Editorial

La filière porcine sous menace

Une maladie non encore identifiée sème la terreur dans les porcheries. La maladie a fait irruption vers la fin du mois de septembre 2022 au Sud du pays. Les autorités administratives ont édicté une série de mesures pour contenir l’épizootie. Les porcs jusque-là épargnés par la fièvre de la vallée du rift meurent par dizaines. Les provinces de Bururi et de Rumonge sont pour le moment les plus touchées.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

 Dans ces localités, la consommation de la viande de porc est interdite. La vente des porcs y est également suspendue jusqu’à nouvel ordre. Des échantillons sur les bêtes contaminées ont été prélevés et seraient en cours d’analyse pour déterminer le type et la cause de la maladie. 

La viande de porc et des volailles étaient perçues comme une alternative en lieu et place des steaks et des brochettes de chèvres. La fièvre de la vallée du rift a paralysé les marchés de bétail qui rouvrent progressivement.  

L’élevage des porcs est en vogue. Dans le cadre de repeuplement du cheptel en vue de diversifier les sources de revenus, les communautés reçoivent des porcelets. Les entrepreneurs prennent également d’assaut cette filière prometteuse. Le marché des porcs prend de l’ampleur avec la ruée vers les spécialités de la viande de porc. Avec l’augmentation de la demande, les prix ne font qu’exploser. Au cours des 3 dernières années, le kilo de viande de porc est passé de 8 000 FBu à 15 000 FBu. 

Pour réussir en porciculture, il importe de suivre de près l’état des porcheries. Normalement, une bonne maîtrise de l’élevage des porcs passe par la construction d’un habitat adéquat permettant un bon suivi sanitaire, alimentaire et une bonne gestion de la reproduction.

Le Burundi est un théâtre des épizooties, notamment la peste porcine et la peste des petits ruminants. L’une des motivations de la mise en place de la politique de stabulation permanente au Burundi était la maîtrise des épizooties en  brisant la chaine de propagation des maladies. 

Apparemment, le contact physique n’est pas la seule voie de propagation des épizooties. Les experts suggèrent la construction des laboratoires vétérinaires sur tous les postes frontières. De cette façon, les animaux importés devraient séjourner quelques jours à la frontière et mis en quarantaine pour des contrôles médicaux nécessaires avant d’être acheminés vers l’intérieur du pays. De plus, les laboratoires devraient être équipés et renforcés à l’échelle du pays pour une riposte précoce musclée. 

En plus de l’agriculture, les activités pastorales constituent une importante source de revenus. Les résultats d’une étude réalisée dans les hautes altitudes du Sud sont unanimes. Ainsi, le commerce du bétail y est une activité économique importante. Il contribue pour environ 40 % aux revenus annuels. Les ménages plus nantis peuvent vendre en moyenne trois à sept porcs, deux à trois chèvres, un mouton ou une vache sur 12 mois. De plus, avec la fumure organique, la productivité des cultures s’accroit. D’où l’élevage et l’agriculture vont de pair. La mise en place d’un fonds d’urgence pour vacciner régulièrement les animaux domestiques est plus que nécessaire pour couper court avec les épizooties. 

Les maladies du bétail, notamment la grippe porcine ou l’influenzae porcine, la maladie de Newcastle qui affecte les volailles, la fièvre aphteuse et la fièvre de la côte Est (theilériose), la dermatose nodulaire qui affectent les bovins sont monnaie courante dans la plupart des régions du pays.

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Benjamin Kuriyo.

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    Sans transparence, pas de confiance

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