Le drame survint le premier jour de la semaine et ses traces restent gravées dans la mémoire des habitants de la ville de Bujumbura voire de tout le pays.

Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.
Normalement, les dimanches sont des jours pas comme les autres. Ce sont des jours sacrés pour les croyants. Ceux-ci participent souvent à des messes pour remercier le Bon Dieu des bienfaits leur accordé et demander de les agrémenter. De plus, il existe même des non croyants qui valorisent les jours dominicaux et qui se reposent au lieu de vaquer à leurs activités quotidiennes.
Ce qui n’a pas été le cas dimanche le 27 janvier 2013. Les fumées et les flammes du marché central parti en feu remplacèrent les cloches des églises et réveillèrent les citadins. Le graduel et les « kyrie eleison » furent à leur tour substitués pour les uns par les larmes et les cris de plus de trois mille hommes et femmes commerçants qui œuvraient dans ce marché et qui assistaient impuissamment à l’incendie et aux pillages.
La situation a été prise au sérieux jusqu’à ce que le Président de la République interrompe le voyage qu’il effectuait à l’étranger. Moult efforts ont été par après fournis pour apaiser les âmes blessées. Mais, dix ans après, tout le monde attend Godot. « La volonté de Dieu » tarde à se réaliser. Pourtant, une des autorités avait annoncé pour ne pas dire prêcher que le marché central de Bujumbura a pris feu pour que la volonté de Dieu se réalise, pour que soit construit dans cette place un marché central moderne.
Par ailleurs, les informations sur l’exploitation du site de l’ex-marché central n’ont cessé de circuler pour de probables investissements étrangers comme ceux en provenance de l’Asie (les Chinois), ceux en provenance de l’Afrique du Nord (les Egyptiens)…ceux en provenance du pays, notamment l’Association des Banques et Etablissements Financiers du Burundi (ABEF). La soif reste sur l’applicabilité des différents scénarios.
C’est déplorable qu’un pays existe sans marché central si on considère les pertes énormes à la fois physiques et psychologiques enregistrées non seulement par les usagers dudit marché, mais aussi par le trésor public à voir les impôts et taxes y collectés. Au juste, qu’est-ce qui manque pour tirer profit de cette plaque tournante, ex-grenier d’approvisionnement en divers produits pour le pays ?
Avec tout espoir, nous rejoignons les enseignements des églises qui confirment que Dieu ne se presse pas et qu’il n’est jamais en retard. Espérons que la volonté de Dieu se réalisera un jour, mais que le plus tôt serait le mieux.
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