Transport

La sécurité routière : une problématique persistante

La sécurité routière constitue une crise mondiale persistante. Dans la continuité de la publication des articles sur les états généraux du transport, Burundi Eco aborde, dans ce numéro 625, la gestion multisectorielle de la sécurité routière et le rôle des auxiliaires du pouvoir. Cela fait suite au numéro 623, dans lequel Burundi Eco est revenu sur la création des corridors de transport

En cas d’accident, les témoins prennent des photos plutôt que de secourir.

Selon M. Apara Kingson Khan, spécialiste en transport, le nombre de décès liés aux accidents de la route dans le pays est en augmentation constante depuis les deux dernières décennies. Il estime que le pays enregistre 2 315 décès par an, entraînant une perte économique de 343 millions USD, soit 11,6 % du PIB. M. Apara Kingson Khan informe que 55 % des victimes des accidents de la route sont des usagers vulnérables, tels que les piétons, les cyclistes et les motocyclistes.

Une crise mondiale

Le spécialiste en transport témoigne que la sécurité routière est une crise mondiale persistante. Il souligne qu’à l’échelle mondiale, 1,19 million de personnes meurent chaque année dans des accidents de la route, et jusqu’à 50 millions de personnes sont blessées.

« La circulation routière constitue un problème majeur de santé publique. Plus de personnes meurent dans des accidents de la route que par le VIH/sida, le paludisme ou la tuberculose », regrette-t-il. Il ajoute que la mortalité routière est la principale cause des décès chez les enfants et les jeunes adultes âgés de 5 à 29 ans.

M.Apara Kingson Khan souligne que 92 % des décès sur les routes surviennent dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Il précise que les accidents de la route coûtent aux économies de ces pays l’équivalent de 2 à 6 % de leur PIB chaque année. De plus, le plan mondial prévoit 13 millions de morts et 500 millions de blessés dans le monde au cours de la décennie 2021-2030, à moins que des mesures courageuses et décisives ne soient prises.

Des comportements problématiques

Dr Désiré Habonimana de la Croix-Rouge du Burundi (CRB) déplore qu’en cas d’accident, les témoins prennent des photos au lieu de leur d’apporter une assistance. Il constate également que de nombreux individus se contentent de regarder.

Dr Habonimana évoque les défis rencontrés lors des secours dont peu d’hôpitaux équipés pour accueillir les blessés graves en raison de leurs compétences limitées en traumatologie. Il notifie également que les blessés refusent parfois l’évacuation vers les structures de soins en raison du coût des traitements.

En outre, les usagers de la route (transporteurs) et la population environnante ignorent souvent les gestes qui sauvent en cas d’accident. Dr Habonimana signale aussi que les véhicules de transport en commun ne disposent pas de kits de secours.

« Les postes de secours sont insuffisants, avec un équipement limité (kits de secours…) tandis que l’accès aux lieux d’accident est difficile en raison de l’état des routes. De plus, il y a une insuffisance d’ambulances et une pénurie récurrente de carburant », martèle-t-il.

Dr Habonimana propose plusieurs mesures pour améliorer la situation notamment, l’éducation routière dès le plus jeune âge, la formation des transporteurs aux premiers secours, l’intégration de formations de premiers secours dans les projets de construction de routes pour les populations environnantes, la connaissance des gestes de base avant l’obtention du permis de conduire, l’obligation pour les véhicules de transport en commun et les biens de disposer de trousses de secours, la création de postes de secours le long des grands axes routiers avec un équipement adéquat, l’amélioration de l’état des routes, l’augmentation du nombre d’ambulances pour les interventions d’urgence, et la fourniture d’un stock stratégique de carburant aux services de secours de la CRB.

Des espoirs pour l’avenir
  1. Apara Kingson Khan évoque la Résolution 74/299 de l’Assemblée Générale de l’ONU, qui a déclaré la Deuxième Décennie d’Action pour la sécurité routière 2021-2030. Cette résolution vise à réduire d’au moins 50 % le nombre de décès et de blessés dus aux accidents de la route pendant cette période.

Un plan mondial décrit les mesures nécessaires pour atteindre cet objectif et appelle les gouvernements et les partenaires à adopter une approche intégrée du système de sécurité englobant les piliers de sécurité tels que les routes, les accotements, les véhicules, les usagers et les vitesses sûrs.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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