Handicapée, marcher en rampant ou marcher à 4 pattes. C’est assez pour L.B Puis violée, tombée enceinte et perdre son enfant, c’est remuer le couteau dans la plaie de cette jeune maman. Voici à quoi ressemble la vie de L.B, cette jeune femme handicapée de la colline Rwamvura dans la commune de Kigamba
Il est 11h du matin. Nous sommes sur la colline Rwamvura, zone et commune Kigamba de la province Cankuzo. Nous allons à la rencontre de L.B, 17 ans. Handicapée à l’âge de 4 ans, elle marche actuellement à 4 pattes. Elle vit dans une cabane, isolée au milieu des champs, non loin du Parc National de la Ruvubu.
Assis dans sa cabane dont le salon sert de l’abri aux chèvres, elle refuse de sortir de sa chambre. On aura attendu 5 minutes pour qu’elle sorte, justement après l’assurance de ses voisines, des femmes mures. Elle a la phobie des inconnus, révèlent-elles.
L.B raconte son calvaire. Elle précise qu’elle est devenue handicapée à l’âge de 4 ans, mais qu’elle ignorait les causes de son handicap. «Je venais de puiser de l’eau et du coup je me suis retrouvée à terre, évanouie. C’était comme si je tombais dans un piège qui me bloquait au niveau des pieds», révèle-t-elle. Cette jeune femme indique qu’elle a passé plus de 3 semaines à l’hôpital. « Je ne pouvais ni bouger, ni marcher, ni parler. Mais, actuellement, par la grâce de Dieu, j’arrive à bouger », se réjouit Mme Butoyi avec un sourire.

Handicapée et violée, L.B vit le calvaire. Elle a peur de tout homme qui lui rend visite à la maison.
Violée par une connaissance
Selon la victime, le violeur est une connaissance de la famille. Il habitait sur une colline proche de la leur. « Il venait souvent nous rendre visite ». Le viol s’est produit il y a plus de 8 mois. Bukuru se rappelle que c’était au mois d’août, 2020. Ce jour-là du viol, L.B indique qu’elle était seule à la maison. « Mes parents, mes frères et sœurs étaient dans une fête chez les voisins. Ce jeune homme était ici depuis très tôt le matin. Il est venu ici à maintes reprises. Il me demandait où étaient mes parents. Puis le soir vers 20h, il est revenu et il m’a encore demandé si mes parents n’étaient pas encore rentrés. Après avoir su que j’étais toujours seule à la maison, il m’a demandé d’ouvrir la porte puis j’ai refusé. Du coup, il a défoncé la porte et est entré et il m’a pris par force puis m’a violée », révèle L.B.
Silence radio
Après l’acte, L.B a décidé de ne rien révéler à ses parents. Après 4 mois, elle a commencé à se sentir malade. « C’était comme si je souffrais de la malaria ». Elle indique que sa mère lui a acheté des médicaments antipaludéens, mais que son état de santé ne s’améliorait pas. « Mes pieds commençaient à gonfler. Mon visage devenait rougeâtre. Après j’ai révélé à ma mère ce qui m’est arrivé et elle a découvert que j’étais enceinte », explique L.B tout en ajoutant que sa mère a eu chagrin et a failli se suicider. Mais les voisins l’ont empêché de le faire et l’ont consolé.
L.B révèle aussi que l’auteur du viol s’est enfui après avoir appris qu’elle est enceinte. « Il a pris fuite et jusqu’aujourd’hui, il n’est pas encore revenu ».
Une semaine de survie
Selon L.B, elle devait accoucher au début du mois d’avril, 2021, mais elle accoucha au 8ème mois de sa grossesse. Un soir, elle a eu des sensations énormes. En se rendant aux toilettes, elle accoucha à la grande surprise des parents. «Le delai d’accouchement n’était pas encore arrivé», révèle une voisine. «Le lendemain, nous l’avons conduit à une structure de santé, puis les infirmiers nous ont dit de rentrer, que le bébé était en bonne santé», poursuit la voisine. Mais malheureusement, ce bébé n’a survécu qu’une semaine. Il ne parvenait pas à téter le sein de sa mère.
La victime est traumatisée. Elle a peur de tout homme qui leur rend visite à la maison. « Si quelqu’un vient ici, je me cache à l’intérieur de la maison ». Passant la journée seule à la maison, elle n’est pas capable de se laver. Elle attend sa mère ou sa jumelle mariée pour qu’elles l’aident à se laver. Elle fait également face au manque de serviettes hygiéniques qu’elle pouvait utiliser lors des périodes menstruelles. «J’utilise des morceaux d’habits qui sont parfois sales». Sa famille vit dans une extrême pauvreté. Vu que son père vit aussi avec un handicap des jambes et donc ne travaille pas, c’est sa mère qui se démène pour chercher de quoi nourrir une famille de plus de 8 personnes.
Restant coincée dans sa cabane, L.B sollicite de l’aide. « Si un bienfaiteur pouvait se manifester et me donner des habits, car j’en ai urgemment besoin. Cela serait une bonne chose
Bonjour,
J’aimerais aider cette femme, comment puis je vous contacter ?
Cordialement
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