Editorial

L’activité minière en berne

L’exploitation des ressources minières reste au point mort. La reprise des activités minières enregistre des retards malgré la mise en place d’un nouveau Code minier. D’autres textes d’application seraient en cours de préparation.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Le Burundi dispose de ressources minières très convoitées telles que l’or, le nickel, les minerais dits 3T et les terres rares. Depuis 2017, le pays s’est lancé timidement dans l’exploitation industrielle des minerais avec la signature des conventions avec les filiales des multinationales. Cependant, le pays n’est pas assez expérimenté dans l’exploitation minière industrielle.

Faute de compétences et de ressources nécessaires, le pays risque fort de ne pas profiter de son potentiel minier. D’où la nécessite de renforcer les compétences techniques et les structures de gestion pour assurer un contrôle efficace et transparent des activités minières. Et, de surcroît, attirer des investissements vers le secteur.

La suspension des activités des sociétés minières a été motivée par la volonté du gouvernement d’équilibrer les contrats. Celui-ci souhaite prendre le contrôle de la gestion du secteur minier et s’assurer que les contrats signés avec les sociétés minières sont équitables et profitent à toutes les parties concernées. C’est une condition nécessaire, mais pas suffisante. Le secteur minier nécessite des réformes approfondies qui vont de l’investissement dans les infrastructures de base (eau, électricité, voies de communication) a la réglementation du marché de change (réduire la prime de change) en passant par le renforcement des mécanismes de rapatriement des devises.

La sous-déclaration des recettes d’exportation couplée avec la surfacturation des importations fragilisent l’économie nationale. L’écart entre le marché parallèle et le marché officiel alimente les spéculations sur le Forex.

Même si les experts économistes conseillent ne pas trop dépendre ou bâtir le développement du pays sur les ressources naturelles, l’exploitation des ressources minières constitue une alternative pour sortir de la crise économique. Il importe de rappeler que nos pays n’ont pas le dernier mot sur les cours mondiaux des matières premières.

L’expérience a montré que la dépendance vis-à-vis des minerais fragilisent les économies des pays en voie de développement. Le mieux serait d’élargir la gamme des produits exportables. De toutes les façons, le pays doit profiter de la transition énergétique pour exploiter ses grands gisements de nickel et de terres rares sur le moyen terme. Dans l’immédiat, il est indispensable d’orienter les efforts dans l’exploitation industrielle et le raffinage de l’or, du wolframite, du Coltan et de la cassitérite. En 2023, le pays a exporté 1,1 tonne de métal jaune pour une valeur de plus de 65 millions USD au taux officiel.

Pour ce faire, la création des institutions dédiées aux exportations est une nécessité. Ces institutions pourraient aider à faire connaître les marchés, à identifier les besoins, à assister les gens de l’intérieur du pays dans l’interaction avec les marchés d’exportation et leur fournir des ressources nécessaires pour faire leur travail. Ces institutions guident également les exportateurs potentiels vers les bonnes opportunités.

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Benjamin Kuriyo.

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Une pénurie rampante du sucre

Une pénurie rampante du sucre

Au cours des derniers mois, la crise économique s’est embrasé. Les indicateurs macroéconomiques virent au rouge malgré les initiatives prises pour redresser la situation économique. Le pays est en mode pénurie alors que le budget de l’Etat explose. Parallèlement, l’accroissement de la dette publique sème la panique dans les milieux des affaires. La dette intérieure atteint des proportions hors normes. Elle oscille autour 4 400 milliards de FBu. Pratiquement, le gouvernement évince les autres opérateurs économiques en quête de financement. La pénurie des produits stratégiques dont le carburant perdure et paralyse l’activité économique. Les files d’attente s’observent au niveau des stations-service, des parkings, devant les alimentations, etc. Le sucre reste introuvable dans les boutiques. Sur les rayons des magasins, ce produit se raréfie. Le spectre d’une pénurie rampante de ce produit plane toujours.
  • Journal n° 614

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