Développement

La ZES-Burundi métamorphosée en espace agricole

Les travaux de construction de la Zone Economique Spéciale du Burundi (ZES-Burundi) sont à l’arrêt. Le site se transforme progressivement en champs de coton et autres cultures. La piste d’accès à cette zone est dans un état de défectuosité inouïe. Reportage 

Dans une autre partie de la ZES-Burundi est érigé un marché qui n’est pas fonctionnel 

 

Nous sommes jeudi le 23 février 2023. Vers 10h et demi, une équipe de reporters de l’hebdomadaire socio-économique Burundi Eco monte à bord d’un véhicule de type probox et prend le départ vers le quartier Warubondo situé dans la zone Gatumba de la province Bujumbura.

C’était pour se rendre compte de l’état des lieux des travaux de construction de la Zone Economique Spéciale du Burundi (ZES-Burundi).

Dans la joie et dans la bonne humeur, nous empruntons la Chaussée d’Uvira.  Le voyage est bon, car la route est macadamisée.  Pas de nids de poule.  Et jusqu’au chef- lieu de la zone Gatumba, il n’y a pas de secousses.

Pourtant, le pire  de notre voyage commence dès qu’on arrive  à la jonction de la chaussée d’Uvira  et de la route qui mène vers Warubondo.

La piste d’accès à la ZES-Burundi délaissée

Cette piste n’est pas goudronnée et est dans un état de défectuosité inouïe. Elle est délaissée et est émaillée de beaucoup de nids de poule. Ce n’est pas une piste praticable par n’importe quel véhicule. Suite à ces désagréments, le chauffeur est contraint de diminuer la vitesse pour éviter que le véhicule ne soit abîmé.

Malgré ce parcours de combattant, nous franchissons les enceintes de la ZES-Burundi.  Le site de ladite zone n’est pas pour le moment clôturé comme avant.  On y entre facilement.  Une partie de cette zone est embellie par de belles cultures. Ce sont entre autres le coton et le maïs.

 

Les travaux de construction de la Zone Economique Spéciale du Burundi (ZES-Burundi) sont à l’arrêt. Le site se transforme progressivement en champs de coton et autres cultures

 

Dans une autre partie est érigé un marché qui n’est pas fonctionnel. Il  est là comme une statue depuis les années 2021 selon des sources contactées sur place. Ce marché est constitué d’une quatre-vingtaine  d’échoppes et d’un hangar.

Il y a aussi des places réservées aux activités sanitaires et bancaires, un bloc administratif et une place réservée aux bouchers ainsi qu’une autre à la vente des médicaments (pharmacie).  Ce marché est clôturé.

Et au cours de notre visite, nous avons aperçu trois sentinelles chargés de la sécurité de ce dernier.

 Les riverains inquiets de l’arrêt des travaux

Les habitants contactés s’inquiètent du fait que les travaux de construction de la ZES-Burundi sont à l’arrêt. Ils n’ont aucune information sur la suite à réserver aux travaux de construction de cette zone.   «Avec l’aval de la Compagnie de Gérance du Coton (COGERCO), nous y cultivons le  coton. Nous l’associons aussi  avec d’autres cultures comme le maïs, etc», confie une maman rencontrée à cet endroit en train de sarcler le coton.

Le chef de zone Gatumba n’y est pas allé par quatre chemins.  Il a laissé entendre que les travaux de construction de la ZES-Burundi sont au point mort.  Pourtant, il a précisé qu’il n’était pas au courant de ce qui est prévu pour la suite des travaux.

Les défis soulevés par le gouvernement

Et, dans une visite effectuée  ces dernières années par l’ex premier ministre burundais, Alain Guillaume Bunyoni accompagné des cadres des ministères sectoriels à Warubondo là où se déroulent les travaux de construction de la ZES-Burundi, ces hauts cadres de l’Etat ont été désolés.

La ministre en charge du commerce a indiqué que ce dossier est entaché d’irrégularités au vu de l’objectif de la mise en place de cette ZES qui était de construire un grand marché pour approvisionner les commerçants locaux en marchandises au lieu de les importer de l’extérieur du pays ,notamment en Chine et à Dubaï.

Le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage a été également désenchanté.  «Déjà, le dossier de mise en œuvre de la ZES est incomplet»,  déplore- t- il.

Le ministre ayant les finances sans ses attributions a ajouté que le degré des réalisations de la ZES-Burundi est insuffisant. De surcroît, il a souligné l’absence d’une feuille de route qui devrait être la boussole  des réalisations du projet.

Il a aussi émis des doutes du fait que cette société avait importé des marchandises d’une valeur de 2,6 milliards de  FBu avec une exonération de 1 milliard 600 mille FBu.  Pourtant, il a été désolé du fait qu’on ne voit pas la trace de ces marchandises tout en tenant compte des rapports de l’OBR.

Parmi les défis, le premier ministre d’alors a ajouté un problème de communication suite à l’indisponibilité de l’une des parties prenantes de ce projet.

Euphrasie Bigirimana, Expert-Conseiller à la ZES-Burundi a rappelé ces derniers jours que la ZES-Burundi constitue la clé du développement du Burundi. Des industries naitront. En outre, il y aura des activités connexes comme le tourisme, les marchés, les écoles, les restaurants modernes, etc. Bref, une fois effective, elle sera comme une bourgade où on trouve tout.

Et de conclure que la ZES-Burundi a été lancée par le décret présidentiel n°100/29 du 16 février 2017. La gestion de cette zone a été confiée à ProCerv, une société d’investisseurs et experts internationaux. Elle devrait être construite sur un terrain de 500 ha. Et quatre projets étaient sur l’agenda des réalisations du projet. Ce sont entre autres les travaux de construction d’une clôture et la viabilisation du site Warubondo, d’un barrage hydroélectrique et solaire ainsi que des hangars industriels et de captage de l’eau par forage.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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