruta.

A notre passage à ce centre à 12 heures lundi le 18 octobre 2021, le travail était au ralenti. La société «Dukore Twitezimbere» manquait d’eau il y avait de cela une semaine. Pourtant, fait remarquer M.Nduwimana, directeur général de la société «Dukore Twitezimbere» et initiateur du projet, si le travail se passe dans les conditions normales, la société paie une somme de 500 mille FBu chaque mois à la Regideso et 250 mille FBu chaque mois à la même entreprise, soit plus ou moins 750 mille FBu. Cela respectivement pour payer l’eau utilisée et acheter les unités pour s’approvisionner en courant électrique.

La cherté des produits importés et les coupures intempestives d’eau et de courant électrique de la Regideso occasionnent la diminution de la production du vin de banane à la société « Dukore Twitezimbere ».

Compétitivité et création d’emploi

«Actuellement, cette société produit 2 mille litres de vin de banane par mois. Nous attendons des machines en provenance de la Chine afin de produire 10 mille litres de vin de banane par mois d’ici janvier 2022», déclare Sylvestre Nduwimana, directeur général de «Dukore Twitezimbere».

Pour ce commerçant des produits agro-alimentaires, l’idée de mettre en place une société de valorisation de la banane lui est venu lors d’un voyage qu’il a effectué dans les pays voisins en 2010. « C’est en 2012 que nous avons créé la société de transformation du vin de banane. Cela sous la sensibilisation du ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage. Celui-ci nous encourageait à faire la mise en bouteille. Cela afin de produire même pour l’exportation », informe M.Nduwimana avant de signaler que les résultats des recherches du Bureau Burundais de Normalisation et de Contrôle de la Qualité (BBN) sur le vin produit par «Dukore Twitezimbere» ont prouvé qu’il peut être exporté.

C’est d’ailleurs dans cette objectif, explique le directeur général de «Dukore Twitezimbere», que nous avons initié cette unité de transformation de banane. «C’était également pour créer de l’emploi et contribuer au développement du pays», indique-t-il. Et de continuer : « J’ai engagé 40 employés permanents. Je cotise pour eux à l’Institut National de Sécurité Social (INSS) et je paie pour eux la Carte d’Assistance Médicale (CAM) sans oublier que je les avalise à la banque pour contracter des crédits. Cela afin qu’ils créent à leur tour de l’emploi. 120 autres employés sont des travailleurs saisonniers. Ceux qui travaillent sont restaurés à leur lieu du travail. Le salaire mensuel me coûte entre 3 et 4 millions de FBu tandis que les impôts et taxes payés à l’Office Burundais des Recettes (OBR) varient annuellement entre 12 et 15 millions de FBu ».

M.Nduwimana fait savoir que l’approvisionnement en régimes de banane est facile. Toutefois, il s’inquiète que le sorgho commence à devenir cher. 1kg de sorgho est passé de 1000 FBu à 1300 ou 1400 FBu pour le moment, selon toujours lui.

M.Nduwimana regrette que suite à la valeur du dollar qui a augmenté, il s’approvisionne difficilement en produits importés en Tanzanie et en Ouganda comme les bouteilles et les cartons en plastique. Ce qui ne facilite pas la mise en bouteille et le transport.

Pour le directeur général, le prix des acides benzoate et citrique utilisés dans la conservation du vin de banane a été revu à la hausse, passant de 100 mille FBu par sac à 270 mille FBu le même sac.

Ces défis s’ajoutent aux coupures intempestives d’eau et de courant électrique de la Regideso. Ce qui ne facilite pas la propreté des objets et des infrastructures ainsi que le tournage des machines. Et, en conséquence, la diminution de la production.

Les bénéficiaires en tirent profit

Philippe Ndinzayaha est chargé de la gestion des stocks pour la restauration des employés à la société « Dukore Twitezimbere ». Habitant la colline Munini de la commune Muruta et père de 7 enfants, ce quinquagénaire témoigne qu’il s’est acheté deux moutons et a procédé l’extension de sa maison. Cela après 5 ans qu’il est engagé dans ladite société. Abondant dans le même sens, Cassilde Ndoricimpa, comptable de la société « Dukore Twitezimbere » confirme avoir acheté une vache de 850 mille FBu après une année de prestation dans cette société. Elle a été engagée après trois ans passés au chômage.

Les boissons de la société « Dukore Twitezimbere » se vendent dans tout le pays. Un carton de 24 bouteilles de vin de banane de 33 cl chacune s’achète, soit 19 mille FBu, soit 21 mille FBu.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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