Les relations entre le Burundi et le voisin du Nord n’ont cessé de se détériorer. La participation du chef de l’Etat Rwandais au récent sommet extraordinaire de l’East African Community (EAC) est un signe éloquent que Kigali se rapproche de plus en plus de Gitega. Le président Paul Kagame n’avaient pas foulé le sol Burundais depuis une vingtaine d’années. La nouvelle de son arrivée au tarmac de l’aéroport international Melchior Ndayaye s’est vite rependue comme une trainée de poudre notamment sur les réseaux sociaux. Cette visite éphémère met-elle fin aux relations tumultueuses entre les deux pays frères ? C’est du moins ce que l’on puisse dire en attendant l’officialisation de la normalisation de la coopération.
Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Les signes précurseurs sont déjà là. Le Burundi a décidé d’ouvrir les frontières avec le Rwanda. Les passagers peuvent franchir la frontière pour se retrouver de l’autre côté de la Kanyaru sans s’inquiéter. L’agence de transport « Volcano » s’apprêterait déjà à reprendre les liaisons directes entre Kigali et Bujumbura. Ce qui va faciliter la libre circulation des personnes. On l’espère bien.
Le patron de la diplomatie burundaise salue les avancées enregistrées dans la reprise de la coopération entre les deux pays. Cependant, il persiste et signe que Kigali doit livrer ceux qui ont trempé dans le coup de force avorté du 13 mai 2015. « …nous gardons toujours espoir que le Rwanda va extrader les auteurs présumés du putsch de 2015 », a déclaré Albert Nshingiro, ministre en charge des affaires étrangères.
Sur le plan économique, les deux pays échangent des biens et des services. Chaque semaine, la compagnie aérienne « Rwandair » effectue des navettes entre les deux capitales. Les affaires reprennent entre les deux pays de façon timide. Avant le gel des relations entre les deux voisins, les produits rwandais inondaient le marché. Il s’agit notamment des pommes de terre dits « Ruhengeri », du lait dénommé « Inyange » et d’autres produits manufacturés. Pour le moment, les exportations informelles prédominent. Au Nord du pays, les trafiquants essaient de tromper la vigilance des autorités. Des cas de fraudes des minerais dits 3T, du café et d’autres denrées alimentaires ont été enregistrés au Nord du pays.
En outre, certains produits comme le thé vert portant le label « Made In Rwanda » et des ustensiles de cuisine se retrouvent sur les rayons des échoppes des marchés de la ville de Bujumbura. La liste n’est pas exhaustive. La reprise de la coopération va certainement booster les échanges commerciaux et le tourisme, et partant, générer des millions de dollars. Les rwandais venaient séjourner en grande nombre à Bujumbura durant les week-ends. Ils profitaient de l’ambiance festive sur les rives du lac Tanganyika en dégustant du bon poisson et une bière fraiche. Ce qui permet au pays d’engranger des devises surtout qu’il est désormais autorisé aux hôtels d’opérer des transactions en devises.
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