Développement

Kumoso : Le courant électrique, une aubaine tant attendue

La région de Kumoso ne bénéficie pas encore du courant électrique fourni par la Régideso. L’installation en cours de poteaux métalliques suscite toutefois un véritable espoir chez les habitants. Ces derniers estiment que l’arrivée de l’électricité permettra une baisse significative du coût de certains services.

Des poteaux métalliques sont en cours d’installation dans la région de Kumoso afin d’approvisionner cette zone en électricité.

 

« Wait and see », traduit en français par « attendons un peu pour y voir clair », déclare un commerçant de la commune de Kinyinya, dans la province de Ruyigi à l’Est du pays. Il réagit ainsi à l’installation des poteaux métalliques, un signe que sa localité pourrait enfin être raccordée au réseau électrique.

« J’ai plus de quarante ans, et je n’ai jamais vu le courant électrique fourni par la Régideso au chef-lieu de notre commune », déplore-t-il, ajoutant que cette absence d’électricité rend cher les services qui en dépendent. Les habitants de cette localité doivent se contenter de panneaux solaires ou de groupes électrogènes. Ce qui coûte cher.

Selon lui, l’installation d’un système à panneaux solaires revient à environ 2 millions de FBu, tandis qu’un groupe électrogène coûte en moyenne 1 million 500 mille FBu, toujours d’après les résidents du centre de Kinyinya.

Des services chers : une réalité pesante

Toujours selon le commerçant, même recharger un téléphone est devenu onéreux, soit 500 FBu pour un téléphone basique, et 1 000 FBu pour un smartphone.

Afin de relever ce défi, un hôtel VIP situé au centre de Kinyinya a recours à un groupe électrogène pour alimenter les équipements informatiques des clients.

« Comme le carburant est cher au marché noir, nous ne faisons tourner le groupe électrogène qu’une heure par jour. Le coût d’1 litre de carburant varie entre 11 000 et 12 000 FBu », confie un employé de l’hôtel.

Les tarifs de ses chambres sont d’ailleurs plus élevés que ceux pratiqués ailleurs, soit entre 20 000 et 30 000 FBu la nuité.

La situation est similaire à Giharo, dans la province de Rutana. Là aussi, le bureau communal utilise un groupe électrogène, mais seulement pendant trois heures, lorsqu’un service nécessite de l’électricité.

Répondre aux défis liés aux infrastructures de distribution

D’après le rapport du plan de réinstallation du projet d’électrification de 36 localités (dont 23 chefs-lieux de communes non encore électrifiées), le Burundi a réalisé ces dernières années des efforts considérables dans la production de l’énergie électrique.

Ce rapport mentionne que plusieurs projets, à l’échelle nationale et régionale, sont en cours de réalisation avec le soutien des partenaires comme la Banque Africaine de Développement (BAD). La puissance installée devrait passer de 78,7 MW en 2020 à 239 MW en 2026, soit une hausse d’environ 200 %.

« A moyen terme, le pays risque de disposer d’un excédent d’électricité qui ne pourra pas être consommé, faute d’infrastructures de distribution adéquates ou simplement inexistantes », peut-on lire dans ce rapport.

C’est pour cette raison que le projet d’électrification des 36 localités, dont 23 chefs-lieux de communes non encore électrifiées a été initié, afin de remédier au manque criant d’infrastructures de distribution.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

éditorial

Menace évidente ?

Menace évidente ?

Selon les récentes statistiques du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage de 2024, Bujumbura est la ville la plus peuplée avec 3 353 555 habitants, suivie de Gitega avec 2 118 551 habitants, respectivement capitales économique et politique du pays. Cette croissance démographique, observée d’année en année, est inégalement répartie : une grande partie de la population vit désormais dans les quartiers périphériques. Certains y voient une aubaine, notamment en ce qui concerne la disponibilité de la main-d’œuvre. D’autres, en revanche, perçoivent cette situation comme une menace évidente. Une ville surpeuplée, si elle n’est pas bien urbanisée, peut en effet devenir victime de graves problèmes environnementaux.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 656

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Menace évidente ?

Menace évidente ?

Selon les récentes statistiques du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage de 2024, Bujumbura est la ville la plus peuplée avec 3 353 555 habitants, suivie de Gitega avec 2 118 551 habitants, respectivement capitales économique et politique du pays. Cette croissance démographique, observée d’année en année, est inégalement répartie : une grande partie de la population vit désormais dans les quartiers périphériques. Certains y voient une aubaine, notamment en ce qui concerne la disponibilité de la main-d’œuvre. D’autres, en revanche, perçoivent cette situation comme une menace évidente. Une ville surpeuplée, si elle n’est pas bien urbanisée, peut en effet devenir victime de graves problèmes environnementaux.
  • Journal n° 656

  • Dossiers Pédagogiques