Les riziculteurs de la commune Gashikanwa de la province Ngozi se sont associés aux vendeurs de riz pour promouvoir la riziculture. Ils ont mis en place une usine de valorisation du riz paddy. Après chaque récolte, le riz est traité puis emballé dans des sacs avant d’être commercialisé sur le marché. La société a l’ambition d’étendre son marché d’écoulement vers d’autres provinces
La société coopérative SOVAPA a démarré ses activités en 2017. Elle œuvre dans la promotion de la filière riz à travers la vulgarisation des techniques agricoles modernes et la valorisation de la récolte. L’idée de créer cette coopérative était de valoriser la culture du riz. « Auparavant, les riziculteurs travaillaient à perte. Parfois on manquait de débouchés après la récolte du riz. Les commerçants offraient des prix bord champ dérisoires. D’où l’idée de s’associer avec d’autres producteurs et les commerçants pour initier une Société de Valorisation de la Production Agricole (SOVAPA) », explique Marcel Nzeyimana, un des responsables de la SOVAPA. Elle est cogérée par 12 coopératives rizicoles et 9 coopératives des commerçants. Les membres de cette société ont déboursé 39 millions de FBu pour acheter un terrain. Le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) à travers le Programme de Développement des Filières (PRODEFI) a financé l’implantation d’une rizerie à Gashikanwa au profit de la SOVAPA.
Le riz est de bonne qualité comme le confirme M. Nzeyimana. « Nous recevons le riz paddy tel qu’il est récolté avec ses deux enveloppes. Nous commençons par un nettoyage grossier, par tamisage afin de retirer les pailles, les pierres, la poussière ». La décortiqueuse dispose d’une ligne automatisée avec des compartiments pour le nettoyage grossier. Elle effectue une séparation systématique du riz paddy des pailles, des cailloux ou autres objets.

Les riziculteurs et les vendeurs de riz ont réussi à implanter une rizerie moderne en commune Gashikanwa pour valoriser la récolte.
Une plus-value pour les membres de la SOVAPA
Les membres de la société coopérative SOVAPA gèrent toute la chaîne de production : de la rizière jusqu’à la commercialisation du riz. Après la récolte, les riziculteurs acheminent les lots vers les hangars de ladite société. De là, le riz paddy est stocké avant d’être introduit dans les lignes automatiques de la décortiqueuse. Cela facilite la gestion de la récolte car, dans le temps les riziculteurs écoulaient toute la récolte sur le marché. Les membres des coopératives bénéficient des rendements assez conséquents.
La société commence à se lancer timidement sur le marché. Quant à la stratégie marketing de cette nouvelle société, le « bouche à oreille » semble marcher. « Il y a une affluence des clients, car ceux qui ont déjà consommer le riz de SOVAPA apprécient son goût », confie un des responsables de la société. Elle dispose de points de vente dans la ville de Ngozi où les revendeurs viennent s’approvisionner.
La SOVAPA en quête de clients fidèles
La rizerie de Gashikanwa n’a pas pour le moment assez de clients permanents. « Nous amorçons à la conquête des marchés auprès des clients potentiels notamment les écoles à régime d’internats », fait savoir M. Nzeyimana. Il garde l’espoir qu’avec la rentrée scolaire qui approche à grand pas, ils peuvent enregistrer beaucoup de commandes. Tout n’est pas rose dans cette société. Beaucoup reste à faite pour maintenir la qualité du riz. Les riziculteurs cultivent plusieurs variétés de riz. Le challenge est de promouvoir une seule variété pour maintenir la qualité. Or, les riziculteurs privilégient les variétés les plus productives.
Une initiative salutaire
Marie Solange Musavyimana, commerçante au marché central de Ngozi salue l’initiative du PRODEFI de regrouper les riziculteurs avec les vendeurs de riz. « On pratiquait le commerce du riz depuis longtemps au marché de Ngozi. Néanmoins, les décortiqueuses n’arrangeaient pas les affaires. Il y avait énormément de pertes en termes d’énergie, de temps », concède Mme Musavyimana. Elle affirme que la quantité de riz produite avec les moyens de bord n’arrive pas à satisfaire la demande. De plus, les cours du riz étaient très volatiles, car chaque commerçant fixait les prix à sa guise. Cette commerçante ne cache pas sa satisfaction. Pour elle, les riziculteurs et les vendeurs de riz ont trouvé un terrain d’entente. Fini les spéculations. On partage ce qu’on gagne ! s’exclame-t-elle. Chaque membre met son égo à part pour l’épanouissement de la société.
Elle témoigne qu’elle a changé d’attitudes. « Auparavant je considérais un riziculteur comme un simple paysan. Mais au fond j’ignorais que je survivais grâce au commerce du riz. Pour le moment, nous vivons dans une ambiance bon enfant », s’émerveille-t-elle. La société coopérative SOVAPA a la capacité de production de 4 tonnes par heure. Après le décorticage-tamisage, le riz est emballé dans des sacs de 25 kg. Le kilo est vendu entre 1 300 et 1 700 FBu en fonction de la qualité.
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