Les efforts ne cessent d’être fournis pour combattre la fraude et la contrebande afin d’améliorer le commerce transfrontalier. Malgré cela, la pratique de la fraude est toujours monnaie courante. Des commerçants associent cette situation à l’augmentation des frais de location des stands et des frais de dédouanement. Ces derniers dans le but de protéger l’Afritextile, société qui détient le monopole de production des pagnes au Burundi

Malgré les efforts fournis pour lutter contre la fraude des pagnes, celle-ci est toujours récurrente.
Les initiatives pour éradiquer la fraude et la contrebande sont une réalité dans notre pays. En témoigne l’activité du 13 septembre 2023 où Martin Niteretse, ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique a remis les marchandises saisies dans les 5 régions de la police burundaise. Parmi ces marchandises figuraient des liqueurs, du sucre, du carburant, des pierres précieuses….et 2085 pagnes.
Nadine Usabase, vendeuse de pagnes au marché Bujumbura City Market (BCM) dit « Chez Sion » indique que malgré les efforts fournis pour combattre la fraude des pagnes, celle-ci serait liée à l’augmentation des frais de dédouanement. Par exemple, signale-t-elle, un pagne connu sous le nom de Gashwashwa qui était dédouané à 8 200 FBu pendant les années passées est dédouané à 13 500 FBu actuellement. Ce qui fait que le gain encaissé sur cette sorte de pagne est évalué entre 200 FBu et 700 FBu. D’où certains commerçants s’adonnent à la fraude pour gagner plus d’argent. Cela malgré que lorsqu’ils sont attrapés, ils risquent de tout perdre.
La vie chère et la faiblesse de la production locale accusées de catalyser de la fraude
Mme Usabase déplore par ailleurs que l’augmentation des prix, notamment celle des stands peut être un facteur favorisant la fraude. « Le prix du stand que je loue est passé de 160 mille FBu à 354 mille FBu, soit le double. Les frais pour le paiement de l’avance a été également revue à la hausse, c’est-à-dire que je dois payer plus d’un million de FBu pour continuer mon business », s’inquiète Mme Usabase.
De plus, les frais de déplacement et de restauration par jour augmentent du jour au jour. Ils seraient comptabilisés à 15 000 FBu si on n’est pas sobre, fait remarquer Mme Usabase.
Abondant dans le même sens, Juvénal Icoyitungiye, vendeur de pagnes à BCM revient sur les goûts des clients. Pour lui, les clients préfèrent s’approvisionner en pagnes fabriqués à l’étranger contrairement aux pagnes fabriqués par « Afritextile », une entreprise originaire de l’Ile Maurice dont la concession s’étale sur 30 ans moyennant une mise de 10 millions de dollars.
Une seule industrie textile non concurrencée
Afritextile est la seule industrie textile dont dispose le Burundi qui monopolise la transformation du coton fibre. Société publique appartenant à 100% à l’Etat avant sa fermeture en 2007, les consommateurs des produits textiles se souviennent qu’à l’époque, il existait des magasins qui commercialisaient les pagnes du Complexe Textile de Bujumbura (COTEBU).
Avec la privatisation du complexe textile en 2010, le doute plane sur la satisfaction de la demande locale par la production du complexe qui a changé d’appellation pour devenir « Afritextile ». Pourtant, sa production jouit du protectionnisme.
Dans la présentation des produits et sous-produits du coton par la Compagnie de Gérance du Coton (COGERCO), aujourd’hui moins de 1 000 tonnes de coton fibre sont produites chaque année par la COGERCO et transformées en tissus par AFRITEXTILE.
« Pour faire face à la situation déficitaire de la production locale en coton fibre, AFRITEXTILE doit recourir à l’importation », lit-on dans le document. Celui-ci précise que malgré les importations, l’offre d’AFRITEXTILE reste encore inférieure à la demande. D’où le Burundi doit importer beaucoup de produits textiles.
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