Education

La transparence dans le recrutement, une pratique à encourager

Il y a deux mois, le ministère de l’Education, de la Formation Technique et Professionnelle a organisé un concours pour le recrutement des enseignants. Une pratique salutaire pour les lauréats, mais aussi pour les autorités. Un exemple pour les autres institutions ?

Pendant la passation du concours de recrutement des enseignants, Félix Mpozeriniga, ministre de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi, a précisé que le concours est une innovation, mais aussi une application d’une loi régissant le statut général des fonctionnaires dans l’article 12 qui stipule que « la procédure de recrutement des fonctionnaires doit faire appel à une large publicité des postes vacants par le lancement d’avis officiels d’offres d’emplois et se fait par voie de concours et/ou de test, sous l’autorité et la responsabilité d’une commission nationale de recrutement instituée par ordonnance du ministre ayant la fonction publique dans ses attributions ».  Il a également cité l’article 13 qui indique que « la commission nationale de recrutement a pour mission de garantir l’usage des critères objectifs et équitables ainsi que la réalisation des équilibres requis dans les recrutements à la Fonction Publique ».

Il a fait savoir qu’en appliquant cette loi, ils ont voulu suivre les orientations du Chef de l’Etat qui les a instruits de faire tout ce qu’il faut pour faire régner la transparence et l’équité dans le recrutement des fonctionnaires.

Célestin Nsavyimana, président de la COSYBU : « C’est une bonne chose pour les demandeurs d’emploi, car ils doivent être recrutés conformément aux résultats des tests passés. Comme cela il y a peu de grognes »

A niveau du ministère de l’Education, Janvière Ndirahisha a affirmé que le recrutement sur concours aura un impact positif sur la qualité de l’enseignant. « Il y a espoir que le système éducatif change, car l’enseignement prône la compétition.  Il faut cultiver la vertu de la compétition », a-t-elle souligné avant d’ajouter qu’elle attend de ceux qui seront retenus un bon modèle dans la ponctualité d’abord, mais aussi dans le cadre de leur déontologie professionnelle.

Un recrutement qui s’est passé en bonne et due forme

Après publication des termes de références, les candidats intéressés se sont fait inscrire au niveau des directions communales de l’enseignement, les dossiers enregistrés ont été acheminés à l’administration centrale du ministère en charge de la fonction publique et réceptionnés par la commission nationale de recrutement pour analyse des offres et présélection des candidats ayant les dossiers complets et les profils demandés.

Sur 26.814 dossiers enregistrés, 2.117 ont été éliminés pour défaut de conformité avec les termes de référence.  Compte tenu du nombre élevé de dossiers enregistrés, le calendrier n’a pas été respecté, mais toutes les activités prévues seront exécutées. Il n’y aura que des ajustements en rapport avec le temps.

Le  rapport  de  présélection et les listes ont été envoyés dans les directions communales de l’enseignement pour affichage.  Avant la passation du test de recrutement, les candidats présélectionnés ont suivi une formation obligatoire organisée dans toutes les DCE et les dates de la formation et de passation du test ont été communiquées par voie des ondes ou affichage.

Quand il y a compétition, seuls les meilleurs gagnent

Pour Jean Bayaga, un des candidats qui ont passé le test de recrutement, la transparence qui a caractérisé le processus l’a rassuré. «On a affiché les termes de références et chacun pouvait voir sa catégorie. Il y avait des D7, D6 et des bacheliers», précise-t-il. Selon lui, tous ceux qui ont pu passer ce concours apprécient la manière dont les termes de références étaient clairs et même ceux qui n’ont pas eu la chance d’être retenus ont vu là où ils ont échoué. Même son de cloche pour Gabriel Ndayisenga, bénévole dans une des écoles de Bujumbura. « J’attends les recours parce que j’ai réclamé. Avec le processus de passation du test, je suis confiant que le verdict sera aussi équitable », se rassure-t-il.

Une bonne pratique qui devrait inspirer les services paraétatiques

Selon Célestin Nsavyimana, président de la confédération des syndicats du Burundi (COSYBU), l’organisation des concours de recrutements est un pas remarquable vers la transparence, la qualité et la compétitivité à l’égard des demandeurs d’emploi.

« C’est une bonne chose pour les demandeurs d’emploi, car ils doivent être recrutés conformément aux résultats des tests passés. Comme cela il y a peu de grognes. Du côté des employeurs, c’est aussi une bonne occasion d’avoir une main d’œuvre qualifiée et compétitive », déclare-t-il.   Selon lui, les sociétés privées devraient s’en inspirer, car c’est là où le recrutement pose encore problème. « Il faut qu’il y ait des appels d’offres accessibles à tout le monde. A défaut de faire passer le test, au moins donner la chance à un grand public pour qu’il y ait égalité des chances », fait savoir M. Nsavyimana.

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Bonaparte Sengabo.

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