Une semaine après la levée de la mesure de suspension de l’octroi des autorisations de collecte de la récolte, les prix des denrées alimentaires en provenance de l’intérieur du pays restent en hausse. Pour certains d’entre elles, il s’agit d’une pénurie. Les acheteurs demandent la stabilisation des prix.

Une fois que les prix des denrées alimentaires montent, c’est rare qu’ils reviennent en baisse.
Dans un communiqué sorti le 8 juin 2023, le ministère de l’Intérieur a annoncé la suspension temporaire de l’octroi des autorisations de collecte de la récolte. Comme on peut le lire dans ce communiqué, cette mesure avait un lien avec le retrait de la circulation des billets de 10000 FBu et 5000 FBu datés du 4 juillet 2021 qui s’effectuait sur tout le territoire national. Cette suspension devrait aller jusqu’au 20 juin 2023. Les produits concernés étaient entre autres les vivres comme le riz, le sorgho, le haricot, les grains de maïs, le petit pois et les arachides.
Cette mesure a inquiété plus d’un. Avec raison, car une plus grande partie de cette récolte avait pour destination les grandes villes du pays dont la capitale économique Bujumbura où elle est commercialisée. Effectivement, les conséquences de cette mesure n’ont pas tardé à se manifester sur les différents marchés de Bujumbura durant cette période. Les prix des denrées alimentaires, surtout celles qui proviennent de l’intérieur du pays n’ont pas tardé à augmenter. Pour certains produits, les prix se ont doublé voire triplé. Pour d’autres articles, il s’agissait plutôt d’une penurie sur le marché. Les acheteurs attendaient impatiemment le 20 juin 2023, date de levée de cette mesure comme annoncé dans le communiqué du ministère de l’Intérieur.
Et après le 20 juin 2023 ?
Ce mardi 27 juin 2023, nous nous sommes rendu au marché Bujumbura City Market (BCM) dit chez sion juste une semaine après la levée de la mesure de suspension temporaire de l’octroi des autorisations de collecte de la récolte. Comme nous l’avons constaté et l’ont confirmé les vendeurs avec lesquels nous nous sommes entretenus, les prix de ces produits restent plus ou moins en hausse. « Nous n’avons pas encore remarqué la levée de cette mesure », nous confie un marchand de céréales. Il nous a fait savoir que les problèmes d’approvisionnement persistent et qu’ils disposent de petites quantités des produits en provenance de l’intérieur du pays comparativement aux jours antérieurs. Pour certains produits comme, les grains de maïs, les haricots dits jaunes, il s’agit d’une carence de ces produits dans ce marché.
Un kilo de haricot dit Kirundo qui était à 2100 FBu avant cette mesure est passé à 3200 FBu pendant la période couverte par cette mesure et est à 2500 FBu aujourd’hui. Pourtant, il s’achetait à 2100 FBu avant la mesure. Un kg de haricot Jaune n’a pas changé de prix après la mesure. Il se vend à 4000 FBu aujourd’hui alors qu’il se négociait à 3000 FBu avant la prise de cette mesure. Le prix du haricot Kinure est passé de 2400 la veille de la mesure à 3500 FBu pendant la période couverte par cette mesure et se négocie aujourd’hui à 3000 FBu.
Un kg de riz qui s’achetait à 3200 FBu avant le 8 juin 2023 est passé à 3600 FBu pendant la période couverte par cette mesure pour atteindre 3500 FBu aujourd’hui. Un kg de grains de maïs est passé de 1700 FBu avant la prise de cette mesure à 1900 FBu. Aujourd’hui, il se vend à 2200 FBu et il n’y en a pas assez. La hausse des prix ne concerne pas seulement les quelques produits ciblés par le ministère de l’Intérieur. 1 kg de pomme de terre s’achète à 1700 FBu, un Kilo d’oignons rouges se négocie à 4500 FBu et à 4000 FBu pour un kilo d’oignons blancs.
Les acheteurs rencontrés regrettent qu’une fois que les prix des denrées alimentaires montent pour une cause quelconque, c’est rare qu’ils reviennent en baisse. Ils demandent la stabilisation des prix.
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