Les activités de mise en place de la Politique Nationale d’Industrialisation vont bon train.Au moment où l’absence de cette politique constitue un obstacle majeur au développement du secteur industriel, l’Association des Industriels du Burundi éprouve un sentiment de satisfaction du fait que ce document pourra être disponible très prochainement. Elle constitue une boussole pour les industriels
Le gouvernement du Burundi via le ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme s’active pour se doter d’un document de Politique Nationale d’Industrialisation (PNI). L’étape franchie est satisfaisante. Selon Emmanuel Mbonihankuye, directeur général de l’Industrie au ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, cette politique a été rédigée en alignement avec le contenu du Plan National de Développement (PND). Selon M. Mbonihankuye, il fallait donc rédiger un document qui est en adéquation avec le PND.
Selon Ir Anitha Nshimirimana, même si la PNI n’est pas encore lancée, il y a 11 piliers qui ont été identifiés pour stimuler le développement du secteur industriel en général et du secteur agroindustriel en particulier. On peut citer notamment le secteur de l’agro-industrie, le secteur de la pêche, le secteur minier, le secteur manufacturier, l’eau, l’énergie et bien d’autres. La PNI vient éclairer les investisseurs sur les démarches à suivre pour s’épanouir. Il faut signaler que dans les pays de la Communauté Est Africaine, seul le Burundi n’en dispose pas. Les autres pays ont déjà mis en place leur politique d’industrialisation et adopté les stratégies pour leur mise en œuvre. Néanmoins, le Burundi n’a ni PNI ni stratégie d’industrialisation, déplore le directeur général de l’Industrie.
Le PNI pour réorganiser le secteur industriel

Cette politique qui sera bientôt lancée vient réorganiser le secteur industriel. Le constat est qu’il y a toujours des querelles entre la population environnante des usines et leurs propriétaires. La PNI vient mettre en effet de l’ordre dans le secteur industriel. Désormais il n’y aura plus des unités de transformation implantées dans les quartiers tout autour des ménages, laisse entendre M. Mbonihankuye. Il n’y va pas par quatre chemins : « Sans le développement du secteur industriel, il n’y a pas de développement pour un pays. Aucun pays au monde ne s’est développé sans l’industrialisation qui est devenue un passage obligé pour atteindre le développement durable », insiste-t-il. Après la PNI, il sera adopté une stratégie de mise en œuvre de cette politique ainsi que son plan d’actions. Celui-ci déterminera les actions concrètes à mener pour concrétiser le contenu du PNI, annonce le directeur en charge de l’industrie.
La PNI donne des orientations pour le développement industriel
La PNI donne des orientations pour développer convenablement le secteur industriel. Elle prévoit aussi l’installation des zones économiques spéciales où les investisseurs bénéficieront des avantages fiscaux. Cela ressort d’une bonne organisation du secteur industriel. Il sied de signaler que les investisseurs tiennent compte de la structure du tissu industriel du pays avant de se décider à y investir.
Emmanuel Ntakirutimana, vice-président de l’AIB est ravi de l’état d’avancement des activités de la mise en place de ce document d’une importance capitale dans le développement de tout le secteur industriel. C’est un instrument primordial partout au monde qui consiste à orienter et encourager le secteur industriel. L’objectif visé est d’accélérer l’industrialisation du Burundi en transformant les matières premières sur place. La PNI vise aussi à diversifier les capacités de production et à renforcer l’exportation des produits manufacturés. Son inexistence constitue un handicap majeur du fait que les industriels ne disposent pas d’un domaine de définition qui leur indique d’où ils viennent et où ils vont.
Cette conception de la politique industrielle se résume en la nécessité pour le gouvernement de créer un environnement des affaires plus favorable pour les entreprises industrielles. De ce point de vue, le rôle du gouvernement est d’améliorer substantiellement le climat général des affaires, d’adopter des politiques visant le développement des infrastructures, l’adéquation formation-emploi, l’amélioration de l’accès au financement et la création des conditions propices visant à attirer les investissements directs étrangers.
La PNI accorde une place de choix au secteur de l’agro-industrie qui est d’ailleurs le moteur de l’économie burundaise. A voir les réalités de notre pays, le secteur de l’agro-industrie jouera un grand rôle dans le développement industriel du pays. Le développement d’un secteur quelconque a besoin de trois éléments principaux, à savoir : le cadre règlementaire et légal, le budget, la qualité des ressources humaines, détaille Ir Anitha Nshimirimana.
Le document de la Politique Nationale d’Industrialisation a été validé le 17 mai 2019 lors d’un atelier organisé à l’intention des différents acteurs du secteur industriel. Le document est en cours de finalisation et les prochaines étapes consisteront à le présenter le document devant le conseil des ministres pour approbation. Et après, il y aura le lancement officiel de cette politique par le Président de la République du Burundi.
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