Environnement

Lac Tanganyika-Kumase, Cette pollution toujours décriée

Le lieu dit « Kumase » demeure inquiétant vu son niveau de pollution malgré les recommandations formulées par les hautes autorités du pays pour son assainissemnt. Pour venir à bout de cette situation, des mesures contraignantes avaient été prises à l’endroit des auteurs suspectés, mais sans succès. Les SETEMU disent avoir joué leurs rôles, mais se retrouvent limités par les moyens

Les eaux du lac Tanganyika teintées en noir suite à la pollution

Cette partie en question où domine l’eau noirâtre du lac Tanganyika pourrait être unique de toute en son genre. Situé au quartier industriel, en commune Ntahangwa, Kumase est devenu une célébrité anti-touristique. Un conduit des eaux usées noires et nauséabondes en bonne quantité y passe pour ensuite se jeter dans le lac. Celui-ci est devenu noir.

Difficile d’identifier l’origine précise de ces eaux. Une grande quantité de sachets et de bouteilles en plastique surplombe ce milieu. Une toilette à trois entrées semi-fermées est placée à l’extrémité de ce conduit et à moins de dix mètres du lac Tanganyika. Deux bars, à savoir : Ku Mvubu Bar et Holly Beach sont installés des deux côtés du tronçon. A notre passage lundi le 20 août 2018 à 17 h 30 min, moins de dix personnes y étanchaient la soif. Se munir de moyen personnel de déplacement serait un conseil sage pour y aller puisque l’odeur nauséabonde répandue par l’air ambiant tenterait d’équilibrer le parfum de chacun des visiteurs. Pourtant, l’accueil nous réservé par les serveurs est chaleureux et dynamique. Tout autour se trouvent de petits bistrots et restaurants. Les amateurs de la « sainte mousse » sont soit adaptés ou ignorent les  circonstances auxquelles ils font face. Ils se lancent des blagues arborant des sourires en pleine détentes.

Une approche d’explication par les SETEMU

Il y a environ un mois que de nouvelles pompes sont installées et mises en service à la station de pompage n0.3 permettant ainsi aux eaux usées connectées au réseau d’y passer pour être refoulées à la station d’épuration de Buterere. Avant leur réinstallation, cette station de pompage était fermée suite à l’usure des anciennes pompes. Les eaux qui y transitaient déviaient vers le lac Tanganyika en passant par Kumase. François Nahimana, chef du département exploitation des eaux usées aux SETEMU indique qu’avec les nouvelles pompes, le circuit a repris l’allure normale. Le problème réside actuellement dans l’approvisionnement en mazout du groupe électrogène indispensable en cas de coupure du courant de la Régideso. « Nous avons énormément besoin d’énergie surtout quand il y a coupure. On aura toujours besoin de l’énergie thermique. Nous devons actionner un groupe électrogène pour faire fonctionner ces pompes». S’il y a coupure de courant pendant un long moment, nous avons besoin d’actionner le générateur. A défaut, c’est sûr qu’il y a retour de ces eaux usées  qui vont atteindre obligatoirement le lac à l’état brut. Ce qu’on devrait éviter. Il explique qu’il n’y a pas de budget alloué à ce sujet, mais que ce problème est connu des autorités hiérarchiques. M.Nahimana rassure qu’après l’installation des pompes, aucune goutte d’eau issue du réseau de raccordement n’échappait le circuit. On pompait chaque fois et il y avait un système continu d’évacuation.

Un paramètre à vérifier

François Nahimana, chef de service exploitation des eaux usées aux SETEMU : « Nous devons actionner un groupe électrogène pour faire fonctionner ces pompes ».

Les eaux usées qui se déversent dans le lac Tanganyika ne seraient pas toutes issues du réseau raccordé aux SETEMU seulement. « Il faut faire une investigation puisqu’on n’est pas sûr que toutes ces eaux proviennent du réseau de raccordement des SETEMU vu les maisons et hôtels qui y sont installés. On peut se demander où ils sont connectés et comment ils font évacuer les eaux usées et ainsi se rassurer que ces infrastructures n’évacuent pas les eaux usées dans le lac via ce tronçon même », s’inquiète François Nahimana.

Selon lui, hormis la Brarudi et l’AFRITAN qui sont raccordées au réseau, les autres entreprises et infrastructures de cette circonscription ne sont pas connectés au système d’évacuation des eaux usées. Rappelons qu’AFRITAN, bien que connecté au réseau de collecte des eaux usées des SETEMU, avait été fermée accusée d’être l’un des émetteurs des eaux usées empruntant le tronçon en question.

A propos de l'auteur

Bonaparte Sengabo.

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Le tableau s’assombrit

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Du jamais vu ; un déficit record a été enregistré depuis la création de l’Office Burundais des Recettes (OBR) en 2009, une institution chargée de maximiser les recettes. Un déficit de 110 milliards de FBu sur les 4 derniers mois de l’année budgétaire 2024-2025, déclaré par l’autorité compétente, ne peut pas passer inaperçu. Pire encore, parmi les causes évoquées pour expliquer cette diminution des recettes figurent des facteurs tels que le rôle crucial des agents chargés de maximiser ces recettes, la corruption et la complicité entre les contribuables et les agents, pour ne citer que ceux-là.

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