
Edouard Nzigamasabo, directeur général de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) : « Nous devons les préparer à bien préparer les offres, à bien préparer les contrats et à bien exécuter les marchés ».
50 soumissionnaires potentiels aux marchés publics suivent une formation sur les procédures de préparation et de constitution des offres, la contractualisation et l’exécution des contrats, les procédures de formation et d’introduction des recours aux marchés publics. L’objectif de cette formation étant, selon Edouard Nzigamasabo, directeur général de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) de corriger les irrégularités constatés dans ce domaine.
Selon lui, le niveau de la préparation de l’offre technique pour les soumissionnaires se trouve encore à un stade embryonnaire puisque, explique t-il, le domaine des marchés publics est très technique. « Même chez les fonctionnaires de l’Etat qui sont impliqués ou qui ont subi des renforcements des capacités depuis 2008, on se rend compte que jusqu’aujourd’hui, il y a des activités de marché qui se font avec des lacunes », se désole M. Nzigamasabo.
Il a indiqué que cela est parfois constaté quand il y a des litiges. Parfois les soumissionnaires gonflent leurs offres. Pour lui, c’est là où l’Etat perd beaucoup d’argent parce que si un soumissionnaire gonfle son offre, et qu’il a un deal avec le fonctionnaire de l’Etat qui fait passer le marché, ils vont faire passer le marché malgré que le prix offert ne soit pas réaliste. « Nous devons les préparer à bien préparer les offres, à bien préparer les contrats et à bien exécuter les marchés », fait savoir Le D.G.de l’ARMP.
Il a ajouté qu’après la formation organisée à l’intention des acteurs de la commande publique effectuée au mois de septembre–octobre sur les procédures de passation des marchés publics, l’exécution des marchés publiques, la formation des formateurs dans le domaine des marchés publics ainsi que les règlements des litiges, le constat a été que cela ne suffisait pas. Selon lui, le problème se trouve entre les soumissionnaires et les acteurs étatiques de la commande publique; d’où la formation est indispensable pour les deux côtés. « Nous voulons nous rassurer que des deux côtés il y a un assainissement nécessaire pour que la loi et les bonnes pratiques soient bien maîtrisées des deux côtés ». D’après Nzigamasabo, le problème qui se pose aujourd’hui est que l’ARMP s’est rendu compte qu’au Burundi les gens croient que celui qui a l’argent peut participer dans les marchés publics. Il indique que cela ne suffit pas. Il fait savoir qu’il faut avoir un minimum d’argent, mais aussi les capacités techniques pour maîtriser la pratique et la législation des marchés publics.
Avec cette formation, M. Nzigamasabo indique que son institution veut se rassurer que les acteurs non étatiques maîtrisent la législation des marchés publics parce que, selon lui, c’est parfois eux qui préparent mal les offres et les contrats ou alors quand on leur soumet des contrats, ils ne sont pas capables de voir si le contrat préparé par l’autorité contractante est bien fait pour le critiquer.
Pour une amélioration du climat des affaires
Pour Léonidas Batungwanayo, coordonnateur du Projet de Développement des Secteurs Financier et Privé, cette formation fait suite à la revue indépendante de la gestion des marchés publics par les autorités contractantes au titre des exercices 2011 et 2012 financée par la Banque Mondiale via le projet PSD. Dans cette revue, il fait savoir qu’il a été mis en évidence de nombreux dysfonctionnements dans la mise en application par les mêmes autorités des lois et règlements qui régissent la commande publique au Burundi. De ce qui précède, le coordonnateur du projet PSD indique que cet atelier s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités des soumissionnaires pour qu’ils puissent maîtriser les procédures de passation des marchés publics. Et cela afin que la préparation de leurs offres ainsi que leur participation aux soumissions des marchés publics soient exemptes de confusion et d’incompréhensions diverses pour ainsi permettre à l’autorité contractante d’analyser les offres soumises avec plus de facilité et moins de temps matériel. Et dans le même ordre d’idées, ajoute M. Barutwanayo, il faut renforcer les capacités des soumissionnaires sur les procédures de formulation et d’introduction des recours en marchés publics afin que leurs prétentions soient techniquement mieux fondées et pertinentes sur le fond et sur la forme. Ce qui induira plus de justice et d’équité dans l’attribution et la gestion des marchés publics, mais aussi une réduction des recours parfois fantaisistes et non fondés qui retardent inutilement les processus des marchés.
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