Genre

Kayanza : Quand les femmes sont sous‐représentés dans les postes de prise de décisions

Dans la province de Kayanza, les femmes contactées déplorent le fait qu’elles ne sont presque pas représentées dans les postes de prise de décisions. Elles se demandent pourquoi cette discrimination. Et de demander au gouvernement d’inverser la tendance, car elles sont capables

Mme Justine Komezadusabe présidente du forum des femmes dans la province de Kayanza : « L’effectif des femmes dans les postes de prise de décisions reste minime dans la province de Kayanza ».

L’effectif des femmes dans les postes de prise de décisions reste minime dans la province de Kayanza, déplore Mme Justine Komezadusabe, conseillère du gouverneur de Kayanza chargée des affaires économiques et administratives et présidente du forum des femmes dans ladite province.

A titre illustratif, parmi 4 conseillers du gouverneur, le chef de cabinet et le gouverneur figure une seule femme . Les autres sont des hommes, laisse entendre Komezadusabe.

«Au niveau des chefs de services provinciaux, il n’y a que deux femmes qui dirigent le centre de développement familial et social et la protection sociale. Ceux qui coiffent la Direction Provinciale de l’Enseignement (DPE), la Direction Provinciale de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (DPEAE) sont des hommes», explique ‐t‐ elle

Aucune femme dans les DCE

Pire encore, elle argue qu’au niveau des Directions Communales de l’Enseignement (DCE), les femmes ne sont pas représentées, car toutes les DCE sont dirigées par des hommes.

Et d’ajouter que dans l’administration communale, seulement 3 communes sur 9 que compte la province de Kayanza sont dirigées par des femmes. Ce sont entre autres les communes de Matongo, Gatara et Butaganzwa.

Au moment où la Constitution accorde 30% aux femmes dans les postes de prise de décisions, Komezadusabe s’inquiète alors du fait que les chiffres montrent que les femmes ne sont presque pas représentées dans les dits postes à Kayanza.

Elle demande au gouvernement d’inverser la tendance, car les femmes sont capables. «Leur leadership est d’ailleurs très apprécié par rapport à celui des hommes comme les rapports fournis par la population le montrent. Elles sont toujours à l’écoute des doléances de la population. Les lamentations ne sont pas nombreuses dans les communes dirigées par les femmes», explique-t-elle.

Les femmes capables

Elle donne l’exemple de l’administratrice de la commune Butaganzwa. Elle fait son mieux pour développer la commune qu’elle dirige plus que les hommes. Déjà il y a un hôtel relevant de cette commune qui est en cours de construction grâce au leadership de cette administratrice, argue-t-elle.

De plus, elle demande aux femmes de s’impliquer activement pour devenir des leaders partout où elles se trouvent car elles sont capables.  Elle précise cela, car il s’observe encore des femmes qui ont peur de se faire élire pour occuper des postes de prise de décisions.

Et d’inviter toutes les femmes à être solidaires pour gagner le pari. «Il faut dépasser certains préjugés d’autrefois qui laissaient entendre que les femmes ne sont pas créées pour représenter les autres», insiste-t-elle. Elle fait remarquer que lui aussi parvient à jouer pleinement son rôle de représenter les autres.  Elle a été administratrice de la commune Muruta pendant 10 ans, c’est‐à‐ dire de 2010 à 2021.

Les femmes rencontrées au chef-lieu de la commune Matongo déplorent le fait que l’effectif des femmes dans les postes de décision demeure négligeable.

Micheline Ntamikevyo, cultivatrice âgée de 36 ans demande au gouvernement de placer une majorité de femmes dans les postes de prise de décisions, car il a été constaté qu’elles sont de bons gestionnaires.

Elles ne dilapident pas les biens publics au même titre que les hommes. Selon Mme Ntamikevyo, c’est la raison pour laquelle on trouve dans les prisons plus d’hommes que de femmes.

Jacqueline Kaneza, âgée de 39 ans résidant dans la commune kayanza abonde dans le même sens. « Il faut intégrer les femmes dans les postes de prise de décision, car leur leadership est à saluer»,

Les hommes contactés affirment qu’il est grand temps que les femmes s’organisent entre elles pour inverser la tendance.

«Et la voie la plus efficace pour gagner le pari est de se faire élire.  Les femmes sont plus nombreuses que les hommes. Si un jour elles se lèvent ensemble pour dire non à cette injustice, elles vont rafler pas mal de postes de prise de décision », conclut Vincent Niyukuri, âgé de 37 ans, commerçant rencontré au chef-lieu de la commune Kayanza.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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