Kirundo : L’irrigation collinaire commence à porter des fruits

Pas mal d’actions sont en train d’être menées par le gouvernement en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers pour renforcer la résilience de la population aux effets du changement climatique dans la province de Kirundo. Et d’évoquer à titre d’exemple la promotion de la technique d’irrigation collinaire qui commence à porter des fruits selon l’administration et la population   

Nous sommes  mercredi le 10 novembre 2021 sur la colline Ruheha, zone Nyagisozi de la commune Busoni en province de Kirundo. Tout autour du lac Rweru, certains habitants sont entrain de pratiquer la technique d’irrigation des légumes. Les plus visibles étaient les oignons.  Selon Moïse Niyonzima, un de ces habitants, c’est dans l’objectif de combattre l’insécurité alimentaire liée à l’insuffisance hydrique qui a fait rage ces dernières années dans cette province.

Albert Hatungimana, gouverneur  de la province de Kirundo abonde dans le même sens.  «Suite aux effets du changement climatique, la province de Kirundo a connu un problème d’insuffisance hydrique. Les communes les plus touchées sont Bugabira, Busoni et Kirundo. Et, avec l’appui des partenaires comme le Pnud, etc, pas mal de projets ont été initiés pour  renforcer la résilience de la population et combattre l’insécurité alimentaire», précise-t-il. A titre illustratif, dans la mise en œuvre du projet Lake Victoria Environmental Management Project Phase II (LVEMP II), il indique que la population a été formée sur la technique d’irrigation collinaire.

La technique d’irrigation collinaire commence à porter des fruits selon l’administration et la population.

Un barrage de retenue d’eau mis en place

Et, pour bien accomplir cette noble mission,  Hatungimana fait savoir que d’autres projets ont été initiés dans cette région. C’est à titre illustratif le projet Bugesera qui a aménagé le marais de Nyavyamo dont la superficie est estimée à 45 ha.  Les exploitants de ce marais ont été dotés d’un barrage de retenue d’eau pour faciliter l’irrigation des champs de riz et autres cultures.

Une station de pompage de l’eau de la rivière Rweru en cours d’installation

De plus, un autre projet financé par le Pnud-Burundi est entrain d’installer une station de pompage de l’eau de la rivière Rweru, fait remarquer Hatungimana.  Cette station acheminera les eaux de ce lac dans un réservoir d’une capacité de 600 000 litres installé sur la colline Gatete de la zone Gatare dans la commune Busoni. Les groupes électrogènes de cette station vont désormais utiliser l’énergie solaire. Selon Hatungimana, c’est pour que le soleil soit une opportunité au lieu d’être un défi. Selon lui, on compte irriguer plus de 500 ha.  Il éclaircit que les travaux de construction de cette station de pompage sont à 60%.  Avec cette technique d’irrigation, on sera capable de cultiver pendant  trois saisons (A, B et C) par an.

Hatungimana regrette le fait qu’on commence à pratiquer l’irrigation tardivement alors que Kirundo dispose de beaucoup de ressources en eau. Il y a 7 lacs.  Il croit que cette technique permettra à la population de venir à bout de l’insécurité alimentaire. Dans le même objectif de combattre l’insécurité alimentaire dans cette province, on compte renforcer la sensibilisation de la population pour qu’elle s’approprie de la technique d’irrigation collinaire et enfin augmente la production.

Néanmoins, Hatungimana laisse entendre que les agriculteurs de la province Kirundo font face à certains défis.  Ce sont à titre d’exemple le manque de carburant que les groupes électrogènes consomment pendant l’irrigation. De plus, la conservation des légumes comme les oignons rouges pose problème. «Parce que la technique d’irrigation collinaire a fait que la production des légumes soit bonne, on a besoin d’améliorer la façon de les  conserver pour les vendre à un prix plus rémunérateur», souligne-t-il.  Aujourd’hui, la province de Kirundo vient en deuxième position après la province de Kayanza dans la production des oignons, renchérit-il.

Notons que la province de Kirundo était auparavant considérée comme le grenier du Burundi.