Plus de 20 000 ménages des trois communes de la province de Kirundo, au Nord du pays, font face à des difficultés alimentaires en raison de la sécheresse. Pour riposter à ces cas d’urgence, le gouvernement a mis en place une agence de gestion de récolte quitte à intervenir le moment opportun. La présidence de la République du Burundi annonce une bonne production céréalière pour la saison culturale A. Sur l’ensemble du pays, l’IPC montre une tendance à l’amélioration de la sécurité alimentaire au niveau des ménages, suite à l’amélioration des disponibilités alimentaires
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La sécheresse plonge plus de 22 000 ménages de 5 zones des communes de Busoni, Bugabira et Kirundo dans l’insécurité alimentaire.
« 22 236 ménages sont en difficulté alimentaire dans 5 zones des communes de Busoni, Bugabira et Kirundo, suite à la sécheresse ayant affecté la saison culturale A », lit-on sur le site de la Présidence de la République du Burundi.
Dans ce contexte, le couple présidentiel a distribué une aide en vivres à 11 266 ménages de la zone Kigoma, dans la commune de Bugabira en date du 11 février 2025. Cette action s’inscrit dans un élan de solidarité nationale, avec l’engagement que les 5 zones touchées continueront à recevoir un soutien jusqu’à la récolte.
Le Président de la République du Burundi a rassuré la population sur la bonne production attendue pour la saison culturale A, tout en appelant à la protection de l’environnement, à la pratique d’irrigation, à la plantation d’arbres et à une gestion adaptée des périodes d’insuffisance alimentaire.
Tendance à l’amélioration de la sécurité alimentaire
D’après les projections de l’IPC, instrument de mesure de l’inflation, et compte tenu du calendrier agricole normal, la période allant d’octobre à décembre 2024 marque la fin de la période de soudure et le début de la récolte de la première saison culturale, prévue pour janvier à mars 2025.
Une étude d’analyse de l’IPC montre que cet indicateur affiche une tendance à l’amélioration de la sécurité alimentaire au niveau des ménages, suite à l’amélioration des disponibilités alimentaires. Cela devrait s’accompagner d’une baisse des prix sur le marché. Ce qui favorisera une meilleure accessibilité alimentaire. « Les récoltes de la saison 2025 A résultent d’un régime pluviométrique abondant, bien que parfois accompagné de dégâts par endroits. L’accès aux intrants agricoles a parfois été déficitaire, en particulier pour les fertilisants, et reste limité par le pouvoir d’achat de certains ménages », décryptent les analystes.
Cependant, selon toujours la même source, une proportion de ménages continuera à faire face à l’insécurité alimentaire malgré l’arrivée des récoltes, en raison des effets des chocs climatiques variés et du faible niveau de résilience de certains ménages concernés.
Des dizaines de milliers de ménages ont perdu leurs récoltes de la saison 2025 A à cause des aléas climatiques survenus depuis le début de la saison. De plus, les ménages à revenus fragiles, fortement dépendants du marché, font face à une difficulté d’accès à l’alimentation dans un contexte de pression inflationniste (augmentation des coûts de transport, dépréciation de la monnaie, hausse des coûts de production…) et des séquelles des dégâts causés par le phénomène El Niño, qui a affecté les deux saisons précédentes (2024 A et 2024 B).
Une réduction des victimes de l’insécurité alimentaire
De l’analyse de l’IPC, il ressort que le passage de la période de novembre à décembre 2024 à la période de janvier à mars 2025 entraînera une baisse du nombre de personnes en insécurité alimentaire aiguë, de 1,9 million de personnes (15 % de la population totale analysée) à 1,2 million (10 % de la population totale analysée) en phase de crise.
Cette amélioration repose sur des hypothèses favorables, notamment l’augmentation des disponibilités alimentaires dans les ménages et sur les marchés, accompagnée d’une meilleure accessibilité alimentaire pour tous, y compris les ménages dépendants du marché. Il est également prévu que les prix des denrées alimentaires locales baissent durant la période de récoltes de 2025 A.
La transition vers la période projetée sera facilitée par la mise sur le marché de 28 000 tonnes de maïs par l’Agence Nationale de Gestion du Stock de Sécurité Alimentaire (ANAGESSA), dans le cadre de la stabilisation des prix. Cette intervention pourrait profiter à environ 1 120 000 ménages, avec une allocation de 25 kg par ménage, au prix de 2 000 FBu le kg.
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